Politique

Elections : 2023 Grandes alliances en vue

Il  ne se passe pas un jour sans que des nouvelles plates formes voient le jour dans le but de mutualiser des efforts pour se positionner de manière significative aux prochaines élections. Deux facteurs semblent jouer dans le choix de ce type de partenariat, à savoir l’idéologie et le réalisme politique. Il est intéressant d’examiner ces actes de haute portée politique pour en tirer un fil conducteur et parvenir à construire une image approximative de ce qui se passera l’année électorale.L’union sacrée avec Felix Antoine Tshisekedi TshilomboLe premier groupe politique le plus avancé dans les tractations est l’Union sacrée de Felix Tshisekedi qui est majoritaire à l’Assemblée Nationale après un revirement majeur en forme de révolution survenue il y a de cela plus d’une année. Ce groupe politique a l’avantage de la clarté dans la formulation des ambitions car Felix Tshisekedi a déjà déclaré qu’il souhaitait se représenter pour un second mandat. A partir de cet instant il n y a pas de débat interne.

Ceux qui veulent se présenter aux élections surtout à la présidentielle doivent quitter l’union sacrée. A ce jour, quelques personnalités ont quitté le groupe de l’union sacrée, mais le gros des troupes est encore en place et d’ailleurs les plus représentatifs sont en train de se prononcer en faveur de cette candidature de Tshisekedi. S’ils sont au pouvoir et continuent à avoir la majorité au parlement, l’union sacrée a le désavantage de se présenter aux échéances avec le poids d’assumer un bilan.

C’est d’ailleurs pourquoi les adversaires de cette plateforme s’investissent à construire à coups d’arguments une culture populaire du bilan négatif. Ils se rendent compte qu’ils ne peuvent laisser Felix Tshisekedi aller devant le peuple avec un bilan positif car il n’y aurait aucune raison que celui-ci ne puisse obtenir un second mandat. C’est de bonne guerre diront les autres et la difficulté c’est justement le fait de polluer l’opinion publique par des critiques acerbes ou des glorioles partisanes. L’union sacrée est aujourd’hui composée des grands leaders qui se sont donnés des possibilités d’actions nouvelles et se sont fixés des objectifs politiques précis. Aujourd’hui,

le chef de l’Etat sait compter sur le groupe de Bahati Lukwebo, sur l UDPS son parti et d’autres partis alliés. Il n’a pas encore commencé à élargir son champ de conquête et de proposition vers d’autres groupes aussi importants qui attendent sa proposition, on pense ici au MLC de Jean Pierre Bemba, à l’UNC de Vital Kamerhe et à Ensemble de Moise Katumbi qui est encore à l’Union Sacrée. Ces partenaires éventuels attendent une approche responsable pour soutenir le chef de l’Etat candidat à sa propre succession.

Il est venu le temps pour l’Union sacrée de se structurer et de se doter des capacités de gestion des ambitions politiques de ses membres, sinon la guerre des clans et des entourages va fragiliser son déploiement dans les jours et les mois qui viennent.Lamuka avec Martin Fayulu et Matata Ponyo du LGB La rencontre a eu lieu au Faden House entre Martin Fayulu et Augustin Matata. Rien n’a filtré de cette rencontre et l’ensemble de l’espace politique se perd dans les spéculations diverses car les deux interlocuteurs ont décidé d’une omerta. Mais on peut tirer de cette rencontre un besoin de se fortifier mutuellement.

Il suffit de se rappeler que Martin Fayulu venait de se séparer d’Adolphe Muzito dans un contexte non encore élucidé ( lire article dans la prochaine édition de Geopolis hebdo), et qu’ il a besoin dans cette politique nationale d’alliance pour monter en puissance. Qu’entre les deux leaders, il puisse y avoir un accord de soutien mutuel cela est compréhensible dans la mesure où tous les deux ont un point en commun, leur opposition au régime de Felix Tshisekedi et surtout leur relation controversée avec la justice congolaise. Il n’est pas impossible que l’un d’entre les deux décide de se désister au profit de l’autre au moment des grandes manœuvres, mais pour le moment c’est une rencontre de renforcement mutuel, car même Matata du haut de sa puissance financière a besoin d’une base qui soit située aussi à l’Ouest et Fayulu a aussi besoin de composer son action sur des nouvelles bases car les alliances de 2018 ont cessé de produire leurs effets.Joseph Kabila un pas vers Moise Katumbi Cela se susurre entre les initiés de la politique congolaise, que le sénateur à vie garde entre ses mains toutes les cartes possibles pour reprendre le contrôle du pouvoir perdu en 2018 et qu’en termes des dernières négociations, il serait en train d’approcher Moise Katumbi sur base d’un deal de partage car les deux forces en allant séparées vers les élections réduiront sensiblement leurs chances de gagner.

Il se dit que des contacts ont déjà commencé pour un examen d’une feuille de route commune d’abord pour les législatives car en alignant les candidats pour une future majorité qui viendrait de la jonction entre Ensemble et FCC-PPRD. Ce sont des rencontres qui se font sous le sceau du secret car il faut, ont-ils appris, protéger ces approches qui sont parfois difficiles à présenter aux différentes bases qui se sont déjà construits des frontières politiques et ont développé une animosité mutuelle.

Delly Sessanga en embuscade avec le G13Plusieurs membres de ce groupe, qui a commencé comme une structure de contact et qui s’est illustré dans le combat du respect du délai constitutionnel pour la tenue des élections en 2023, sont en train de nourrir la volonté d’un changement de direction en transformant leur groupe en plateforme politique et plus tard en un pilier pour construire une offre politique.

On voit comment les prises de position, la synchronisation des actions à l’Assemblée Nationale a fini par dessiner une forme d’âme collective entre les membres de G13 qui sont devenus une vraie famille politique. Même si il est souvent le porte-parole de ce groupe, Delly Sessanga revêt néanmoins le caractère d’un leadership constructif qu’il ne serait pas étonnant que les autres valident une telle ambition si jamais celle-ci venait va se matérialiser. Sessanga,

c’est l’homme que chaque équipe voudrait avoir dans ses rangs mais en même temps il a eu le temps de se donner des nouvelles certitudes et de considérer qu’ il est venu le moment pour lui d’ériger une vraie offre politique au pays. Il devrait si jamais cela se confirme, en fonction des indices disponibles, devenir un redoutable adversaire pour les autres candidats car à son habitude il va élever le débat et l’élection sera au moins en apparence portée sur des projets de société.Dossier à suivre

Adam Mwena Meji

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