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AUBIN MINAKU : « CE QUI EST EN JEU NOUS DEPASSE TOUS, C’EST LA SURVIE DE NOTRE NATION EN TANT QU’ETAT » Je demande à notre peuple de ne pas céder aux appels à l’anarchie et au chaos.

aubin-minaku-650x280Parfois le contexte d’un discours vaut le discours lui-même, et c’est à l’aune de l’osmose entre un politique et son contexte qu’on reconnait le génie d’un homme d’Etat. Il y avait une attente sourde dans l’opinion et une exigence pour une élévation dans le discours de la part des autorités parlementaires. Aubin Minaku secrétaire général de la majorité était attendu sur sa capacité de lire l’instant et de lui conférer son caractère historique. D’abord c’est la dernière rentrée parlementaire de la législature, c’est en ce moment que le pays se cherche pour gérer son avenir démocratique. C’est le dialogue politique national qui hante les esprits alors il fallait au capitaine de la majorité de trouver les termes qui convenaient et de savoir comment  définir les enjeux et les défis en prenant en compte le  niveau de perception le plus élevé de la réalité nationale.

Aubin Minaku a été dans la meilleure de ses formes, il a parlé avec un zeste de sagesse politique et une hauteur remarquable en usant même des formules puissantes et des fonctions cognitives du langage pour que le message se matérialise au sein de son auditoire et au-delà des formules parlementaires traditionnelles il a fait des fortes déclarations notamment en rapport avec le dialogue, le climat politique général, la crise financière qui frappe le pays et le fait que cette session est essentiellement budgétaire. Il est revenu sur l’épine de cette législature notamment sa relative incapacité à traduire en faits concrets son devoir de contrôle du gouvernement et des entreprises publiques.

Rentrant de plein pied dans le contexte du dialogue et l’imminence d’un accord politique devant gérer la période qui va succéder à celle-ci avant les élections, Aubin Minaku a tenu à préciser que toutes les résolutions du Dialogue, aussi géniales qu’innovantes seront doivent respecter le corpus constitutionnel. En clair elles doivent se conformer et respecter les prérogatives des institutions. Mieux dans sa compréhension de l’avenir immédiat, le dialogue ne vient pas faire une révolution, il  est une adaptation d’un même véhicule au nouvel état de la route, avec une même destination. Il ne s’agit pas de changer de véhicule ni de chauffeur, mais de rouler de manière à éviter les nids de poules qui apparaissent désormais sur  ce tronçon. C’est une image mais cela veut tout dire. Dans son acception les résolutions du dialogue ne doivent pas heurter les prescrits de la constitution, mais doivent renforcer la volonté commune d’aboutir à un processus concerté. Dans cette optique là il ne comprend pas lui Aubin Minaku qu’il y ait des hommes politiques qui appellent à la désobéissance civile et qui tracent ainsi le chemin des destructions massives des biens et acquis des dures années de labeur. Il ne comprend pas qu’on arrive à imaginer de tels scenarios qui passeraient par une auto destruction pour avoir une quelconque gloire. C’est pourquoi du haut de la tribune et ce de manière solennelle il a demandé au peuple de la RDCongo de ne pas céder  aux appels  aux appels à l’anarchie et au chaos.  C’est dans cette optique qu’il a exhorté les élus à agir dans le sens de s’opposer à tout propos sectaires. IL a demandé à ses collègues à faire preuve de responsabilité à s’éloignant de toute velléité divisionniste. Pour Aubin Minaku il est encore temps de faire preuve de responsabilité et d’éviter à tout prix une segmentation des populations au point d’opposer celles-ci entre elles. Ces méthodes a martelé le speaker de l’Assemblée Nationale sont contre productifs, elles nuisent à l’unité d’action, seul gage d’un succès collectif.

Il a aussi abordé la question de la TVA, cette taxe qui fut créé pour booster notre économie, mais qui peine à fournir les preuves de sa performance au point que certaines entreprises qui la percevaient pour le compte de l’Etat ou celles qui le payaient par défaut  ont vu leur espoir s’anéantir au niveau du remboursement. C’est ainsi que le président de l’Assemblée Nationale a déclaré avoir pris au travers de ses structures permanentes la gestion de cette question en étudiant un mécanisme d’informatisation pour la collecte de cette taxe. Il a aussi déclaré avoir examiné la taux de cette taxe qui à ce jour est unique et pourtant dans d’autres pays il est d’usage multiple.

Aubin Minaku est conscient de l’enjeu et il a dit, il s’agit d’une crise qui plane non sur nos acquis politiciens mais sur la Nation et sur notre modèle de vie, il ne peut s’agir que d’une grande interpellation au regard de l’enjeu majeur. C’est un défi essentiel et une responsabilité historique qui incombe aux députés actuels de négocier ce virage, un virage qui passera par les escarpements de l’intolérance face à un peuple en colère et impatient. Il a compris le président de l’Assemblée Nationale que notre tradition séculaire du dialogue est en fait un réservoir inépuisable de grandeur et de cohésion nationale.

Adam Mwena Meji

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