Economie

A l’approche de festivités : Le gouvernement tient au respect des prix sur le marché

Les moments des fêtes de nativité et de nouvel an sont caractérisés, souvent, par des spéculations dans le chef de certains opérateurs économiques, créant des surchauffes sur le marché. Bien que la République démocratique du Congo applique les principes d’un marché libéral, qui laisse la loi de l’offre et de la demande réguler le processus de formation des prix, cela n’exclut pas non plus le contrôle de l’Etat

C’est dans cette logique que le Ministre de l’économie ad intérim Nicolas Kazadi a décidé de déployer les inspecteurs économiques dans les entreprises privées, dans le cadre d’une mission de contrôle de 15 jours. Pour ce faire, ils ont eu une séance d’échanges ce lundi avec le Ministre de tutelle, histoire pour lui d’attirer l’attention de ces agents de l’Etat qui sont largués sur terrain quant au comportement à tenir face aux opérateurs.

Il dit avoir observé par le passé comment ces missions de contrôle peuvent être salutaires et dramatiques à la fois. «Et je veux que nous évitions qu’elles soient dramatiques, je veux qu’elles soient salutaires. Et pour qu’elles soient salutaires, il faudrait que vous soyez bien imprégnés de ce qu’on attend de vous. On ne vous envoie pas pour chercher de l’argent. Ni pour vous, ni pour une quelconque personne au-dessus de vous qui attendrait quelque chose de vous. Vous allez pour servir l’Etat, pour servir les congolais, c’est-à-dire faire preuve de rigueur, mais aussi de justice », a-t-il affirmé.

Il a insisté sur le fait qu’il est attentif à avoir le feedback qui revient du monde des affaires en ce qui concerne ces missions de contrôle. «C’est pourquoi le chef de l’Etat nous a engagés. C’est le changement des mentalités, c’est le changement des pratiques. Nous devons, dans notre interaction avec le secteur privé qui est notre partenaire au  quotidien, avoir cela comme objectif. Et cela ne sera mesuré que par la qualité de vos services. Malheur à celui qui va se faire prendre dans les pratiques anciennes », a déclaré Nicolas Kazadi.

Ces missions de contrôles ne constituent pas une guerre entre le secteur public et privé, note Robert Kalamb, un cadre au ministère de l’économie et participant à la séance. Mais, a-t-il poursuivi, « c’est l’occasion de parler aux opérateurs, des réformes en cours et peut-être même les aider dans leur façon de tenir les prix parce qu’ils travaillent pour la population ».

L’Etat veille aussi au seuil de bénéfices, pas plus de 20% pour les Commerçants

Dans une économie de marché à l’exemple de la RDC, où la formation de prix est une question de la rencontre entre l’offre et la demande, les exceptions ne manquent pas, pour protéger les consommateurs, mais aussi veiller afin que les opérateurs n’abusent de cette liberté. C’est dans ce cadre que s’inscrit la mission du ministère de l’économie à l’approche des festivités.

Pour le professeur et spécialiste en économie Nicot Omeonga, bien que la RDC soit dans un marché libéral, il y a d’un côté, les produits dont les prix sont fixés avec l’aval de l’Etat; et de l’autre,  l’Etat veille sur les marges bénéficiaires des privés.

Selon la loi n° 18/020 du 09 juillet 2018 relative à la liberté des prix et à la concurrence, il y a des produits qui nécessitent l’administration de l’Etat, par exemple le transport, les carburants, l’eau et l’électricité. Mais aussi, selon le Professeur, l’Etat a des mécanismes de calculs des marges bénéficiaires mis en place, par exemple, pour les commerçants, on ne peut pas aller au-delà de 20 %. Pour les l’industries on ne peut pas aller au-delà de 30 % de bénéfices. « Mais par essence, le prix se fixe sur le marché, chacun de ceux qui offrent, est libre de fixer le prix. L’Etat veille à ce qu’il n’y ait pas aussi concurrence déloyale. Il y a des opérateurs qui peuvent se retrouver dans une position dominante » dit le spécialiste en économie Omeonga Nicot.

Concernant la disparité des prix qui se constate en République démocratique du Congo, le professeur indique que c’est le système de contrôle de l’Etat qui pose problème, surtout quand les pratiques rébarbatives de corruption, avec certains opérateurs véreux, s’invitent dans le débat.

Fiston Oleko

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