Santé

À Kinshasa : La drogue Bombé continue à détruire les jeunes

Consommée de plus en plus dans plusieurs quartiers de la ville province de Kinshasa en semant plusieurs dégâts, la drogue artisanale Bombé constitue aujourd’hui un fléau qui gangrène la jeunesse Congolaise. Bombé, c’est une drogue non conventionnelle comme le cannabis qui par exemple, peut servir de médicament, d’après la médecine. Bombé, c’est aussi un poison inventé par des humains. Toutefois, il faut reconnaitre que cette drogue va de mal en pis et détruit la jeunesse Congolaise.

La drogue Bombé est donc fabriquée à partir de résidus des tuyaux d’échappement des véhicules. Il s’agit en fait d’une substance chimique se trouvant dans le catalyseur qui est une partie du tuyau d’échappement. Les consommateurs récupèrent cette matière en poudre pour fabriquer cette drogue.
« Nous le mélangeons avec d’autres produits que nous trouvons dans les pharmacies tels que le C4 et la nutriline qui sont des stimulant d’appétit. A l’aide d’une cuillère, nous écrasons les produits et mélangeons avec la poudre appelée Bombé pour obtenir un bon (Drink) », explique un consommateur vivant dans la commune de Bandalungwa et ayant requis l’anonymat.

Selon lui, les consommateurs utilisent, après mélange de ces produits, des papiers qui servent des cuillères. Ils recourent au briquet pour brûler la poussière qui devient un liquide et puis, ils les injectent dans les veines. « Les stimulants d’appétit nous permet de manger léger, par exemple du pain à la pâte d’arachide et du jus en plastique puisque la Bombé est une drogue lourde et qui ne demande pas de manger lourd », explique-t-il.

Plusieurs facteurs sont à l’origine de la consommation de cette substance toxique. Les sociologues évoquent notamment la mauvaise influence des amis, l’envoutement, le manque de travail, l’oisiveté. Et les conséquences provoquées par la consommation de cette substance toxique sont néfastes sur la santé. Elles sont notamment, l’inconscience, la méconnaissance, la défiguration du visage, les pleures, les rires aux éclats, la mort, les sauts d’humeurs avec des troubles psychologiques et les violences. « Les organes les plus touchés par les effets de cette drogue sont le cerveau, la langue, l’arrière gorge, le cœur, l’estomac et le poumon et le manque d’appétit », explique le Médecin Roxy Ramazani Yabidi.

« J’ai perdu l’un des mes proches à cause de cette drogue Bombé, il revenait d’une soirée entre amis non loin de notre domicile et les personnes qui le connaissaient l’ont aperçu entrain de dormir debout. Il ne pouvait pas parler totalement, car il était dans un état d’inconscience. Il avait fait sa toilette sur place et dans ses vêtements. En le ramenant à la maison, sa tension était très élevée et sa respiration était faible suite à l’overdose de cette drogue. Après deux heures, il nous a quitté en Juin 2022 », témoigne un monsieur qui requiert l’anonymat.

Ce phénomène combat l’économie du Pays en neutralisant les jeunes et en les rendant incapables de travailler mais est une bonne affaire pour les fournisseurs de la drogue. « Je l’achète en grande quantité dans la commune de Kinshasa au quartier Ngwaka et je la revend selon les catégories et communes les plus pauvres la prennent à 2000fc pour quelques grammes. Pour les autres, c’est à 3500fc pour les plus riches. Ils la prennent en liquide à 100-150$ le sachet. Je fais ce commerce avec ma femme qui est la gestionnaire », explique l’un des fournisseurs de la drogue Bombé.

Maryse Boleli

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