Politique

Désormais au sommet de la pyramide : Union sacrée : Attention au vertige

Bientôt, il n’y aura plus de guerres des clans dans les institutions. En tous cas, les guéguerres à outrance médiatisés à l’envi vont très probablement disparaître, à mesure que l’Union sacrée prend les rênes du pouvoir dans les institutions. De l’avis de beaucoup d’observateurs de la scène politique congolaise, il se dégage une évidence : une ère nouvelle s’ouvre en République Démocratique du Congo.

Et plusieurs analystes estiment que, « en fin de compte, la volonté du peuple finit par triompher ». « Il faut voir dans le bouleversement actuel dans la classe politique, un besoin de changement », pensent des analystes. Selon leur entendement, le peuple vient de se composer son menu, et donc, il attend être servi selon sa commande.

Autrement dit, le peuple n’a pas donné un check en blanc à la nouvelle majorité. Donc, l’Etat de grâce sera forcément de courte durée si les promesses formulées tardent à se matérialiser.

Si une grande partie des Congolais ont applaudi l’avènement de l’union sacrée, c’est parce que, chacun a cru en une seule et unique chose: les promesses faites par le Chef de l’État.

Du rêve d’un Congo prospère, caressé par des foules qui ont plusieurs fois battu les pavés des rues du pays pour exiger le changement, à l’alternance, née admirablement, mais qui a porté un petit peu des scories du passé, voici maintenant l’Union sacrée seule, au sommet de la pyramide du pouvoir. Et c’est ici que naissent les défis.

Les défis peuvent être classés en plusieurs catégories. Géopolis Hebdo en a recensé 5 principaux.

Comment résoudre adéquation entre les ambitions personnelles et les objectifs collectifs

Avec la certitude que le gouvernement à venir aura forcément un nombre inférieur des postes de commande par rapport au nombre de postulants, il convient pour chacun de regarder dans la même direction que le Chef de l’État afin d’arriver à un objectif commun.

Comment faire en sorte qu’un gouvernement de mission se passe de la logique de représentativité

Il conviendra donc de faire la jonction entre les deux logiques sans forcément que l’idée de représentativité ne fasse de l’ombre à la logique de mission dont sera investi le gouvernement à venir. Le président devra chercher les meilleures personnes sans forcément s’acharner à chercher les équilibres de représentativité. S’il est vrai que la dimension de représentativité est cruciale en République Démocratique du Congo, mais le plus important est le partage des richesses. Il faudra donc que le chef de l’État aille à la recherche de meilleurs des Congolais pour une mission déjà identifiée à l’avance par lui. L’essentiel étant la redistribution des dividendes qu’aura récolté le gouvernement de mission.

Comment paralyser la pensée dominante d’utiliser ce temps pour l’agenda 2023

C’est une grosse équation qui requiert le dépassement de soi. Et Dieu sait que c’est peut-être le plus dur à réussir. Comment convaincre les acteurs politiques à tout donner aujourd’hui sans faire une projection probablement paralysante des échéances électorales de 2023.

Comment garantir le droit de l’opposition

Dans cette majorité reconstituée, la tendance peut être forte de réduire au silence l’opposition. Comment alors jouer les équilibristes en vue de garantir l’existence d’un contre-pouvoir ? L’idée souvent véhiculée qui veut que « ceux qui ont échoué n’aient rien à donner » comme leçons ou observations est un piège. Le pouvoir a donc besoin d’un contre-pouvoir et éventuellement des « chiens » de garde pour que ceux qui gèrent, gardent le droit chemin, sans se livrer à une griserie, parfois inhérente à la gestion des affaires de l’État.

Laisser fonctionner les institutions

Après l’expérience douloureuse d’une opposition émanant des institutions censée véhiculer une certaine cohérence et une bonne concorde, la tendance pourrait être forte pour le Chef de l’État d’avoir un regard trop poussé sur d’autres institutions. Dans une certaine mesure, cela pourrait entraver la bonne marche et la séparation des pouvoirs en démocratie.

Chacune des institutions devra fonctionner selon ses prérogatives. Même si le gouvernement sera issu de l’Union sacrée, il n’en demeure pas moins que le parlement se doit toujours d’assurer le contrôle parlementaire dans toute la rigueur et dans les règles de l’art.

Géopolis Hebdo

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