Economie

Déguerpissement des occupants illégaux dans la zone d’exclusion B : Kibali Goldmines, entreprise citoyenne et respectueuse des droits de l’homme

La cité minière de Durba, en territoire de Watsa, dans la province du Haut-Uélé, était, le vendredi 22 octobre 2021, le théâtre des affrontements entre les forces de l’ordre et quelques habitants des villages Banday-Mege qui manifestaient contre la démolition de leurs habitations érigées illégalement dans les périmètres miniers de Kibali Goldmines, une coentreprise entre Barrick Gold (45%), AngloGold Ashanti (45%) et la société parapublique Sokimo (10%), par les bulldozers de l’Exécutif provincial. Selon le bilan provisoire établit par la Police locale qui a, par ailleurs, lancé un avis de recherche pour tenter de retrouver les instigateurs locaux de cette manifestation non autorisée, les bureaux des Sous-commissariats de Mongali, Kokiza et Korogo ont été saccagés. Il en est de même des bureaux de l’ANR-Mongali, des renseignements militaires et des services économiques de Durba. Le poste de péage de Dusu, plusieurs véhicules et motos des particuliers se trouvant au Sous-commissariat de Mongali ont subi le même sort. Sur le plan humain, la Police a dénombré 06 blessés dont 02 policiers et 04 civils, 02 personnes décédées dont 01 militaire et 01 civil. Mais pourquoi en est-on arrivé là ? La pomme de discorde.

En parcourant les différents textes légaux et documents officiels dont le code et règlement miniers, arrêtés, procès-verbaux, compromis d’entente et listes des indemnisés archivés (en dur et en électronique) de cette affaire qui défraie la chronique, l’on s’aperçoit que cette affaire de la ‘’ zone d’exclusion B ‘’ qui comprend les villages de Banday et de Mege où environ 1000 maisons avaient été identifiées, il nous revient que l’opérateur minier Kibali Goldmines avait bel et bien désintéressé les occupants avec une série d’indemnisations et de délocalisations au-delà de ce qu’exige même la loi. D’où, la qualification des illégaux, car ces derniers sont à tout égard des récalcitrants qui exigent à la joint-venture de revenir à la charge. Or, on ne peut pas les indemniser une fois de plus après plus de deux mois de sensibilisation et cinq (5) ans de préavis de déguerpissement.

Les faits…

En effet, il est de notoriété publique que le droit minier a primauté sur le droit foncier. On ne peut pas habiter sur une zone d’exclusion, ni y construire une maison d’habitation. C’est depuis Mars 2016 que Kibali Goldmines ne sait pas jouir de sa zone d’exclusion. Pourquoi ? La réponse est si simple.

Pour la petite histoire, un compromis entre KGM et la population de la communauté du village Mege avait été trouvé en date du 09 février 2016 pour l’indemnisation de toute personne membre de la communauté dont les champs ont été affectés par le projet minier, et ce proportionnellement à l’étendue des champs et des cultures s’y trouvant conformément au prix convenu entre parties. A cet effet, le mouvement de la paie fût déclenché en faveur des bénéficiaires à partir du 10 février 2016 et s’est poursuivi jusqu’au 04 mars 2016 avec des fiches justificatives dûment signées par chacun en présence de la société civile et des délégués communautaires, témoins de l’histoire.

Cependant, quelques retardataires bien identifiés ne s’étaient pas manifestés à l’époque pour des raisons de convenance personnelle et ils seront aussi payés dès leur présentation devant la Présidente du bureau des délégués communautaires chargée de ces opérations suivant la liste les identifiant. Aucune contestation n’ayant été enregistrée ce jour-là, les deux parties, les communautés du village Mege et la société Kibali Goldmines pensaient avoir clôturé ce litige définitivement dans la paix sociale.

Il y a quelques jours, la cité de Durba a connu une situation très particulière caractérisée par une violence indescriptible qui a débouchée sur la mort de plusieurs personnes dont des forces de sécurité et civils sans oublier les dégâts matériels importants. A la base, l’intoxication des paisibles compatriotes vivant dans cette partie du pays, citoyens concernés par l’opération de déguerpissement des occupants illégaux de la concession de la société Kibali Goldmines, intoxication attribuée à quelques élus bien identifiés, ci-devant les tireurs des ficelles.

Kibali Goldmines n’a pas que des devoirs

Il y a belle lurette, Kibali Goldmines avait réclamé auprès des autorités nationales la récupération de sa concession trouvée être spoliée. Faisant suite à cette requête, M. Sylvestre Ilunga Ilunkamba, alors Premier ministre, avait instruit le Ministère de l’Intérieur ainsi que les autorités provinciales à prendre des dispositions pour que cette Société soit diligemment rétablie dans ses droits.

En bon père de famille, le Gouverneur Christophe Baseane Nangaa avait décidé que le départ de ses concitoyens qui occupent illégalement la zone d’exclusion B de la Kibali Goldmine se fasse dans le strict respect des droits de l’homme. C’est dans cette optique qu’il avait mis en contribution tous ses services techniques ramifiés en plusieurs commissions, dont la sensibilisation. Les activités relatives à la sensibilisation se déroulaient concomitamment avec les travaux de viabilisation des lotissements sur place dans la cité minière de Durba où des parcelles cadastrées dans des quartiers urbanisés selon les standards internationaux étaient en train d’être distribuées à ces concitoyens, malgré leur situation irrégulière. La dotation en matériels de construction faisait partie du volet humanitaire de ces opérations qui a enregistrée des départs volontaires de 80% des occupants illégaux de la zone d’exclusion B où l’exploitation devrait être lancée incessamment.

Tout a basculé aux derniers jours des opérations lorsque des politiciens pyromanes qui regardaient de mauvais œil la réussite et les succès inédits de ces opérations diligentées par le Gouvernement Sama Lukonde, continuité de l’action publique oblige.

On déplore la manipulation politicienne qui, selon les sources sécuritaires, avait utilisé les jeunes drogués et égarés, pourtant non-concernés par ces opérations pour tout saboter.

Il sied de noter que les délocalisés ont acquis des parcelles auprès des autorités coutumières qui sont censées connaitre que Kibali Goldmines est concessionnaire de cette partie du territoire. Mais par contre, elles se sont permis de la morceler pour vente aux tiers.

Par conséquent, une certaine opinion dénonce avec force la justice de deux poids, deux mesures. C’est-à-dire, on évite de poursuivre les stellionataires à cause de leur position hégémonique, mais on inflige des sanctions très sévères à l’endroit des receleurs qui sont victimes ce jour. Au lieu d’élaborer un programme en amont pouvant satisfaire toutes les parties prenantes afin de préserver le climat de paix, les décideurs ont opté pour la démolition sans faire des analyses approfondies par rapport à toutes éventualités qui peuvent surgir. Une telle résolution peut porter atteinte aux droits de l’homme.

Heureusement, le Gouverneur Baseana Nangaa Christophe a été très sage en suspendant provisoirement l’opération de démolition des habitations dans la zone d’exclusion B afin de ramener la paix sociale dans sa province. Celle-ci passe aussi par l’Etat de droit. Kibali Goldmines qui se veut toujours être une entreprise citoyenne, respectueuse des droits de l’homme et des lois de la République, n’a pas seulement des devoirs mais aussi des droits.

Dieudonné Buanali

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