Editorial

Éditorial : La preuve par les faits

En moins d’un mois, la République démocratique du Congo aura organisé deux sommets des chefs d’État, pour l’Afrique centrale (CEEAC) et pour l’Afrique australe (SADC). Ce ballet diplomatique est vu par Kinshasa comme une bouffée d’oxygène qui permet à tous de sourire, un temps, avant de revenir à la réalité âcre nourrie par la sempiternelle insécurité dans la partie orientale du pays. Le Congo sera la capitale de la SADC pendant 48 heures, le temps de ce 42ème sommet des chefs d’État et de Gouvernement. Et au cours de ce rendez-vous des Chefs, le président Félix Tshisekedi prendra les rênes de l’organisation pour l’exercice 2022-2023. Le chef de l’État congolais est en même temps à la tête de la Communauté économique des États d’Afrique Centrale.

S’il faut juger par le nombre des Chefs d’État et autres ministres qui ont fait le déplacement, on peut dire que le président congolais est adoubé par ses pairs de l’Afrique australe. Lors du sommet de Kinshasa, il est très probable que les leaders d’Afrique australe affichent un air détendu devant leur hôte et que celui-ci leur rende bien cette bonne humeur qui sera certainement accompagnée d’un body language communicatif.

Les plus affûtés des observateurs de la politique et des relations entre d’autres nations et la RDC pourront faire le parallèle avec la crispation qui accompagne parfois les rencontres avec certains Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) ou de la Communauté des États d’Afrique de l’Est. Chacun n’a qu’à se rappeler le langage de corps lors du dernier conclave de Nairobi ou de la dernière tripartite RDC-ANGOLA-RWANDA au mois de juillet dernier. Suivez mon regard et trouvez l’erreur.

Au moment où ces lignes sont écrites, le sommet n’a pas encore commencé. Mais à l’ouverture du sommet, chacun devra se rendre compte de notre prédiction. Mercredi, ces commentaires seront vérifiés. Ces commentaires seront des faits. Ils s’imposeront à nous et chacun pourra faire son commentaire.

La SADC vient parler principalement de l’industrialisation, pendant que dans d’autres rencontres à la CIRGL et la Communauté des États d’Afrique de l’Est, on parle guerre, agression, paix (recherchée depuis des années), on se sourit tout en serrant le cœur plein d’une rancune tenace, on se fait l’accolade en restant chacun sur ses gardes. Là aussi, ce sont des faits. Ils frappent à l’œil des plus affûtés des observateurs, toujours !

Patrick Ilunga

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