Economie

Croissance économique de l’Afrique : Vers la mise en place d’une usine de fabrication des batteries électriques en RDC

 Aujourd’hui, le développement industriel de la République Démocratique du Congo (RDC) voir celui de l’Afrique passent sans nul doute aussi par la production locale des batteries électriques avec des entreprises à capitaux congolais et africains car l’exportation des minerais congolais à l’état brut contribue peu aux recettes publiques, soit 18 % au Produit Intérieur Brut (PIB). Avec cette nouvelle donne de politique industrielle, la RDC va ancrer une nouvelle dynamique de développement économique et elle pourra donc permettre au continent africain de s’insérer dans le vaste marché des véhicules électriques et des énergies propres. Voilà ce qui a motivé la signature d’un accord historique entre des républiques sœurs, le RDC et la Zambie, relatif à la chaîne de valeurs électriques et renouvelables. La cérémonie de cette signature par le ministre congolais de l’Industrie, Julien Paluku, assisté de sa collègue des mines,  avec son homologue Zambien a eu lieu le vendredi 29 avril dernier à Lusaka, capitale de la Zambie, en présence des présidents de deux pays, le congolais Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo et le Zambien Hakainde Hichelema. Selon les clauses de l’accord   de coopération bilatérale qui lie les deux États  dans le domaine de l’industrie, la Zambie va installer, dans les jours à venir, une usine de fabrication des batteries électriques, à Lubumbashi, capitale de la province minière du Haut-Katanga .

Ce projet d’implantation en RDC de l’usine de fabrication des précurseurs des batteries électriques dont le Centre d’excellence et de formation a été lancé à Lubumbashi le vendredi 22 avril dernier tient beaucoup à cœur le Président Tshisekedi qui dans son discours, a déclaré qu’il s’agit pour lui d’un jour historique, une grande fierté pour l’Afrique que cette cérémonie de signature d’une grande aventure qui va commencer entre nos deux pays, ce d’autant plus que la RDC et la Zambie concentrent près de 80 % des réserves mondiales de lithium, minerai qui entre dans la fabrication des batteries électriques. En étant ensemble, a-t-il fait valoir, les deux pays sont « beaucoup plus forts » et « pouvoir ainsi être le maître de leur destin ».

Dès lors que cela aura un impact retentissant pour les économies respectives, Félix Tshisekedi a considéré que la date du 29 avril 2022 est « un jour précurseur pour la suite de la vie économique de notre continent », mais surtout « un exemple pour tous les pays d’Afrique ». Et d’ajouter, dans la perspective de la Zone de libre échange continentale, en mettant ensemble les énergies, les intelligences et  leurs capacités : « Je n’ai aucun doute que l’Afrique sera vraiment le continent de demain »,  en raison de l’avance considérable qu’on a sur le monde : la jeunesse qu’il faut encadrer, promouvoir pour devenir le fer de lance du continent. « Laissez-moi me réjouir de ce jour et remercier le Dieu Tout-Puissant qui a doté nos pays de ces ressources naturelles et qui nous a donnés cette intelligence de pouvoir les transformer chez nous et en faire des atouts économiques », a-t-il déclaré en mot de la fin. Son homologue zambien, dernier à prendre la parole, l’a remercié avant d’exprimer ses impressions.

Pour rappel, la cérémonie s’est déroulée à  » Mulungushi International Conference Centre ». Au cours de cette cérémonie,  plusieurs discours ont été prononcés notamment ceux, successivement, du chancelier de l’université de Zambie, du président des industries manufacturières, du gouverneur de la Banque centrale de Zambie, du représentant de l’Afriximbank pour l’Afrique australe, du représentant de l’Uneca, côté Zambie, et le ministre de l’industrie Julien Paluku, côté RDC. Tous, dans leurs speechs, ont salué le rôle précurseur des Chefs d’Etat congolais et zambien dans la mise en commun des aspects juridiques, pour l’exploitation des minerais.

 Bénéfices économiques d’une telle usine

D’après les analystes économiques et financiers, les impacts positifs de ce projet sont multiples et contribueront à accélérer la croissance économique, à diversifier l’économie, à augmenter les recettes publiques, à réduire la pauvreté et enfin à accélérer l’intégration régionale africaine dans le cadre du ZLECAF.

Ce projet, notent-ils, repose sur la transformation localement de trois minerais phares à savoir le manganèse, le cobalt et le lithium, avant d’axer son intervention sur les recherches menées par Bloomberg. « Pour produire 100 tonnes de précurseurs de batteries, il faut en moyenne 16.000 tonnes de cobalt, 15.000 tonnes de manganèse et 48.000 tonnes de lithium et le coût d’investissement pour 60.000e tonnes de batteries de précurseurs coûterait 340 millions USD », soulignent-ils.

Ils illustrent l’impact de ce projet dans l’hypothèse de la construction de l’usine de capacités de 100.000 tonnes en RDC. « Si une telle usine est mise en place en 2022 en RDC, cela signifierait que nous consacrions 10% de la production de cobalt à l’industrie locale cela veut dire que le 16.000 tonnes de cobalt sortiraient de la production primaire et entrée dans l’industrie. Si cet est installé en RDC cette année le taux de croissance passerait à 6,4% », évoquent-ils.

 Djodjo Mulamba

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