Dans l’imbroglio qui caractérise le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement, Rassemblement, les signataires de l’accord de Genval et qui siègent au Gouvernement Badibanga persistent et signent au sujet d’un rôle sur mesure de rassembleurs du Rassemblement, qu’ils s’attribuent. Ministre de la Coopération au développement, Clément Kanku Bukasa Tshibuabua est aussi porte-parole de ce « Rassemblement original » dans la mesure où ce groupe exige le « retour aux fondamentaux ». Kanku Tshibuabua rafraîchit la mémoire, « lorsque nous sommes rendus à Genval, nous nous étions déjà opposés en ce temps à la manipulation de cette initiative ».
Seule la personnalité charismatique de Etienne Tshisekedi avait rassurée Kanku et les siens quant à une déviation éventuelle du Rassemblement. « Mais nous avons compris qu’une manipulation pesée sur le Rassemblement et à l’époque nous avons dénoncé cela. Le Rassemblement se transformait en une boutique aux contours flous. L’histoire nous a donné raison. Une manipulation avait été mise au grand jour ». Leur participation à l’accord de la cité de l’Union Africaine est motivée par le refus de ce groupe de servir des intérêts obscurs et de « s’inscrire dans la perspective de Genval qui vise l’organisation des élections ». Mais comment comprendre justement qu’ils soient allés à l’encontre des instructions de Tshisekedi en participant au Gouvernement Badibanga ?
La réplique est déconcertante, « Etienne Tshisekedi ne s’est jamais opposé à ce Gouvernement ». Mais encore sur quelle séquence du dialogue se situe-t-il? Kanku Tshibuabua observe alors que « ceux qui participent aujourd’hui au gouvernement notamment Jean-Lucien Busa et José Makila sont signataires aussi bien de l’accord du 18 octobre et que celui du 31 décembre 2016. Donc il ne s’agit pas de savoir sur quelle séquence du dialogue nous nous trouvons mais plutôt retenir que nous voulons tous d’un accord inclusif. L’arrangement particulier en cours d’élaboration devra veiller à cela ».
Les signataires de l’accord de Genval veillent bien à ne pas écorner l’image du leader de l’UDPS et même plus encore. Ils « reconnaissent Félix Tshisekedi » dans le rôle d’héritier de son père à la tête du Rassemblement et précisément à la présidence du comité des sages, contrairement à Pierre Lumbi à qui aucun rôle n’est reconnu.
Kanku constate que « la mort de Etienne Tshisekedi a laissé un profond malaise au sein du Rassemblement et il faudrait que cette plateforme se mette autour d’une table ». Une telle initiative aura d’abord pour objectif le recadrage des forces dispersées du Rassemblement, ce qui demeure le créneau du « Rassemblement » membre du Gouvernement actuel. Autour de cette table, sera-t-il aussi question du remplacement de Samy Badibanga ?
Clément Kanku laisse la prérogative de la réponse au Premier ministre sinon à son porte-parole qu’il n’est pas lui. Cependant, il relève que la finalité du processus n’étant pas de s’installer dans un gouvernement mais plutôt d’organiser les élections, à partir de ce moment des exigences et postures peuvent être relativisées. Mais en tout état de cause « comme c’est Félix Tshisekedi qui veut devenir Premier Ministre, il lui revient d’aller à la rencontre ». Pour leur part, les membres du « Rassemblement » présidé par Patrick Mayombe ont mis en place « un leadership de sauvetage afin de réunifier les deux tendances » dans le but de « sauvegarder les acquis de Genval ».
John Ngombua
