Politique

2023 : Les quatre priorités du gouvernement

 

L’exécutif national a déjà défini ses axes  prioritaires pour l’année 2023. Selon le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya, citant le Conseil des Ministres,  grâce à un budget de près de 15 milliards de dollars américains, le gouvernement compte concentrer des efforts et mener des actions majeures sur principalement 4 secteurs prioritaires qui sont : la sécurité, la santé, l’éducation et les infrastructures.

A l’ouverture de la session parlementaire de septembre, réputée essentiellement budgétaire, le Gouvernement a déposé son projet de loi des finances pour l’exercice 2023. Comme en 2021, ce texte a été déposé, pour la deuxième fois d’affilée, dans le délai requis, donc le 15 septembre. C’est le Premier ministre  Sama Lukonde qui a procédé au dépôt de ce projet entre les mains du président de l’Assemblée nationale Christophe Mbosso pour examen et amendements éventuels avant qu’il ne passe en seconde lecture au Sénat et sa promulgation par le chef de l’Etat.

Ce projet de Budget 2023 est chiffré en francs congolais à 29 511, 1 milliards FC (un peu plus de 14 milliards USD), soit un accroissement de 32,6 % par rapport à la loi des finances de l’exercice 2022 qui était chiffrée à 22 253 milliards FC, plus de 11 milliards USD). Au cours de la 67e réunion du conseil des ministres du 02 septembre 2022, le Ministre des finances qui a présenté ce projet de budget 2023 a fait savoir que ce document repose sur les principaux indicateurs et agrégats macroéconomiques se présentant comme suit : Taux de croissance du PIB : 6,7% ;  Déflateur du PIB : 9,8% ;  Taux d’inflation moyen : 8,9% ; Taux d’inflation fin période : 6,8% ;  Taux de change moyen : 2.021,9 FC/USD ; Taux de change fin période : 2.034,8 FC/USD et ; PIB nominal : 151.553,43 milliards de FC,  (autours de 75 milliards USD.)

Priorité sécurité

Déjà le gouvernement Sama Lukonde a été investi en avril 2021 avec un programme d’actions intitulé « construire un État fort, prosper et solidaire ». Ce Budget s’inscrit dans la continuité de ce grand objectif fixé il y a près de 18 mois.  Avec ce projet de loi, la sécurité se trouve être parmi les urgences du pays, surtout que les questions sécuritaires constituent encore le point faible d’une partie du Congo, malgré les efforts fournis au niveau interne. La RDC, il n’est un secret pour personne, est constamment attaquée de l’intérieur par des groupes armés locaux, mais aussi par des groupes armés et terroristes étrangers. Le point culminant, c’est l’occupation de la cité de Bunagana en territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu par les rebelles du M23 soutenus, selon les autorités congolaises et selon un rapport des experts de l’ONU, par le Rwanda.

Il y a nécessité de rétablir l’autorité de l’Etat sur cette partie du pays qui échappe au contrôle de l’Etat congolais depuis un peu plus de 3 mois, mais aussi mettre fin à activisme de tous les groupes armés dans la partie orientale de la RDC et toute forme de foyer de tension d’insécurité qui peut voir le jour, à l’image du conflit intercommunautaire entre Teke et Yaka à Kwamouth dans la province de Mai-Ndombe.

Bien que les efforts au niveau diplomatique sont fournis, avec les processus de Nairobi, de Luanda mais aussi de New York(Siège des Nations Unies) pour l’obtention de la reconnaissance de l’agression congolaise par le Rwanda, les efforts internes sont indispensables. Cela sera déterminé par l’augmentation de l’enveloppe budgétaire de l’armée congolaise, qui doit renforcer non seulement sa présence dans des zones à problème, avec le recrutement en cours, mais aussi et surtout s’équiper suffisamment. Le président Félix Tshisekedi a promulgué depuis le 16 août la loi sur la programmation militaire pour répondre aux urgences sécuritaires. Cette loi prévoit comme premières actions, le recrutement de 18 200 hommes, le démarrage de l’industrie militaire, entre autres.

Le texte ainsi promulgué prévoit également d’augmenter la quotité des ressources à allouer à la défense nationale.

Priorité Santé

A côté de la question sécuritaire, il y a aussi la santé qui fait partie des secteurs qui sont au cœur de l’action de l’exécutif national . Parmi les défis à relever avec le budget de l’exercice 2023, il y a aussi la mise en œuvre du programme de Couverture santé Universelle. Pour sa mise en mouvement, des projets de décret créant 5 structures y afférentes ont été présentés à l’exécutif lors du 43 conseil des ministres à savoir : l’Autorité de régulation de contrôle de la couverture santé universelle, le Fonds de Solidarité de la Santé, le Fonds de Promotion de la Santé Publique, Institut National de la Santé Publique et le 5e projet a concerné la transformation d’un service public dénommé Agence Nationale d’ingénierie Clinique de l’information de Santé en Établissement public dénommé Agence Nationale d’ingénierie Clinique et du Numérique de la Santé.

Parler de la santé publique en République démocratique du Congo, c’est parler aussi des épidémies qui y sévissent notamment la Maladie à Virus Ebola qui venait de resurgir dans le Nord-Kivu avec une souche dangereuse, selon la déclaration du Ministre de la Santé, mais aussi bien d’autres épidémie comme la Variole de singe qui fait des morts dans la province de Sankuru, le choléra, la malaria etc.

En tout, les yeux du gouvernement et de l’autorité budgétaire qui est le parlement doivent être rivés sur le renforcement du  système de santé qui pose problème. La République démocratique du Congo, fort de ses 2 345 410 Km2,  est divisée en 600 zones de santé et ne possède que 250 hôpitaux généraux de référence au total. Ce qui est insuffisant, à en croire les spécialistes, pour plus de 90 millions de la population.

Priorité Éducation

Il est vrai que le plus grand défi du Gouvernement dans l’éducation reste la mise en oeuvre sans atermoiements de la gratuité de l’enseignement primaire sur toute l’étendue du territoire national. Ce qui est fait jusqu’à présent malgré les écueils non négligeables qui peuvent être relevés. L’année scolaire 2022-2023 venait d’être lancée à Kisangani dans la province de la Tshopo par le Premier ministre Sama Lukonde selon lequel, 31 millions d’élèves ont repris le chemin de l’école. Si l’année scolaire 2021-2022 a connu 4 millions nouveaux élèves, cette année qui venait d’être ouverte le 05 septembre dernier aura sans doute un nombre d’élèves en hausse. Ce qui représente une charge pour le gouvernement, car il y a plus d’enseignants à prendre régulièrement en charge notamment plus de 70 000 nouvelles unités, comme annoncé au mois de mai par le ministère de l’EPST.

Priorité infrastructures

Le défi de développer les infrastructures en République démocratique du Congo est de tous les jours. Le Congo n’étant pas Kinshasa dit-on, la priorité du Budget 2023 revu sensiblement à la hausse cette année doit mettre un accent particulier sur ce secteur vital. Avec les infrastructures routières, il y a des efforts à fournir. Le réseau de route de la RDC est de 152. 373 km selon le site  » données mondiales ».

Le Congo (Rép. démocratique) se place ainsi à la 182e place du classement mondial, à en croire la même source.

Il est impérieux que le gouvernement puisse appliquer son programme d’action, au pilier 8 axe 40 consacré à  « Poursuivre et intensifier la construction ainsi que la modernisation des infrastructures de base.» Ne dit-on pas qu’il y a pas de développement sans route?

Dans cette même perspective, il est aussi vrai que plusieurs provinces, avec le démembrement, n’ont pas d’infrastructures où elles peuvent abriter certaines institutions de l’Etat. Plusieurs projets gouvernementaux sont en cours d’exécution sous l’impulsion du chef de l’Etat Félix Tshisekedi entre autres  : 100 jours, Tshilejelu, Kinshasa zéro trou mais aussi celui de développement de 145 territoires.

Le Budget exercice de l’Etat connait un accroissement de 32%. Au gouvernement et au parlement de jouer leur partition pour répondre positivement au minimum d’attentes des millions de congolais dont les conditions de vie ne suit souvent pas l’évolution macroéconomique.

Fiston Oleko

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