Economie

Capital minimum des Banques en RDC : A quatre mois de la fin du moratoire de la BCC « Les Banques panafricaines et Internationales peinent à ajuster leurs capitaux »

Le secteur bancaire congolais a connu une véritable crise entre les années 90 jusque dans les années 2000, crise qui avait créé une véritable méfiance vis à vis des banques locales. Depuis, il y a eu pas mal des efforts encadrés par le FMI et la banque mondiale. Beaucoup des mesures ont été aussi prises par la banque centrale du Congo, certaines banques ont été liquidées sur sa décision .La dernière mesure en date est la recapitalisation des banques commerciales. Le capital minimum des banques est fixé à l’équivalent en Franc Congolais de USD 30 000 000.Les banques en activité dont les fonds propres de base sont inferieurs à ce capital minimum, ont à ce jour un délai de 4 mois pour ajuster leurs capitaux libérés au seuil réglementaire requis. Les informations qui émanent de l’avis des experts financiers et les études de Deloitte, contenues dans cet article font état d’un défaut, à ce jour, pour la plus part des banques panafricaines et internationales, à relever leurs capitaux. Nous analysons la cause et la conséquence.

Aujourd’hui le secteur bancaire congolais compte 17 banques opérationnelles et une(BIAC) qui est sous l’administration provisoire de la BCC , toutes réparties en trois catégories à savoir :Banques locales, panafricaines et internationales. Cependant, le constat principal est que le secteur reste dominé par les banques dites locales c’est à dire les banques dont les actionnaires ou les ayants droit économiques sont résidants en République Démocratique du Congo, on parlera de la BCDC avec Forrest ,la RawBank avec la famille Rawji, la TMB et la sofibank.

En se basant sur l’analyse de performances des années précédentes réalisée par Deloitte, les banques locales (BCDC,TMB, SOFIBANK, RAWBANK) restent leaders, elles ont fait un bilan positif . Ce résultat positif leur permet de se réconforter encore, de renforcer leurs capitaux propres, or les capitaux constituent un indicateur clé dans le système bancaire, un élément qui permet au système de résister au choc. Comme en 2016, les banques locales sont encore performantes au niveau de résultats net.Ce qui n’est pas le cas des banques panafricaines et internationales.

Les banques panafricaines et internationales peinent encore !

La performance au niveau du résultat net, de la rentabilité de ces banques pose problème. Ceci est justifié par le fait que les banques panafricaines et internationales peinent encore à s’adapter au marché congolais, se performer et faire des résultats net.
Les banques locales quant à elles font des résultats positifs chaque année, qui dit résultat positif dit des revenus générés, qui devraient être partager entre les actionnaires de dites banques ,mais ces banques ont adoptés des politiques respectives de distribution de dividende, c’est-à-dire quand elles font des résultats net, elles les recapitalisent au profits de leurs clients, ça permet au fil de temps de renforcer leurs fonds propres ;c’est ainsi qu’avant même cette décision, elles avaient déjà dépassés les 30 millions de dollars, même en 2020 elles n’auront toujours pas de problèmes ;Parce qu’elles n’optent pas pour la répartition des résultats net, mais plutôt pour le maintien ou la conservation de leurs fonds disponibles et les mette à la disposition des leurs clients pour que ça génère encore des revenus.

Un problème de volonté de la part des actionnaires à apporter des parts !

A en croire l’expert financier, Bob David, interrogé sur ce sujet, Il ne s’agit pas d’une volonté patriotique mais plutôt d’une volonté d’un investisseur, de sa motivation ; parce qu’il faut savoir qu’un investisseur ne peut ajouter un dollar pour rien, l’autorité de régulation a droit d’imposer ou de décider mais pour l’investisseur se pose la question, pourquoi il devrait ajouter un dollar si les conditions de rentabilité ne sont pas réunies ?Logiquement l’Etat Congolais a l’obligation de promouvoir le secteur et sécuriser les investisseurs pour attirer plus des capitaux pouvant servir à booster l’économie. Ce secteur reste un secteur miroir de tout le pays. Conséquence pour les banques qui n’atteindront pas le capital minimum requis.

La conséquence serait que les banques concernées ferment, fusionnent ou se transforment en institution de micro finance. Il existe encore une possibilité pour ces banques, de proposer à la Banque Centrale leur plan de recapitalisation, et si ce dernier n’est pas respecté, la BCC aura l’obligation de leur retirer l’agrément. Ça dépend aussi de l’intention de l’autorité de régulation. Toutefois, cette décision de la BCC peut être interprétée comme une volonté à réduire le nombre de banques et avoir des banques performantes, solides et capables de répondre aux besoins de l’économie et aussi être capables de résister au choc.

Paulin Muembo

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