ECHOS DES PROVINCES

Échos des provinces – Grand Bandundu : Les sociétés de transport, premières victimes économiques du conflit Teke – Yaka

C’est un secret de polichinelle. Le gouvernement provincial du Kwilu a suspendu tous les voyages par bus, taxis ou autres engins roulants sur la route nationale numéro 1 (RN1), tronçon compris entre les provinces de Bandundu et Kinshasa. Cette décision a été prise, le 31 août dernier, à cause de l’insécurité liée au conflit interethnique entre les peuples Teke et Yaka. La veille, cinq (5) personnes, selon les sources policières, ont été tuées sur ce tronçon d’intérêt national. M Des sources concordantes renseignent que des individus armés non autrement identifiés ont érigé des barrières sur cette route et procèdent à un contrôle systématique des pièces d’identité des passants à la recherche de personnes de tribus Yaka ou Mbala afin de les tuer. Témoignages poignants qui font froid au dos.

 » La situation est préoccupante. Ces inciviques sont munis des flèches, des armes à feu, des machettes. Ils sont en train de barricader la route. Tout passager sur moto, sur voiture (4×4), sur bus, ils sont en train de les interpeller, leur demander la carte. Dès lors que vous êtes Mungongo, Mumbala, Muyaka, Muwungani, donc on peut vous achever  », a déclaré le vice-gouverneur du Kwilu, Félicien Kiway, à Radio Okapi.

Selon notre source, la population de la ville de Bandundu qui fait le trafic sur ce tronçon est affectée. L’exécutif provincial a donc demandé aux sociétés de transport dont Macon et Transco de suspendre momentanément leurs activités et  » d’attendre  ». Mais jusqu’à quand ?

 » Nous avons envoyé un message au ministre de l’Intérieur (Daniel Aselo) qui peut nous rassembler, les gouvernements provinciaux du Mai-Ndombe, du Kwilu, du Kwango et de Kinshasa pour qu’on trouve des mesures sécuritaires. Nous interpellons aussi nos commerçants de la ville de Bandundu que l’avion ou la voie fluviale peut être momentanément pratiquée en attendant, au lieu d’exposer leurs vies humaines comme ça devant ces inciviques  », a conseillé Félicien Kiway.

Située à proximité de Kinshasa et jouissant d’un très bon réseau de voies navigables et terrestres, le grand Bandundu est considéré comme le grenier de la capitale de la République Démocratique du Congo. A ce jour, un trafic assez intense anime les ports de Bandundu où se croisent (confluent des rivières Kwango et Kwilu) les navires qui montent vers Kwamouth et ceux qui descendent vers Kinshasa, également ceux qui naviguent sur la rivière Kasaï. Divers projets agricoles dans cette partie de la République s’appuient sur la bonne extraordinaire desserte électrique de la ville de Bandundu connectée au réseau Inga. Cette desserte électrique constitue un important atout dans une région à vocation essentiellement agricole et qui ne voudrait plus demeurée qu’une source de ravitaillement de la capitale congolaise en vivres et matières premières dont l’huile de palme, manioc, maïs, chikwange, poissons (fumés et salés), chenilles, feuilles de manioc, courge, bananes plantains, braise, bois de cuisson, niebé ou cornille (jaune et rouge), champignons, arachides, patates douces, principalement.

Il sied de noter que l’ancienne province du Bandundu qui abrite, selon les statistiques officielles, 11,5% de la population nationale, soit plus de 6 millions d’habitants, dispose d’une variété d’agroécosystèmes permettant tous les types de cultures et d’élevages.

Avec l’amplification du conflit Teke – Yaka, suivi de la suspension du trafic routier par les autorités, il est à craindre une forte augmentation des produits du terroir très prisés par les Kinoises et Kinois sur les grands marchés de la capitale dont ceux de la Liberté M’zee Laurent-Désiré Kabila et Ndjoko.

Dieudonné Buanali

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