Politique

Assemblée nationale : Le bureau d’âge installé après une cacophonie généralisée

Les pétitions des députés nationaux contre les membres du Bureau de l’Assemblée nationale seront analysées par la plénière de la chambre basse du parlement ce jeudi 10 décembre 2020. Cette proposition de Christophe Mboso NKodia a été votée à main levée par les députés nationaux dans une plénière tenue dans la salle de spectacle du Palais du Peuple. Au total 279 élus nationaux ont pris part à la séance qui a été convoquée par le Secrétaire Général de l’Assemblée nationale.

Compte tenu du fait que c’est l’ensemble du bureau Mabunda qui est incriminé par leurs collègues, la représentation nationale a installé « un bureau d’âge » pour conduire les travaux des plénières. Le bureau d’âge est conduit par Mboso Nkodia; un élu de Kenge, âgé de 78 ans; Aminata Namayisa, une élue de Bambesa au Bas-Uele, âgée de 27 ans et Gaël Bussa élu de Bujala dans le Sud-Ubangi, âgé, lui aussi de 27 ans.

Dans une plénière où les élus ont affiché pour la plupart un sourire triomphant, Mboso Nkodia a exhorté les uns et les autres au respect mutuel et au respect du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Nous devons garantir « un procès » équitable à nos collègues que nous avions élevés au bureau de notre chambre, a insisté le doyen des élus nationaux. Ainsi, a-t-il souligné, nous devons leur permettre de présenter leur moyen de défense. A l’évidence, on devrait voir Mabunda, Balamage, Musao et les autres membres du bureau se défendre avant de se soumettre au vote de leurs collègues. Mboso Nkodia a aussi suggéré qu’il soit associé 5 experts, pétitionnaires et 5 autres experts n’ayant pas signé les pétitions à l’examen de ces documents.

Il faut dire que c’est ici que le rapport de force va se jouer, même si plusieurs observateurs pensent peut-être que le vent est en train de tourner à la chambre basse du parlement et qu’il est en train de se dessiner une nouvelle configuration dans la classe dirigeante aujourd’hui.

A présent, les analystes politiques dissertent déjà sur le contexte qui a prévalu à l’Assemblée nationale avant la tenue de la plénière d’hier mardi 08 décembre. D’abord les scènes de destruction des matériels et mobiliers de la salle du congrès par certains députés lundi 07 décembre, le renvoie à une date ultérieure des travaux des plénières par Célestin Musao Kalombo, rapporteur de l’Assemblée nationale, la convocation des députés pour plénière par le secrétaire général de l’Assemblée nationale, une mise au point de Boniface Balamage, deuxième Vice-président de la chambre basse du parlement, rappelant que seule « la présidente de l’Assemblée nationale peut convoquer une plénière », puis un communiqué de Célestin Musao convocant les députés pour « une communication du bureau ». Une confusion et une cacophonie généralisée.

Aux dernières nouvelles, on apprend que le secrétaire général de la chambre basse du parlement ayant convoqué la plénière, serait encore « séquestré dans un hôtel à Kinshasa ». Ce même secrétaire général qui a écopé d’une suspension de la part de la ministre de la Fonction Publique quelques heures avant le début de la plénière. Selon un document parvenu à Géopolis Hebdo, la ministre reproche à Jean Nguvulu son « agissement qui viole les prescrits du décret-loi sur le code de bonne conduite de l’agent public ».

Bataille rangée à l’arme blanche

Bien avant la tenue de la plénière, le hall du Palais du Peuple et ses abords ont ressemblé à un champ de bataille. Une bataille rangée à l’arme blanche devant les caméras. En dehors de l’enclos, des militants à motos, portant des drapeaux de l’UDPS ont engagé un mano à mano avec la police pour accéder au Palais du Peuple.

Patrick Ilunga

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