Economie

Au-delà de l’Europe et du nouveau monde : La parité entre l’euro et le dollar pourrait affecter également l’Afrique dont la RDC

C’est une première depuis le lancement de la monnaie unique le 1er janvier 2002. Pour la première fois en près de 20 ans, l’euro a touché la parité avec le dollar américain le mardi 12 juillet 2022.  » Si la faiblesse de l’euro va avoir des conséquences sur l’inflation et le pouvoir d’achat des ménages européens, elle pourrait bien avoir également des conséquences sur le continent africain. Cela notamment pour les États dont la monnaie est le franc CFA (Ndlr, une contre-valeur à parité fixe avec l’euro dont la valeur est garantie par le Trésor public français), car elle est indexée sur l’euro  », a annoncé RFI, captée récemment à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). La parité entre l’euro et le dollar est une bonne ou mauvaise nouvelle pour l’économie ?

En effet, avec l’avènement de la parité entre l’euro et le dollar, les États de la zone CFA auront plus de mal à rembourser leur dette et à payer pour les importations.  » Les exportateurs africains de matières premières devraient être gagnants de cette parité monétaire  », selon Yves Ekoué Amaïzo.

 » Tous ceux qui exportent, bien sûr si les prix restent stables, vont être dans une position favorable parce qu’ils vont pouvoir exporter plus en quantité, pas nécessairement en valeur monétaire  », explique l’économiste togolais, à la tête du Think Tank Afrocentricity. Et le contraire, a-t-il déclaré à la radio française, ceux qui importent vont avoir tout simplement ces prix d’importation se renchérir. Et donc les populations vont voir que la plupart de ces prix, malheureusement pour tout ce qui leur est quotidien, risquent de flamber.

La RDC exporte principalement les produits primaires 95% et moins de 5% des produits manufacturés. Par contre ses principales importations comprennent au moins 70% des produits manufacturés et 25 % des
produits de premières nécessités. La facture des importations de la RDC en 2019 s’élève à 7.279.246.141 USD contre 7.484.968.292 USD en 2018, pour une moyenne de 6.342.264.888 USD entre 2015 et 2019 (Source : Ministère du Commerce Extérieur, RDC).

L’analyse de la structure de ces importations (en millions de dollars Américains) classées en 21 catégories, fait une part belle aux importations en millions des machines (1.774,2) ; des produits chimiques (1.152,1)
dont les produits pharmaceutiques (471,5) ; les métaux (703,5) ; les produits minéraux (703,5) dont le pétrole raffiné (286,5) ; les transports (545,5) ; les produits alimentaires (528,9) dont (132,0) des boissons, alcools et vinaigres, les sucres et sucreries (107,3) ; les produits animaux (341,7) dont viandes
et volailles (128,7) ; viandes et abats comestibles (178,6) ; poissons et crustacés, mollusques et autres invertébrés aquatiques (120,0) ; les produits végétaux (280,1) dont (152,9) des céréales, maïs, riz
principalement ; des plastiques et caoutchoucs (396,5) dont les pneus en caoutchoucs (56.1) ; les
couvercles en plastique (45,6) ; des textiles (269,0), pour ne citer que ceux-là.

Autre conséquence attendue, la dette des États risque de s’alourdir, poursuit-il :  » Il y a tout un système qu’on appelle le service de la dette. On rembourse une partie de manière régulière. Et en fonction de votre capacité, donc de votre gouvernance, vous êtes capable ou pas de pouvoir honorer ce service de la dette. Le service de la dette risque tout simplement et mécaniquement d’augmenter. Et cela veut dire des recours essentiellement à des bailleurs de fonds, notamment le Fonds monétaire international (FMI)  ».

La parité entre l’euro et le dollar est une opportunité, selon l’économiste, pour les États d’améliorer leurs performances logistiques et développer les filières locales.

Dieudonné Buanali

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top