Politique

Amélioration des conditions de vie du journaliste congolais : Les professionnels des médias s’y penchent

Améliorer les conditions de vie du journaliste en RDC, sa situation sécuritaire, la situation sociale à la RTNC, les états généraux de la presse,
telles sont les problématiques qui ont fait l’objet d’une conférence de presse à l’intention des professionnels des médias vendredi 3 septembre dernier à Notre Dame de Fatima dans la commune de la Gombe.
Une conférence de presse animée conjointement par Tshivis Tshivuadi, secrétaire générale de l’ONG Journaliste en danger (JED), Kibambi Shintwa, président de l’association nationale des entreprises audiovisuelles privées (ANEAP) et Tito Ndombi, président du conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, (CSAC).
Les orateurs, eux-mêmes journalistes, ont brossé un tableau sombre de la situation du journaliste en République démocratique du Congo.
Tshivis Tshivuadi s’est penché sur la situation sécuritaire des journalistes, surtout dans les provinces sous état de siège où il a relevé qu’au moins 3 journalistes ont été tués au cours de ces deux derniers mois et un autre porté disparu depuis décembre 2020.
A l’en croire, JED s’est dit choquée de constater qu’aucune attention ou un mot de compassion n’a été adressé à leurs égards ni une condamnation, de la part des autorités du pays.
 » Alors que ces provinces concentrent aujourd’hui le maximum des forces armées engagées pour sécuriser la population, il ne se passe pas 2 ou 3 jours sans que JED ne soit alertée par des cas d’attaques ou de menaces des journalistes », a déclaré le secrétaire général de JED.
Il a profité de cette occasion pour dénoncer avec force l’indifférence des autorités face aux violences que subissent les journalistes dans l’exercice de leur métier.
Et de poursuivre:  » pour stopper cette descente aux enfers, JED lance un vibrant appel au gouvernement de la République et aux instances de sécurité dans les provinces sous état de siège de briser le mur du silence qui entoure les cas graves d’atteinte à la liberté de la presse et le travail des journalistes, mettre en place en toute urgence un mécanisme d’alerte rapide constitué des magistrats spécialisés pour se saisir de tous les cas de menaces et meurtres des journalistes et des décisions qui s’imposent pour y mettre fin « .

Pour sa part , Kibambi Shintwa a donné quelques indications sur ce qui pourrait permettre de résorber la crise au sein de la radio télévision nationale congolaise (RTNC).
Sur ce volet précis, le président de l’ANEAP a martelé sur le fait que la RTNC pourrait recevoir le fruit de la redevance tel que prévu par la loi.
 » Même le malentendu auquel nous avons assisté n’aurait pas eu lieu », laisse-t-il entendre.
Kibambi Shintwa a relaté la genèse de la radio et de la télévision congolaise depuis ses débuts jusqu’à nos jours. Selon lui, des efforts doivent être fournis de part et d’autres pour redorer l’image de la télé et de la radio congolaise.

Les états généraux de la presse

La question sur les états généraux de la presse a été abordée par Tito Ndombi, président du CSAC qui a d’entrée de jeu fait savoir que quand l’on observe le paysage médiatique congolais, on peut même dire que la RDC peut être considérée comme un scandale médiatique en raison de la pluralité qui caractérise ce secteur avec le foisonnement exponentiel des organes de presse depuis l’ouverture démocratique de 1990.
Ce foisonnement, dit-il, est aujourd’hui accentué avec l’arrivée des médias en ligne.
Il a cité quelques maux qui continuent à ronger le métier de la presse, comme le manque de financement, le déficit managérial des promoteurs des médias, la forte politisation de la presse, l’inadéquation des lois, etc.
Rappelant les derniers états généraux de 1994, le président du CSAC a relevé que 27 ans après, la situation des médias en RDC et leurs contenus continuent de constituer une préoccupation pour la société congolaise.
« Les mauvaises pratiques ont pris une intensité qui ternissent l’image de la presse congolaise, qui favorise son instrumentalisation politicienne », enchaîne Tito Ndombi.

 » Les états généraux de la presse s’imposent », a déclaré le président du CSAC, avant de poursuivre que çela doit constituer un cadre d’échanges pour pouvoir embrasser l’ensemble des problèmes qui rongent la profession.
Selon l’orateur, les états généraux doivent avoir pour objectif global de refonder l’espace médiatique face au nouveau contexte sociopolitique à l’évolution technologique et aux vrais enjeux.

Que faire ?

A ce stade, le président du CSAC a proposé la lecture des textes et lois régissant le secteur, la mise à jour du journaliste, le code d’éthique et déontologie, formuler des propositions pour la dépénalisation effective des délits de presse, la fiabilisation des entreprises de presse, l’amélioration des conditions socioprofessionnelles des professionnels de l’information.
A cela s’ajoute, l’exploration des moyens pour renforcer les capacités de fonctionnement des organes de régulation et autorégulation pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans l’objectif de renforcement de la qualité de l’exercice du journalisme à la lumière du code d’éthique et déontologie.
« Il est temps de renforcer les capacités opérationnelles du journaliste pour lui permettre de contribuer avec responsabilité et de manière significative au renforcement de la démocratie et à l’information du public », a dit Tito Ndombi en substance.
Cette conférence de presse dont l’assistance était composée essentiellement des professionnels des médias s’est clôturée par un échange fructueux entre les co-animateurs et l’assistance qui a participé par des contributions constructives.

Pathou Kinzala Nkuka

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top