Politique

Dans son adresse à la Nation : Tshisekedi annonce des projets d’envergure en 2022

A 18 jours de la fin de l’année 2021, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est adressé pour sa troisième fois à la Nation devant les parlementaires des deux chambres du Parlement (Assemblée nationale et Sénat) réunis en congrès. Retransmise en direct sur la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), cette adresse était à la fois un discours bilan et un discours de projection d’avenir. Si son message à la Nation de 2020 a été empreint d’échec et de colère, celui de 2021 est plein de satisfecit. Pendant près d’1h15′ de monologue, le Chef de l’Etat n’a pas caché son intention et sa volonté de répondre aux attentes de la population. Le PR04 est revenu sur quelques sujets majeures ayant marqué cette année qui s’achève.

Situation sociale

L’amélioration des conditions de vie de la population, d’abord. Alors que beaucoup de ménages peinent à nouer les deux bouts du mois et n’ont pas accès aux services sociaux de base tels que l’eau, l’électricité, la santé et le transport, le Président Tshisekedi a instruit le gouvernement à accélérer la mise en œuvre des projets à impact visible sur le vécu quotidien de la population. Et il a relevé également que la plupart de projets en cours dans les secteurs de la santé, de l’électricité et de la santé souffrant sérieusement d’un manque de coordination et d’une faiblesse de pilotage.

Conscient que la question des transports et de voies de communication reste un défi majeur à relever par le gouvernement, Félix Tshisekedi a reconnu que l’amélioration sensible du trafic et du transport interurbain passe nécessairement par la réhabilitation des routes de desserte agricole, la construction de nouvelles routes, le rétablissement du trafic par la réouverture du réseau de certains tronçons de route en terre battue, la protection et l’entretien de ces routes par la réinstauration du système de cantonnage manuel.

Cette communication a été l’occasion pour le Chef de l’Etat d’annoncer le lancement en 2022 des projets tels que la construction du port en eaux profondes de Banana, le bitumage de la route Kasomeno-Mwenda (RDC-Zambie) longue de 270 km, le bitumage de 30 km de voirie dans la ville de Bukavu, celui 100 km du tronçon Bukavu-Goma, le bitumage de 748 km du tronçon Beni-Komanda-Niania-Kisangani, la réhabilitation de 80 km du tronçon Kasindi-Beni, la réhabilitation de 54 km du tronçon Beni-Butembo, la réhabilitation de 89 km du tronçon Bunangana-Rusthuru-
Goma et la mise en service de la traversée entre Zongo et Bangui.

Sécurité et justice, ses priorités

Poursuivant son speech, Félix Tshisekedi s’est attardé sur la question sécuritaire. Et il a soutenu le bien-fondé de l’état de siège décrété en Ituri et au Nord-Kivu en mai dernier, et sans cesse reconduit depuis. Nonobstant les critiques acerbes sur son efficacité, le chef de l’État en a souligné les réussites.  » Les militaires ont réussi à faire bouger les lignes et à reprendre plusieurs bastions jadis occupés par l’ennemi. Des chefs de bandes ont été neutralisés et plusieurs éléments se sont rendus  », a-t-il souligné avant de dénoncer la campagne de dénigrement et de démobilisation menée par une infime minorité de Congolais.

Tout en justifiant le feu vert donné fin novembre à l’Ouganda pour mener des opérations armées sur le sol congolais, le chef de l’État a promis de veiller à limiter strictement dans le temps la présence de l’armée ougandaise sur notre sol.

Des élections  » dans les délais « 

Pour le premier de tous les congolais, la préparation des prochaines élections demeure sa plus grande priorité. Alors que le pays sort d’une séquence longue et tendue entre le pouvoir d’une part et l’opposition et les religieux de l’autre autour de la désignation de Denis Kadima comme président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Félix Tshisekedi s’est félicité de l’avancée du processus. Par ailleurs, il a invité tous ceux qui n’ont pas encore nommé leurs représentants au sein de la Centrale électorale de le faire au plus vite.

Des blocages qui ne semblent pas ébranler la volonté du Président d’éviter tout  » glissement  » et d’organiser les élections comme prévu en 2023. Encourageant les élus à débloquer des  » moyens conséquents  » pour faire avancer le processus, Fatshi comme l’appellent affectueusement les militants du parti présidentiel, a fait savoir :  » mon engagement à faire du Congo un État démocratique ne peut se faire sans l’organisation dans les délais impartis des élections « .

L’IGF et la Cour des comptes

Félix Tshisekedi a rebondi sur une des ses priorités, à savoir : la lutte contre la corruption. Il a saissi cette occasion pour féliciter l’Inspection Générale des Finances (IGF) pour les efforts considérables qu’elle ne cesse de fournir afin de venir au bout de ce fléau qui gangrène la RDC et la classe parmi les pays les plus corrompus au monde. Il a dans le même temps promis de renforcer la justice, dont le rôle  » ne peut être remplacé dans l’assainissement des finances publiques  ».

De plus, le premier citoyen de la République a annoncé qu’il rendrait  » opérationnelle dans les tous prochains jours  » la Cour des comptes, qui sera la plus haute instance de contrôle des finances publiques tout en promettant une justice pour tous,  » nantis ou pas, faibles ou puissants  ».

Retour dans le concert des nations

Critiqué de tout bord pour ses périples à l’étranger, Félix Tshisekedi a défendu son action sur la scène mondiale. Alors qu’il s’apprête à passer la charge de président de l’Union africaine à Macky Sall, il a énuméré ses combats internationaux : le lobbying pour que l’Afrique obtienne quatre sièges au sein du Conseil de sécurité des Nations unies ; la défense des intérêts africains dans la lutte contre la pandémie de Covid-19, notamment en demandant que des vaccins soient produits sur le continent ; les engagements écologiques lors du G20 à Rome ou récemment lors de la COP26 de Glasgow ; la médiation dans des conflits africains, tel que celui qui oppose l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan autour du grand barrage de la Renaissance. Cette liste n’est pas exhaustive.

 » J’ai fait du retour de la RDC sur la scène internationale l’une de mes priorités, avec un objectif clair : celui de briser son isolement diplomatique  », a-t-il déclaré. La réintégration de notre pays dans le concert des nations est ainsi devenue une réalité. La RDC s’est ouverte au monde comme un lotus et elle a aujourd’hui le vent en poupe.

Djodjo Mulamba

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