Le chef de la Mission des Nations Unies pour la stabilité de la République Démocratique du Congo (MONUSCO), Maman Sidikou, a étalé ses craintes et ses espoirs dans une communication faite hier mardi 21 mars 2017 au Conseil de sécurité de l’ONU. « Aussi longtemps que le dialogue politique demeure dans une impasse, les tensions risquent de monter. En février, des séminaires et paroisses de l’Eglise catholique à Kananga, Kinshasa et Lubumbashi ont été attaqués, vraisemblablement à cause des frustrations accrues au sein de certains segments de la population qui voient le processus politique s’enliser », a dit le représentant spécial d’Antonio Guterres en RDC.
Maman Sidikou a également évoqué le vide laissé par Etienne Tshisekedi. « La mort d’Etienne Tshisekedi a eu un impact significatif sur le processus politique en RDC, retardant davantage la finalisation de “l’Arrangement particulier”, la désignation du Premier ministre et l’établissement du Comité national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) ».
Il reste cependant optimiste. « Il me plaît toutefois de noter que la situation semble évoluer dans le bon sens depuis quelques jours. La désignation du Secrétaire général adjoint de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Félix Tshisekedi, comme Président du Rassemblement et d’un représentant du Groupe des sept (G7), Pierre Lumbi, à la tête du Conseil des sages du Rassemblement constitue une avancée importante qui a permis la reprise le 16 mars, sous les auspices de la CENCO, des négociations sur l’Arrangement particulier. »
De plus, les Présidents des deux chambres du Parlement ont appelé à un processus électoral irréversible et crédible et exprimé leur soutien aux efforts de la CENCO.
Son optimisme se nourrit également des avancées à la CENI pour ce qui est de la révision du fichier électoral.
« Nonobstant les retards enregistrés dans le processus politique, des avancées significatives ont été faites dans la mise à jour du fichier électoral. A ce jour, plus de 19 millions d’électeurs ont été enrôlés et le processus d’enrôlement est en passe de débuter dans les deux zones opérationnelles d’enrôlement restantes. »
Ouvert depuis le 8 décembre 2016, les parties prenantes aux discussions du centre interdiocésain n’ont toujours pas signé l’Arrangement particulier pour l’application effective de l’Accord qu’elles ont signé le 31 décembre de la même année. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a annoncé la fin des travaux, sauf imprévu, pour lundi 27 mars prochain.
Qui est au juste l’ambassadeur Maman Sidikou ?
Le Nigérien Maman Sambo Sidikou est le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC. Il a été nommé à ce poste depuis jeudi 8 octobre 2015. Il a remplacé l’Allemand Martin Kobler qui a passé deux ans à la tête de la plus grande mission onusienne dans le monde, la MONUSCO. M. Sidikou a apporté une vaste expérience à son nouveau poste, avec plus de 25 ans dans les services nationaux et étrangers de son pays, l’Organisation des Nations unies et de l’Union africaine. Avant d’occuper ce poste, il était Représentant spécial de l’UA pour la Somalie (SRCC) et Chef de la Mission de l’UA en Somalie (AMISOM). M. Sidikou a occupé divers postes supérieurs au service de son gouvernement depuis 1976, et plus comme ambassadeur du Niger aux États-Unis (2011 à 2014).
En 1999, il a servi comme Directeur de cabinet du Président de la République du Niger, et de 1997 à 1999 en tant que ministre du Niger des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine. Il a également servi en tant que Directeur de cabinet du Premier ministre.
Entre 1999 et 2011, M. Sidikou a travaillé pour la Banque mondiale à Washington, DC; pour l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) au Nigeria, l’Afghanistan, l’Irak, la Jordanie ; et, pour Save the Children – Royaume-Uni au Rwanda et en République démocratique du Congo.
M. Sidikou est titulaire d’un doctorat en éducation de l’Université d’État de Floride. Il est marié et père de deux enfants.
Dieudonné Buanali
