Economie

Interpellé à la chambre basse du Parlement : José Mpanda convainc les élus nationaux sur l’impératif d’augmenter le budget alloué à la recherche

L’article 100 al.2 de la constitution congolaise du 18 février 2006 stipule ce qui suit :  » le parlement (Ndlr : Assemblée nationale et Sénat) contrôle le gouvernement, les entreprises publiques ainsi que les établissements et services publics  ». Aussi, le règlement intérieur de l’Assemblée nationale impose aux membres du gouvernement l’obligation, s’ils en sont requis, d’assister aux séances de l’Assemblée nationale, d’y prendre la parole et de donner aux députés des éclaircissements que ces derniers jugent utiles sur les affaires relevant de leur compétence. Interpellé à la chambre basse du Parlement afin de fournir des plus amples explications sur les deux dossiers brûlants de l’heure, à savoir : (1) l’éruption surprise du volcan Nyiragongo et (2) la  » mauvaise  » gestion qui a élu domicile au sein de l’Observatoire volcanologie de Goma (OVG), le ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, Me José Mpanda Kabangu, n’a pas dérogé à cette vieille tradition démocratique. Car, l’objectif du contrôle parlementaire est de promouvoir l’efficience et l’efficacité dans la gestion des affaires publiques, de réunir des éléments objectifs pour toute sanction (positive ou négative) éventuelle, de produire un impact sur le développement économique et humain et par voie de conséquence, de contribuer au bien être de la population. Mais avec cette interpellation, l’Assemblée nationale, elle qui est l’autorité budgétaire, ayant octroyé peu de moyens au Ministère de la RSIT dans le budget, ne voulait-elle pas s’assoier sur le magma du Nyiragongo rejeté dans la nature ? S’interroge un membre de la nouvelle majorité parlementaire issue de l’Union sacrée de la nation (USN).

Suite à une motion déposée au bureau de l’Assemblée nationale, le député national Jean-Baptiste Muhindo Kasekwa, élu dans la circonscription électorale de Goma, a reproché au ministre de tutelle la  » négligence délibérée  » au sujet de la gestion de la crise née de l’éruption du volcan Nyirangongo.

En effet, après un exposé brillamment développé pour peindre l’OVG, structure chargée de surveiller les volcans du Kivu, particulièrement le Nyirangongo qui a récemment craché sa lave occasionnant mort d’hommes et dégâts matériels importants, Me José Mpanda a répondu aux cinq questions de son interpellateur, à la satisfaction de députés qui l’ont, la plupart, soutenu dans leurs interventions.

A la place des questions comme il en est l’habitude dans l’hémicycle du Palais du Peuple, situé dans la commune de Lingwala, quelques députés nationaux qui ont pris la parole, que ce soit de l’Union sacrée nation ou de l’opposition parlementaire, ont reconnu qu’ils n’accordent pas lors du vote de différentes lois financières (budgets nationaux), l’importance à la Recherche scientifique à laquelle ils donnent peu de moyens.

La loi financière de l’exercice 2021, mieux le budget de la RDC pour 2021 s’élève à 13.555.177.070.944 Francs Congolais, soit près de 6,8 milliards USD au taux de 2000 FC pour 1 USD. De cette somme, 80.241.668.118 CDF, soit 40.120.834,059 USD, constituent la part du Ministère de la MRSIT. En termes de pourcentage, cela représente 0,59% contrairement aux budgets de 2020 (0,29%) et 2019 (0,41%). Cette majoration est le fruit du plaidoyer du ministre José Mpanda, qui a toujours considéré la Recherche scientifique comme le socle du développement de la RDC d’autant plus que tous les domaines de la vie (médecine, agronomie, mines, industrie, énergie…) y dépendent. Force est de constater que malgré cette majoration, on est encore loin du minimum de 10 % souhaité.

Ce qui a poussé le député national du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC), l’honorable Jacques Ndjoli, à déclarer :  » Ceux qui se sont développés, sont ceux qui ont donné 10%, 20%, 30% de leur budget national à la recherche. Mais ceux qui ont 0,0%, eh ben ils sont au bas de l’échelle. Voilà pourquoi nous sommes parmi les pays les plus pauvres. Même cet OVG, c’est une honte, il est pris en charge par les partenaires étrangers. Donc, nous avons bradé notre souveraineté scientifique. Nous n’allons pas nous attaquer au ministre de la Recherche scientifique et innovation technologique, c’est un ministère ronflant, une coquille vide  ».

Bref, il y a eu plus de plaidoyer, rapporte Scooprdc, pour un budget conséquent à allouer à la Recherche scientifique et des recommandations que des questions.

Dans le lot des recommandations formulées à ce Warrior, membre du Gouvernement Sama Lukonde, il convient de noter, la constitution d’une commission parlementaire devant enquêter sur la gestion de l’OVG et le plaidoyer en faveur du ministère de la Recherche scientifique pour l’augmentation sensible de son budget pour les prochains exercices.

 » Il est impérieux d’allouer à l’OVG un budget de fonctionnement permanent avec une réserve stratégique  », a conclu l’interpellateur, tout en demandant au ministre Mpanda d’honorer toutes les promesses faites devant la représentation nationale.

Dieudonné Buanali

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