Economie

Développement : RDC, désert industriel

La République Démocratique du Congo est en train de perdre la culture industrielle. Le pays a été même qualifié de « désert industriel » sur base de la tendance d’investissement constatée dans le pays depuis des années.
Mercredi 12 janvier, à l’occasion de la conférence de presse qui a consacré la transformation de l’OPEC ( Office de promotion de petites et moyennes entreprises) en ANADEC (Agence Nationale de développement de l’entrepreneuriat congolais), le Directeur général de l’ANADEC, Ezéchiel Biduaya, a donné les chiffres de cette tendance : « Aujourd’hui, il n’y a plus que 109 grande entreprises en RDC, alors qu’on dénombre 586 478 PME », a indiqué Ezéchiel Biduaya, citant le recensement général des entreprises (RGE), organisé par l’Institut National des Statistiques (INS) de 2019. Et en 20 ans, 900 grandes entreprises seulement ont été créées en RDC, ajoute le Directeur général de l’ANADEC.
Il faut dire que la culture entrepreneuriale n’est pas forte au Congo-Kinshasa, faute d’information, de formation, de coaching, de mentorat ou de financement. A titre comparatif, force est de constater qu’il y a un retard à rattraper, par rapport aux autres pays. « En 2021 par exemple, 11 953 entreprises ont été créées en RDC pour une population de 91 millions d’habitants, contre 75 380 pour le Nigeria ( 219 millions d’habitants Ndlr). Pour la Belgique 99 914 ont été créées pour 17 millions d’habitants et 848 000 entreprises ont été créées en France pour une population de 67 millions d’habitants », renseigne Ezéchiel Biduaya.

De l’OPEC à l’ANADEC, plus des moyens, élargissement des missions

En près de 50 ans de l’existence de l’OPEC, le contexte économique a fortement changé. En 1973, lorsque les pouvoirs publics avaient créé l’OPEC, il s’agissait de mettre en place un organisme étatique chargé d’accompagner les nouveaux acquéreurs d’entreprises à la gestion de leurs sociétés. Au départ, l’OPEC avait fonctionné avec l’aide des coopérations bilatérales et multilatérales. Par la suite, l’OPEC à fonctionné avec les moyens du Trésor public. Ce dernier étant lui-même en proie à des difficultés énormes pour financer le fonctionnement de l’État, ce qui a forcément impacté la qualité des services de l’OPEC. Voilà comment cette structure était devenue l’ombre d’elle-même.
A présent, l’ANADEC nait sur les cendres du défunt OPEC. Présente dans 20 des 26 provinces de la RDC, la nouvelle structure a un champ de mission beaucoup plus élargi. L’ANADEC a pour mission de susciter des vocations entrepreneuriales en RDC en recourant à des moyens de communication, en dispensant des formations, en donnant des informations sur l’entrepreneuriat dans les milieux scolaires. L’ANADEC va développer des infrastructures d’aide à la création des entreprises, d’encadrement avec la mise en place des incubateurs. L’ANADEC va développer des programmes de mise à niveau pour rendre les PME plus compétitives et capables de contribuer efficacement à la croissance économique de la RDC.

L’ANADEC va donc veiller à entraîner les PME et aux entrepreneurs à être plus aptes à compétir pour gagner des financements et gagner des marchés publics. Pour le ministre Eustache Muhanzi, la plus-value en terme de mission se trouve dans le changement de mission et le fait que l’ANADEC aura plus de moyens financiers pour remplis son objet social.

Patrick Ilunga

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