Economie

Détentions préventives de certains dirigeants des entreprises : L’Etat Congolais défiant à l’égard du secteur privé ?

Les dirigeants d’entreprises congolaises sont de plus en plus mis en cause dans des procédures pénales, augmentant ainsi le nombre de détentions préventives à leur encontre pour des faits de détournement ou megestion.

Aux yeux du patronat congolais, la détention préventive des dirigeants d’entreprises constitue une remise en cause des libertés individuelles auxquelles chacun a droit, les opérateurs économiques comme tous les autres citoyens, tant il interroge le bon sens et la capacité de l’Etat à proposer aux opérateurs économiques une politique intelligible et cohérente. Défiant, car des ouvertures d’informations judiciaires et enclenchement de la procédure de détentions préventives à l’encontre des certains dirigeants des entreprises s’apparentent, plus à des moyens de pression sur certains secteurs qu’au strict besoin des enquêtes. Albert Yuma, président de la Fédération des Entreprises du Congo(FEC), l’a épinglé à l’occasion de la cérémonie officielle de la rentrée 2020, organisée à Kinshasa, le vendredi 25 septembre, au salon Congo de Pullman Hôtel de Kinshasa qui a servi à l’organisation de cette cérémonie.

Alors que le monde des affaires traverse une période particulière où le monde entier est confronté à la crise sanitaire liée à la Covid-19, la Fédération des entreprises du Congo (FEC) juge inadmissible que l’Etat se montre de plus en plus défiant à l’égard du secteur privé.

« Face à cette situation financière difficile qui est celle de notre pays, nous constatons malheureusement que l’Etat cède à la solution de facilité qui est de penser qu’on peut continuer à pressurer les opérateurs économiques privés via certaines de ses administrations au mépris de toute logique économique, renforçant le sentiment de défiance du secteur privé dans la capacité de l’Etat à lui proposer une politique intelligible et cohérente », a dénoncé Albert Yuma.

Le président de la FEC regrette le fait que de manière intempestive, des ouvertures d’informations judiciaires et enclenchement de la procédure de détentions préventives à l’encontre des certains dirigeants des entreprises, dans des manœuvres qui s’apparentent, il faut bien le dire, plus à des moyens de pression sur certains secteurs qu’au strict besoin des enquêtes.
Ce qu’il considère comme une remise en cause des libertés individuelles auquel chacun a droit, les opérateurs économiques comme tous les autres citoyens.

« Il est essentiel que nos magistrats comprennent que la garantie de l’accès au droit et à une justice de qualité pour tous, constitue un maillon essentiel de la chaine de confiance que les acteurs de la vie économique ont à l’égard du système étatique et qui détermine leur attraction à y investir », a-t-il fait remarquer.

Et d’ajouter : « il est certes vrai que le Parquet général près la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe, parce que c’est de cet office qu’il s’agit, en tant qu’organe d’investigation judiciaire, a la mission légale de constater, rechercher les faits infractionnels ainsi que de poursuivre leurs auteurs. Et en le disant, j’assume pleinement ma déclaration qu’il est hors de question pour la FEC de protéger les entreprises indélicates qui fraudent ou ne respectent pas les lois de notre pays. J’ai toujours dénoncé les opérateurs économiques qui profitent de la faiblesse de notre Administration pour détruire ou même piller notre économie ».

Albert Yuma a insisté pour que les actes d’ouverture d’information judiciaire et de détention préventive posés par les magistrats, se conforment scrupuleusement à la légalité.

Paulin Muembo

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