Le président de ce parti de la majorité présidentielle a eu le courage de poser un diagnostic sans complaisance de notre système politique et a osé lui, aller au-delà des postures complaisantes d’une classe politique aux idées d’emprunt, préoccupée qu’elle est plus par le souci d’étiquette que l’effort d’authenticité. La démocratie est certes un système de gouvernance, mais c’est plus aussi une culture. A ce titre-là elle doit être le produit d’un vécu, d’une expérience de terrain où la pensée au service de son analyse est authentique. A partir de ce moment on arrive à une évidence, la démocratie est d’essence universelle, mais chaque époque, chaque peuple doit devoir l’adapter à ses réalités locales. Il ne faut pas avoir des complexes comme ses intellectuels qui ont peur que l’on leur dise qu’ils font de la démocratie tropicale, et ils pensent ainsi qu’ils doivent singer la démocratie à l’occidental. C’est un effort d’appropriation au regard des valeurs et de culture propre à un peuple que doit surgir la démocratie. En ayant pris comme modèle certaines traditions politiques étrangères, les pays africains ont pensé prendre un raccourci avec l’idée saugrenue de croire qu’ils pouvaient se payer le luxe de ne pas inventer, méditer et secréter un système qui soit leur propre cru. Malheureusement depuis plus des 50 ans les élections censées être les grandes articulations vivifiantes des démocraties sont hélas devenues des périodes de grande fragilité de ces Etats qui,au fil des élections organisées sur un style d’emprunt , voient chaque année leur cohésion diminue et laisser place à des replis identitaires à l’intérieur d’une citoyenneté mal assumée.
C’est pourquoi la proposition de Nazem Nazembe apparait comme l’occasion pour le pays de faire un bond qualitatif vers un modèle de gouvernance qui soit de nature à préserver notre vision de la société et notre marche vers un développement harmonieux. Ces idées méritent que l’on s’y penche, elles sont certes trop en avance sur l’état d’esprit et la qualité des débats publics, mais elle reste l’une des offres politiques à l’endroit de la Constitution qui semble réellement vouloir sortir des impasses mutuelles. La suite in Géopolis Hebdo n° 531, du Lundi 26 septembre 2016.
Adam Mwena Meji