Société

15 ans d’existence de GEOPOLIS : Willy Kalengay : « Nous pouvons humblement dire que nous avons été le précurseur de la presse sur les ressources naturelles »

18 février 2006, 18 février 2021, cela fait exactement 15 ans depuis que voyait le jour GEOPOLIS. Cette entreprise de presse congolaise a eu durant 15 années d’existence ses lettres de noblesse dans un domaine de prédilection notamment les ressources naturelles. Dans une interview exclusive, William Albert Kalengay, Promoteur et Administrateur Directeur Général, se félicite d’avoir été le précurseur d’une presse focalisée sur le traitement, l’analyse et la publication des informations liées aux ressources naturelles.

Géopolis Hebdo/ Monsieur Willy Kalengay, vous êtes promoteur et ADG de GEOPOLIS qui soufle aujourd’hui sur sa 15ème bougie. Quelles sont les principales motivations à la base de la création de cette entreprise de presse et pourquoi seulement le concept GEOPOLIS ?

Willy Kalengay : Merci de m’interroger sur le commencement. Mais je dois vous dire que ce que nous faisons sur cette terre, nous avons par fois l’impression que nous le faisons de notre propre volonté, il y a toujours une volonté supérieure qui nous donne l’idée et parfois aussi qui donne les moyens d’arriver. Je crois que je n’aurais jamais le temps de tout dire. Géopolis, ça été d’abord au début une impression puissante. Je suis, pour ceux qui ne le savent pas, un Enfant des miniers. Je suis né à Kolwezi, dans la ville minière, la ville la plus puissamment pourvue en ressources minières. Comme un enfant de la Gécamines, j’étais déjà, dans une certaine mesure, intéressé aux questions minières. J’ai fait l’école primaire dans des conditions agréables, parceque pris en charge par la Gécamines. J’ai donc grandi avec l’idée que je devais à ce pays quelque-chose. Je commençais à découvrir la précarité de notre peuple, à réaliser la souffrance et la question m’est venue: Comment un pays aussi riche, aussi pourvu par la nature, peut abriter une population aussi pauvre. Voilà le paradoxe qui est à la naissance de Géopolis. Géo ça signifie la Terre. Polis en grecque c’est la cité. D’une terre on peut bâtir une cité. En fonction des ressources qu’on trouve sur cette terre, on peut ériger une société, qui reflète les richesses qu’on a trouvées. Beaucoup des pays qui ont des ressources naturelles comme le Qatar, Abudabi, comme Arabie Saoudite, ont, sur le pétrole, construit les cités. Tout le monde va à Dubaï, mais Dubaï a été construit avec l’argent du pétrole. Comment nous en tant que Nation, avec autant de richesses, nous avons encore aujourd’hui des villages qui sont comme il y a quatre mille ans. Comment un pays aussi riche potentiellement, peut abriter une population aussi pauvre ? Cette question est à l’origine de la création de Géopolis. Nous nous sommes dit, nous devons aller à la rencontre de ce paradoxe congolais. Est-ce que c’est une malédiction, est-ce un problème de gouvernance ? Est-ce un problème de fatalité ? Voilà pourquoi nous avons dit créons alors un espace dans lequel vont se rencontrer les différentes contingences qui peuvent expliquer comment rendre la vie moins désagréable.

GH : Aujourd’hui 15 ans après, quels sont les succès réalisés et quelles sont les difficultés rencontrées ?

WAK : En 15 années d’existence, Géopolis a eu ses lettres de noblesse, parceque nous pouvons humblement dire que nous avons été le précurseur de la presse sur les ressources naturelles. Il n’y avait pas de magazines dans le domaine des ressources minières, il n’ y avait pas de magazines dans le domaine des ressources pétrolières. Nous avons le privilège d’avoir été le précurseur d’une presse qui s’est bien développée. Il n’y a aucun magazine publié dans notre pays qui n’a réservé quelques pages aux questions minières, aux hydrocarbures et aux bois et aujourd’hui beaucoup plus en environnement. Le plus grand succès que moi personnellement je peux revendiquer, c’est le fait d’avoir susciter d’autres personnes pour venir dans ce secteur et surtout pousser les différentes rédactions à l’analyse économique. Aujourd’hui dans beaucoup de rédactions que ce soit à la Télé ou à la presse écrite, vous voyez des pages des journalistes qui sont devenus des experts dans le domaine des Mines. C’est une joie parce que nous avons été à l’origine de cette vocation-là. Mais sur le plan professionnel, le Magazine a connu un très grand succès au début parce que sa valeur dépendait de l’embellie des ressources naturelles. Nous avons donc créée le Magazine en 2006, nous avons vécu 2007 avec beaucoup de joie, en 2008 il y a eu une grande crise mondiale qui a brisé l’élan du secteur des ressources naturelles. Ce qui fait que la plupart des miniers qui étaient venus avec enthousiaste, ont renoncé malheureusement à beaucoup de budget. Nous, en tant que Magazine nous avons souffert de cela. Nos recettes ont sensiblement diminué. Nous nous sommes adaptés, et nous pensons progressivement sortir la tête de l’eau.

GH : GEOPOLIS, après le Magazine, le tabloïd et aujourd’hui la Télévision ? Comment expliquer?

WAK : Avec la Télévision nous ne sommes pas seulement focalisé sur les Mines. Nous avons choisi d’aller dans les profondeurs de l’économie. Nous avons pensé et nous avons compris qu’on fait les Mines, le Pétrole, les Bois, pour alimenter une activité essentielle qu’est l’économie. GÉOPOLIS TV est allée au-delà. Nous prenons en charge la question minière, la question des hydrocarbures, la question politique parce que Géopolis Hebdo est allé vers la politique. Et nous entrons dans les fondamentaux de notre économie. Aujourd’hui avec le développement de nouvelles technologies, avec l’apport de l’économie verte, aujourd’hui avec la question des climats, avec les objectifs du Millénaire pour le développement, mais avec les objectifs de développement durable (ODD), nous sommes d’une manière ou d’une autre impliquée dans la prise en charge de toute l’actualité relative à la production, à la distribution, et même à la consommation des biens. GÉOPOLIS TV doit devenir une Télévision d’analyse économique. Nous allons essayer d’approfondir au quotidien les relations qui existe entre l’homme et son milieu de vie notamment quant à la capacité qu’il a à de transformer ce milieu. Notre pays a une vocation de puissance, et notre pays est au cur de toute la stratégie économique mondiale. Nous possédons dans ce pays des ressources nécessaires à la mise en place des économies d’échelle. Aujourd’hui nous sommes dans la révolution technologique avec l’avènement de la voiture électrique, notre pays est parmi ceux qui vont participer à cette mise en place. Nous avons aujourd’hui la production d’électricité qu’on appelle la Biomasse. Notre pays est pourvu en ces ressources. Nous avons le deuxième bassin le plus important du Monde. Nous sommes quand-même dans un pays qui a lui-même un potentiel énorme. Nous en tant que Média, nous devons nous élever, assumer le contexte, nous devons rentrer dans les profondeurs pour que notre pays soit non seulement celui qui donne les ressources, mais aussi un pays qui donne le sens. Nous devons être nous-mêmes capables d’expliquer ce qui se passe dans notre pays. Voilà notre humble ambition pour GÉOPOLIS TV.

GH : Quel message particulier avez-vous pour tous vos partenaires extérieurs, étatiques, mais aussi pour vos collaborateurs et agents de GÉOPOLIS ?

WAK : D’abord à mes collaborateurs, ça été une uvre collective, une uvre difficile parce que nous avions commencé dans un secteur où nous n’avions pas de modèle. Nous avons inventé notre modèle, nos procédures, et vous savez dans le domaine d’invention vous ne faites que ce qu’on appelle essai-erreurs. Il y a eu énormément des frustrations, beaucoup d’agents n’ont pas pu rencontrer leurs ambitions immédiatement. On ne peut que s’excuser pour ce qui n’ a pas marché. Ce qui a été important, nous avons permis à certaines personnes de se doter de nouvelles vocations, et comprendre que ce secteur est un secteur porteur. Nous ne pourrons que les féliciter pour avoir suivi la voie, mais surtout aussi pour s’être donné tant de mal à aborder des questions qui n’étaient pas beaucoup traitées. Les partenaires qui nous ont accompagnés sont nombreux. D’abord l’État congolais lui-même, parce-que quand nous avons ouvert notre Magazine à la population générale, nous avons eu ce jour là la chance de recevoir le ministre en fonction de la communication, le ministre en fonction des Mines, le ministre en fonction de nouvelles technologies, mais surtout aussi beaucoup d’ambassadeurs qui étaient venus. Nous savions que nous avons touché quelque chose d’essentiel. La preuve, ils sont tous venus nous encourager. Il y a eu des partenaires je ne peux pas les citer tous ici, mais ils ont été avec nous dès le départ. Nous avons eu l’encouragement des entreprises qui, malheureusement ne sont plus ici comme First Quantum, nous avons eu Tenkefungurume, Kamoto et KCC, nous avons eu beaucoup d’entreprises minières qui avaient compris ce désir que nous avions d’accompagner. Nous avons eu aussi les ONG, beaucoup d’ONG qui nous ont permis de mettre en place des instruments d’analyse et des outils d’évaluation. Nous avons eu aussi les structures d’Etat notamment les entités territoriales décentralisées, beaucoup de chefs coutumiers, les populations, les universités qui nous ont soutenu. Il y a des journalistes qui sont venus, nous les félicitons, car ils nous ont permis en 15 années de comprendre le secteur. Nous pensons que les 15 ans qui s’ouvrent à nous vont nous permettre de prospérer, mais surtout de couvrir l’ensemble des besoins individuels parce qu’il faut que chacun vive de son métier et que ce métier puisse lui rendre les hommages qu’il mérite. Pour tous les agents qui sont avec nous, déployons les efforts pour faire de GÉOPOLIS TV, une télévision à succès, une télévision qui rassure, mais une télévision aussi qui fait vivre.

Propos recueillis par Théodore Ngandu

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top