Politique

Démission du premier vice-président du Sénat : Samy Badibanga : l’énigme

L’homme reste une grande énigme pour les observateurs de la scène politique qui ont difficile à anticiper sur les actions qu’il mène tant il semble avoir quelques coudées d’avance. La démission du premier vice président du sénat a surpris plus d’un et a fini par convaincre les analystes que Samy Badibanga fait partie de cette catégorie des politiques qui œuvrent avec une stratégie cohérente et qui ne suivent certainement pas un mouvement de masse mais qui font que la masse suive leur dynamique engrangée par des réflexions profondes.

Il y a quelques semaines, Géopolis hebdo avait signalé le rôle éminent joué par ce
Sénateur dans le changement de taille intervenu au sein des institutions. Quand Félix Tshisekedi avait déclaré sa volonté de mettre fin à la coalition, son rôle s’est manifesté, car on a pu comprendre qu’il a œuvré pour réaliser avec d’autres ce travail en profondeur. Il faut se rappeler la longue série des pétitions qui ont frappé les membres du bureau du sénat. Ces pétitions dont l’une aussi lui était réservée et qui fut rejetée est une preuve de cette intelligence politique dont fait preuve Babibanga mais qui est aussi la raison de cette animosité qu’il suscite dans les milieux acerbes.

Mais comment comprendre un politique dont la capacité de fonctionnement tient du génie politique ? Force est de reconnaître qu’il est parfois incompris au moment où il pose un acte et c’est plus tard que tout s’éclaire et que l’on saisit le sens de celui-ci. Ceci veut simplement dire qu’il réfléchit et prend en compte des paramètres dont beaucoup ne tiennent pas compte. Qui pouvait imaginer que la majorité FCC allait être défaite au moment où le Président Félix Tshisekedi disait qu’il mettait fin à celle-ci? Très peu des gens pouvaient imaginer que le
Système si bien huilé pouvait s’effondrer ? Ceux qui n’ont pas l’habitude de la prospective et qui ne jouent pas aux échecs font le raccourci de dire que c’est Dieu qui est aux commandes et qui agit. Mais à la vérité, des hommes ont mis en place un plan de combat politique, une stratégie et une ligne d’attaque qui a abouti à la mise en place de la majorité de l’union sacrée avec un renouvellement des acteurs politiques, un changement de majorité, un nouveau gouvernement en gestation animé par un premier ministre issu des rangs de l’Union sacrée de la Nation.

Dire que c’est un hasard serait faire offense à l’intelligence politique de Fatshi. Mais citer Samy Badibanga parmi les acteurs clés de cette révolution silencieuse ce serait faire justice au leadership de Félix Tshisekedi dont les lieutenants aguerris à la manœuvre politique se comptent au bout des doigts.
Cette étape finie, on pouvait se dire que voici venu le temps du repos du guerrier, le temps où ceux qui ont travaillé peuvent jouir du fruit de leur travail. C’est en ce moment là que Samy Badibanga choisit de démissionner de son poste âprement défendu par les sénateurs lors du grand nettoyage.

Pourquoi a-t-il démissionné ? Des hypothèses sont émises partant du fait qu’il serait en disgrâce auprès du grand Chef, à celles qui disent que c’est un arrangement interne sans vraiment préciser lequel arrangement ? Connaissant l’homme, nous pouvons simplement dire que l’on a tout faux d’émettre des hypothèses situationnistes. Ce qui peut être dit en ce moment est que cet acte semble avoir été mûri de longue date et qu’il intervient dans une synchronisation parfaite. Le jour même de la remise et reprise du nouveau bureau Bahati et celui du bureau d âge, Samy Badibanga remet sa lettre de démission.

On a l’impression qu’il a agit comme un homme en mission qui est arrivé à terme et doit regagner sa base pour d’autres missions. On peut comprendre qu’après le changement intervenu au sénat, il doit aller vers d’autres champs de bataille pour faire avancer la cause de l’union sacrée et servir comme il l’a fait jusque maintenant, la cause défendue par le Chef de l’État. Au regard de l’analyse et de la perpective en jeu, il n’est pas hasardeux de dire que bientôt on le verrait rebondir sur un autre théâtre des opérations avec la même finesse et la même discrétion.

Il est temps que les hommes politiques congolais se dotent de l’intelligence stratégique pour que les horizons politiques envisagés soient profitables à toute la
Nation tout en servant leur propre agenda. Ils vont durer dans l’action, car ils auront approfondi leurs réflexions en quittant les rivages de l’immédiateté.

Adam Mwena Meji

Click to comment

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

To Top