Société

Après 25 ans de sa disparition : Quid du rapatriement du Maréchal ?

Rapatrier la dépouille mortelle de l’ancien Président Mobutu ne serait que justice faite à celui qui aura passé 32 années de sa vie à la tête de cet espace nommé République démocratique du Congo, ex Zaïre. Cette date du 7 septembre 2022 doit certainement rappeler cette croyance universelle qui stipule qu’une âme sans sépulcre doit être condamnée en errance sans fin. Par ricochet, elle doit aussi interpeller la conscience collective congolaise, en se posant cette question de savoir si cet ancien chef de l’Etat congolais méritait un tel sort aussi longtemps.

Il est de bon aloi qu’une unanimité soit constatée, du fait qu’il est aujourd’hui plus que nécessaire de lever ce deuil de Joseph Désiré Mubutu, ensemble avec les membres de sa famille biologique, entamé il y a aujourd’hui un quart de siècle. Une période pendant laquelle sa dépouille git encore dans un cimetière au Royaume chérifien, où le peu de congolais qui s’y rendent passent en touristes.

D’aucun ont constaté la mobilisation tous azimuts qu’il y a eu au mois de juin 2022 autour du rapatriement des restes de Patrice Emery Lumumba et les hommages rendus au niveau national, dans le Sankuru, dans la capitale Kinshasa, en passant par la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo et la cité de Shilantembo située à 53 Km de Lubumbashi, chef-lieu du Haut Katanga où ce père de l’indépendance a été exécuté avec ses compagnons Mpolo Maurice et Joseph Okito. Un deuil qui s’est soldé par un enterrement dans l’intimité familiale à la place échangeur de Limete où un mémorial en sa mémoire a été érigé, avec l’assistance du président de la République Félix Tshisekedi et son homologue Denis Sassou N’gueso. Il ne serait que de l’équité, si l’homme de Kawele fait une dernière descente dans son Grand Équateur natal, précisément dans la ville de Gbadolité où il avait érigé tout un quartier général. Cette ville a constitué pendant un bon moment le centre d’impulsion nationale.

Au-delà du point de vue sociologique, le leadership actuel au pays aura tout à gagner, s’il réussit ce pari de réconcilier les populations du grand Équateur avec leur chef, une population qui a un sens élevé du système de la famille patriarcale et du chef. Ce rapatriement une fois rendu possible, sera également la concrétisation de la promesse de campagne électorale de 2018 de Félix Tshisekedi alors candidat, au cours de son passage dans cette partie du Nord-ouest de la République démocratique du Congo.

Après 25 ans de sa disparition, les instructions doivent être données, un calendrier doit être calé, afin que le Maréchal Mobutu reçoit sa dernière haie d’honneur de la nation congolaise, ce pays pour qui, il s’est bâtu en faveur de son unité. Cela contribuera aussi significativement à la consolidation de la mémoire collective nationale.

Fiston Oleko

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top