Economie

DGI, championne dans la mobilisation des recettes – Barnabé Mwakadi :  » Ce n’est pas fini. Avec le nouvel appui attendu du Gouvernement, nous allons encore faire plus.  »


Personnel démotivé, trois mois d’arriérés de salaires et primes de rétrocession, grèves à répétition, lourdeur administrative, pandémie de Covid-19 avec comme corolaire le ralentissement de l’économie mondiale, 70 milliards de Francs Congolais (CDF) mobilisés chaque mois rien que pour la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), absence de culture fiscale, faible taux de mobilisation des recettes. Cette liste n’est pas exhaustive. C’est l’image que présentait la Direction Générale des Impôts (DGI) à l’avènement de Barnabé Mwakadi Mwamba à la tête de cette régie financière de la République Démocratique du Congo (RDC). Mais en une année et demie seulement de gestion du comité Mwakadi, le miracle fiscal s’est opéré à l’ex DGC. Celui-ci se poursuit sans désemparer et ce, malgré ces difficultés ci-haut citées héritées de l’ancien management. En effet, le “ trio gagnant ” que pilote de mains de maître le DG Barnabet Mwakadi Mwamba à la tête de l’administration fiscale congolaise, a le vent en poupe. Il a soufflé très fort sur le boulevard du 30 Juin jusqu’à pousser l’argentier national, Nicolas Kazadi Kadima, à descerner un trophée de mérite en or au numéro 1 de la DGI, champion de la mobilisation des ressources internes. Notez, rien que pour l’année 2021, la Direction Générale des Impôts a dépassé 130% d’assignations budgétaires. Des performances jamais réalisées depuis la création de cette régie financière. Qui l’eut cru ? Concernant particulièrement la TVA, la DGI est passée de 70 milliards de CDF à 160 milliards de CDF par mois.  » Ce n’est pas la fin. Si le Gouvernement central nous appuie en nous donnant les moyens et des instruments pour bien gérer la TVA, on peut doubler ce montant. On peut partir de 160 à 320 milliards de CDF par moi avec un logiciel qui nous permettra de bien gérer la Taxe  », a déclaré Barnabé Mwakadi Mwamba, au cours d’un face-à-face avec la presse congolaise, dimanche 13 février 2022, à l’Hôtel des Impôts, situé au croisement des avenues des Marais et Haut-Congo, dans la commune de Gombe.

Est-ce que vous avez un secret particulier pour ce succes-story ? A cette question de la presse économique, le DG de la DGI n’est pas allé par le dos de la cuillère.  » En ce qui concerne les réalisations, il est vrai que j’ai été nommé au mois de Juin 2020, je suis quelqu’un qui prie beaucoup. Je suis un serviteur de Dieu. J’ai vu que j’avais un grand défi à relever vu l’image que présentait la DGI à l’époque. Je me suis résolu de dédier la DGI à Dieu pour que Lui seul le dirige. J’ai 27 ans de carrière en tant que Vérificateur polyvalent, Chef de bureau contrôle fiscal. Je me suis dit sans Dieu, je ne peux rien faire malgré cette riche expérience et ma technicité. J’ai associé Dieu à la gestion et il y a eu beaucoup de réalisations. Vous êtes au courant de ce que la DGI fait comme prouesses. Pour 2021, nous avons dépassé les assignations budgétaires de 130%. Ce qui n’a jamais été réalisé jour pour jour, mois par mois, trimestre par trimestre, semestre par semestre, depuis la création de cette régie financière. C’est pour la première fois que la DGI réalise des telles recettes. Nous l’avons fait pour un seul souci : accompagner la vision du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, dans cette titanesque tâche de la reconstruction du pays qui exige des moyens colossaux. Car, sans cet argent, sans les recettes fiscales, le Gouvernement central ne fera absolument rien du tout. Cela a été notre engagement. Je suis content d’avoir non seulement atteint les assignations mais aussi, pour les avoir dépassé  », a tenu à préciser le DG Mwakadi Mwamba. Avant de fair un clin d’œil au personnel de la DGI :  » Ce n’est pas l’effort de moi Barnabé Mwakadi comme DG de la DGI mais c’est l’effort de l’ensemble du personnel. Voilà pourquoi, je tiens d’abord à dire merci à tout le personnel pour les efforts consentis afin d’arriver à dépasser les assignations budgétaires  ».

Quid du prix lui descerné par le ministère des Finances ?  » Le prix que vous voyez là, c’est un trophée en or qui nous a été décerné par le Gouvernement de la République, par le truchement du ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima, à qui je témoigne toute ma loyauté. C’est grâce à lui aussi que nous sommes arrivés à dépasser ces assignations. Car, quand nous sommes arrivés, il y avait un retard de paiement des salaires de trois mois et comme notre souci était celui de mettre l’homme au centre de tout, l’argentier national nous a beaucoup aidé dans ce combat afin que tous les arriérés de salaires soient appurés  ».

Grâce à ses efforts consentis par la nouvelle direction, BMM est aujourd’hui heureux de constater que le personnel n’a aucun retard. Il est vraiment assidu au travail. L’orateur du jour a profité de l’occasion ainsi offerte pour remercier le ministre de tutelle :  » Je lui (Nicolas Kazadi Kadima, Ndlr) dis grandement merci  ».

Quelle est la différence entre votre gestion et celles de vos prédécesseurs parce que, vous aviez hérité quand même d’une situation chaotique ? A cette autre question de la presse, voici la réponse de l’homme qui a opéré un miracle fiscal des temps modernes à la DGI :  » Concernant la gestion, vous (La presse, Ndlr) êtes mieux placés pour le dire et témoigner. C’est à vous de me dire si avant Mwakadi est égal à après Mwakadi, s’il y a différence ou pas. En toute modestie, je refuse d’être mon propre avocat  ».

Ces performances sont à féliciter par rapport à vos prédécesseurs. Mais comment avez-vous fait pour en arriver là ? En tant que chrétien, dites-nous la vérité, la main sur le cœur, comment est-ce que vous vous êtes pris pour atteindre ces performances ?  » Tout dépend de la volonté. Je connais très bien la boîte. Dès qu’on nous a placés à la tête de la DGI, je connaissais là où il faut débloquer, là où il faut piquer pour que les recettes augmentent. Nous nous sommes sacrifiés, on n’a pas vu nos intérêts particuliers mais on a vu d’abord l’intérêt général de tout le pays. Nous ne sommes pas ici pour la DGI mais pour l’ensemble de la République. Un Gouvernement ne peut réussir que s’il est soutenu par son administration des impôts. J’ai appliqué une ligne de conduite à mon entourage afin qu’on arrive à ces résultats. J’ai mis l’homme au centre de tout parce que, si l’homme n’est pas motivé, rien ne peut marcher  », foi de Barnabé Mwakadi Mwamba.

Le patron de la DGI qui s’est dit heureux d’avoir renflouer les caisses de l’État en peu de temps grâce au soutien divin, a regretté seulement une chose. Le fait de n’avoir pas réussi à renverser la tendance de 20% de ceux qui payent l’impôt contre 80% de ceux qui ne le payent pas encore.

 » Laissez moi d’abord vous dire que la structure n’a pas changé. Jusque-là, ceux qui payent les impôts ne sont pas nombreux. Est-ce que vous là presse vous payez l’impôt (Rires dans la salle) ? Vous avez des domestiques chez vous, est-ce qu’ils payent l’impôt ? S’il y en a un dans la salle, vous serez le tour premier. C’est une vérité Mesdames et Messieurs de la presse. En RDC, il n’y a pas de culture fiscale.
Voilà pourquoi, nous sommes en train d’accompagner le Chef de l’État dans sa vision de sensibilisation de la population à la culture fiscale. Beaucoup de congolais ne veulent pas payer l’impôt et sont les premiers à dire que le Gouvernement ne s’occupe pas du peuple. Comment le Gouvernement va s’occuper de vous aussi longtemps que vous-mêmes qui devraient lui donner les moyens pour faire sa politique, vous ne faites rien ? C’est un contraste. Je toujours entendu les gens dire Gouvernement atalela biso makambo oyo (Traduction : Que le Gouvernement nous vienne en aide). Mais il va le faire avec quels moyens ?  », s’est interrogé le DG Mwakadi.

C’est au Peuple de donner les moyens au Gouvernement afin que celui-ci s’occupe de lui. Mais en RDC, c’est l’inverse.

 » Pour construire des infrastructures (Écoles, hôpitaux, routes, aéroports, etc), l’argent ne viendra pas du ciel, c’est nous les contribuables qui donnons l’argent au Gouvernement pour faire sa politique. Nous devons comprendre cela. Ici en RDC, cette culture n’existe pas. Nous insistons beaucoup sur la sensibilisation. Dites cela à nos frères et sœurs si nous aimons réellement ce pays. Celui qui aime donne. Bien aimés, même Jésus-Christ a payé l’impôt. Un chrétien a comme exemple Christ. Si réellement nous sommes des chrétiens, nous devons payer l’impôt. Les églises sont nombreuses mais les gens qui payent les impôts ne sont pas nombreux  ». Ici le DG Barnabé Mwakadi Mwamba a parlé aussi comme un Berger devant ses brebis. Avec l’espoir que sa prédication n’est pas tombé dans les oreilles des sourds.

Ces réalisations ne sont-elles pas les fruits de l’arrivée de nouveaux investisseurs dans le pays ?  » Nouveaux investisseurs ? Moi, je suis là comme mobilisateur des recettes. Je n’ai pas de précision pour savoir s’il y a eu un accroissement positif des investisseurs. Je sais que la TVA était à 70 milliards de CDF par mois à notre avènement, nous sommes aujourd’hui à 160 milliards par mois. Ce n’est pas la fin. Si le Gouvernement nous appuie en nous donnant les moyens et des instruments pour bien gérer la TVA, on peut doubler ce montant. On peut partir de 160 à 320 milliards CDF par moi avec un logiciel qui nous permettra de bien gérer la TVA  », foi de Barnabé Mwakadi.

Avant de clore son propos, le champion de la mobilisation des recettes a demandé au Gouvernement de la République de doter la DGI d’un répertoire électronique des contribuables.

 » Pour un pays comme la RDC avec 80 millions d’âmes, il y a seulement 200.000 des contribuables. C’est vraiment honteux. Ce chiffre ne représente absolument rien. Nous devons penser à élargir l’assiette fiscale par le recensement général de la population et surtout, à enseigner la culture fiscale à l’école primaire, dès le bas âge, de sorte qu’en grandissant, les enfants devenus responsables puissent payer leurs impôts  ».

Dieudonné Buanali

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