Politique

Coalition FCC-CACH : Dieudonné Mwenze : « Le respect strict de la Constitution et des lois du pays pourrait nous éviter ce que d’aucuns perçoivent déjà comme problème majeur qui minerait notre coalition politique et de gouvernance FCC-CACH. »

Le malaise dans le fonctionnement des institutions de la République Démocratique du Congo est devenu de plus en plus perceptible. Et une crise tend à s’installer au niveau de ces institutions. Pour comprendre la nature de ce problème et formuler des pistes des solutions, notre rédaction a approché Dieudonné Mwenze, Cadre du regroupement politique Front Commun pour le Congo, qui a affirmé que sa famille politique n’a aucun malaise qui pourrait susciter des interrogations.

Géopolis Hebdo (GH) : Nous sentons un malaise dans le pays surtout dans le fonctionnement de nos institutions, au point que la langue de bois est redevenu l’usage des tous. Pouvez-vous nous dire quelles sont les problèmes qui minent la collation Fcc-cash ?

Dieudonné Mwenze (DM)/ Il y a certes, un malaise et même mieux, une crise politique qui tend à s’installer progressivement, surtout au niveau du fonctionnement des institutions politiques et des trois pouvoirs (Exécutif, Législatif et Judiciaire) dans le pays. Parfois, je suis d’avis que le recours au langage de bois, face à un problème hautement sensible et délicat comme celui qui concerne un décor qui s’implante et qui visiblement, pourrait donner lieu à un dysfonctionnement ou à une confrontation entre-institutions, ne pourrait que desservir le pays. Le respect strict de la Constitution et des lois du pays pourrait nous éviter ce que d’aucuns perçoivent déjà comme problème majeur qui minerait notre coalition politique et de gouvernance FCC-CACH. Ma famille politique, le FCC, reste résolument attachée à ce fondamental nécessaire à toute démocratie et à tout État de droit. Nous attendons cette perception de gouvernance de nos partenaires politiques du CACH et de ses mandataires dans les différentes institutions du pays afin de favoriser la sérénité au sein de notre coalition politique.

GH/ Au-delà des calculs politiques inhérents à toute formation politique, le Fcc-cach se renvoie la balle dans des dossiers aussi importants que celui des magistrats. Pensez-vous qu’il existe une solution politique à cette crise ?

DM/ Les calculs politiques peuvent exister surtout qu’ils font partie de la vie quotidienne de toute formation politique, mais, ils demeurent moins importants face à l’intérêt général de la nation. Le FCC, ma formation politique, et son Chef, l’Ancien Président de la République Joseph KABILA KABANGE, qui avait compris cette évidence bien avant les dernières élections et qui avait largement favorisé l’avènement de l’alternance politique pacifique et apaisé, ne saurait se dédire ou ignorer la nécessité de préserver la paix dans ce pays et la stabilité de nos institutions. La question des magistrats que vous évoquée est celle qui avait suscité une clameur institutionnelle et publique quant à la nomination des deux juges, éjectés de la Cour constitutionnelle vers la Cour de cassation. Un recours relevant le caractère cavalier, irrégulier et illégal ayant entaché cet acte, avait été même introduit auprès du Président de la République par ces hauts juges afin de solliciter la correction. Contrairement aux extrémistes de tout bord, je reste optimiste qu’une solution politique peut être courageusement trouvée à cette crise afin de ramener la quiétude indispensable pour la paix au pays. Il n’est pas tard pour mieux faire et le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi, en sa qualité de Garant de la nation, devant assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’État, conformément aux prescrits pertinents de l’article 69 de notre Constitution, comprend bien la mesure exacte de sa responsabilité quant à l’avenir de ce pays.

GH/ Le Fcc proclame partout qu’il veut rentrer au pouvoir et pourtant il a la majorité dans toutes les institutions, quelle est l’origine de son malaise ?

DM/ Le FCC n’a aucun malaise qui pourrait susciter des interrogations sur son origine. L’objectif majeur de chaque formation politique, de l’opposition comme de la majorité, est celui de conquérir le pouvoir et l’exercer le plus longtemps possible par des procédures démocratiques, pour le bien-être de la population. Rien ne peut surprendre que cela vienne du milieu FCC, CACH, LAMUKA ou autres. Le pouvoir détenu par le FCC ou par le CACH ce jour, n’est pas total et que le réalisme politique actuel commanderait aux uns et aux autres de caresser et recouvrer ce qui lui fait encore défaut aujourd’hui. Si par illustration, CACH convoiterait obtenir prochainement une majorité au Parlement (car c’est cela leur ambition dévoilée chaque jour), l’on empêcherait point au FCC de lorgner la Présidence de la République. Il s’agit là d’un jeu purement démocratique et des ambitions politiques légitimement reconnu à toute famille politique. C’est aussi cela, le sens que revêtirait cette proclamation FCC, si proclamation il y a, de rentrer au pouvoir.

GH/ Le cash se comporte comme s’il était dans l’opposition alors que le Chef de l’Etat vient de son camp. Comment expliquez cette contradiction ?

DM/ Il est certes vrai que le constat que vous dégagez par rapport au comportement politique du CACH face au fonctionnement des institutions démocratiques du pays, vous étonne et surprendrait plusieurs observateurs, avisés ou non. Déléguer un cadre du parti ou de la plateforme politique à ce plus haut niveau de gouvernance du pays, qu’est le Président de la République, devrait modeler les attitudes et réactions de nos partenaires politiques s’ils auraient effectivement compris le sens et l’importance de leurs responsabilités. Il ne pourrait y avoir une explication à donner à ce que vous qualifiez de contradiction ou de contraste en dualité comportementale de nos partenaires politiques du CACH qui ne soit comprise et acceptée. Gérer la chose publique requiert plus de responsabilité et de sagesse politique, qu’on y soit préparé ou pas.

GH/ Nous sommes à ce jour sans solution pour la Ceni. Comment sortir de cette situation ?

DM/ En principe, la question de la CENI ne devrait même pas nous concerner, nous en tant que politiques, au regard de la loi portant organisation et fonctionnement de cette institution. La volonté pour certains de vouloir tout politiser et d’outrepasser les prescrits de nos lois, nous a conduit à ce que vous déplorez aujourd’hui. Nous ne saurions sortir de cette situation qu’en responsalisant réellement nos confessions religieuses et en les mettant devant leurs responsabilités, sans la moindre manipulation ou interférence politique. Il s’agit pour moi, d’une question facile, qui ne pourrait même pas ébranler nos états majors politiques, et encore moins les différentes organisations de notre société, si nous tenions encore à bâtir une centrale électorale complètement indépendante et débarrassée de toute sorte d’inféodation.

GH/ Le projet du budget à hauteur de 6 milliards est une preuve de l’Échec de la coalition, pensez-vous qu’il y a encore des voies de sortie ?

DM/ Un tel projet de budget n’affiche que des capacités réelles de nos dirigeants à pouvoir mobiliser les moyens potentiels nécessaires à doter le pays. Des efforts significatifs devraient être engagés pour accroître nos ressources et envisager répondre aux différentes promesses de campagne qui paraîtraient rattraper certains aujourd’hui. J’avais personnellement fustigé en son temps, que la hauteur d’un budget national ne pourrait se décréter, quand bien même il y aurait la hargne de vouloir séduire les électeurs à différents niveaux de compétions électorales, mais une résultante de ce que l’on s’engagerait à imprimer comme dynamisme à notre administration fiscale, avant d’espérer à des appuis budgétaires extérieurs.

Djodjo Mulamba

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