Société

En marge de la célébration du centenaire de l’œuvre de Simon Kimbangu (1921-2021)

Le hasard n’existe pas sur Terre ! Seul le destin sait arranger les rencontres. Comme celle du 5 juillet 1960, vers 11 heures – alors âgé de dix ans ! Au cours de laquelle j’ai lu pour la première fois les mots ci-après « Eglise de Jésus-Christ au Congo par son Prophète Simon Kimbangu », en gros caractère, à la façade principale d’une modeste maison, peinte en vert blanc, sise au numéro 101, avenue Kundelungu, commune de Kikula, ville de Likasi, alors Jadotville, province du Katanga. Mon père, ouvrier à l’Union Minière du Haut-Katanga – UMHK, venait d’acheter la maison au numéro 95, sur la même avenue. Nous venions de déménager, ce jour-là, de la commune de Panda à celle de Kikula. J’ai été frappé par les mots « Le prophète Simon Kimbangu. » De religion, je n’avais que le rudiment du catéchisme. Ensuite, j’ai été attiré par les couleurs verte et blanche. Plusieurs années plus tard, j’ai su qu’elles symbolisent l’espoir et la pureté. Comment le Prophète, en 1921, primairien de son état, me suis-je souvent demandé, a-t-il pu percevoir ces couleurs fondamentales ? C’est là une autre histoire… L’unique paroisse de cette jeune église de Jadotville se trouvait chez son pasteur, Monsieur Kanangila. Deux parcelles seulement nous séparaient de la sienne. Si bien que nos nuits étaient perturbées deux, voire trois fois, par semaine, par les veillées interminables de prières à haute voix et de chansons agrémentées de transes et de tremblements de corps. Lors des échanges entre enfants, quelqu’un, de plus averti que moi, m’expliqua que les transes qui s’accompagnaient de tremblements de corps que nous percevions, lors des cultes de cette église, étaient en fait les manifestations du Saint-Esprit. Il y a aussi le parler en langues et plusieurs autres dons : la guérison, la prophétie… Un soir, j’ai surpris madame Kanangila répétant à ma mère, à voix basse, que lors de l’exhumation du corps du prophète, en décembre 1959, pour l’acheminer à Nkamba/Bas-Congo – son mari était présent à cette cérémonie – le corps du prophète était resté intact malgré sa présence sous terre pendant plus de neuf ans ! Résultat : de plus en plus, je me suis intéressé à la personne de Simon Kimbangu, le Prophète. Qui est-il, réellement ? Pourquoi a-t-il été arrêté ? Pourquoi a-t-il été emprisonné à Elisabethville ? … Il est tout à fait normal que, lors de ma quête de vérité, en vue de préparer ma lutte contre l’exploitation du Kongolais que je tombe çà et là sur les écrits sur la vie du Prophète… A partir de ces matériaux, par un heureux blending du réel et de l’imaginaire, j’ai effectivement reçu la pièce de théâtre intitulée « KIMBANGU, l’Africain »

A grands traits, quelques notes de la biograhie de Simon Kimbangu, glanées ici et là, dans les plusieurs livres…

« -Le 12 septembre 1887 :
Naissance la même année, 1887, que, PANDA Farnana (1887-1930), le premier universitaire kongolais, que MARCUS Garvey (1887-1940), le premier Président de l’Afrique, etc.

-Mercredi 06 avril 1921 :
Par grâce spéciale du Créateur, Kimbangu rappelle à la vie la jeune femme Nkiantendo, en coma depuis plusieurs jours, du village de Ngombe-Kinsuka, sur la colline en face de Nkamba. Il provoque un afflux de populations vers Nkamba. Il prêche, guérit, ressuscite certains morts. Les églises se vident. La vie économique est paralysée ; d’où la colère que lui vouent les milieux d’affaires qui, de concert avec les missionnaires, cherchent à le faire arrêter par les autorités publiques.

-Le 11 mai 1921 :
L’Administrateur de Territoire, Georges Léon Morel, de Thysville, vient à Nkamba en mission d’enquête sur Kimbangu et son mouvement. Il conclut, dans son rapport, du 17 mai 1921, que ce mouvement n’est pas politique, mais qu’il peut conduire au renversement de l’autorité coloniale.

-Le 1er /2ème juin 1921 :
Ordre est donné d’arrêter Kimbangu.

-Le 6 juin 1921 :
Georges Léon Morel revient à Nkamba où il tente d’arrêter Kimbangu. La tentative échoue, Kimbangu s’étant échappé au cours des troubles qui éclatent alors… Il entame un ministère de prédication et de guérison dans la clandestinité, se déplaçant de village en village.

-Le 12 août 1921 :
Le District des Cataractes est placé, par ordonnance, sous « régime militaire mitigé ».

-Le mercredi 14 septembre 1921 :
Kimbangu se rend aux autorités.

-Le 15 septembre 1921 :
Les secrétaires de Kimbangu sont arrêtés, puis acheminés à Thysville, en compagnie de l’épouse et des enfants de Kimbangu.

-Le jeudi 29 septembre 1921 :
Le Conseil de Guerre de Thysville commence le procès de Kimbangu.
(Il y aura sept séances.)

-Le lundi 3 octobre 1921 :
Le Conseil de Guerre rend son verdict : la peine de mort est prononcée contre Kimbangu… M. Dupuis (Ministère public), mécontent de ce jugement trop extrémiste, interjette un appel suspensif au Roi Albert 1er de Belgique.

-Le mardi 4 octobre 1921 :
Etait la date prévue pour l’exécution de Kimbangu.

« Par le biais notamment du ministre Louis Franck, PANDA Farnana s’emploie à convaincre les autorités coloniales de ne pas appliquer la peine capitale au condamné. Kimbangu est d’autant plus décrié par certains coloniaux le tiennent pour un disciple de MARCUS Garvey. »

-Samedi 19 novembre 1921 :
Sa peine est commuée en détention à perpétuité ; il se voit infligé la déportation dans le Katanga, où il sera emprisonné jusqu’à sa mort.

-Le 20 novembre 1921 :
L’Agence Reuter annonce cette nouvelle

-Le samedi 3 décembre 1921 :
Kimbangu est acheminé par train à Kinshasa.

-Le mardi 6 décembre 1921 :
Kimbangu et d’autres déportés de sa suite sont embarqués sur bateau vers lex lieux de déportation.

-Le 25 décembre 1921 :
Ils accostent à Kisangani.

-Le 26 décembre 1921 :
Kimbangu est mis en bateau et acheminé à Kindu. De Kindu, il sera acheminé par train sur Elisabethville où il arrive

-Le vendredi 20 janvier 1922.

-Octobre 1951 :
Peu de temps après, Kimbangu contracta une dysenterie qui, apparemment, ne revêtait aucune gravité. Il fut néanmoins décidé de le conduire à l’Hôpital Prince Léopold d’Elisabethville.

-Le vendredi 12 octobre 1951 :
Kimbangu rendit l’âme à 15 heures locales précises.
Le corps de Kimbangu fut ensuite introduit dans la salle d’opération pour être autopsié. Le médecin belge qui avait fait l’autopsie avait constaté avec émoi, en ouvrant le corps de Kimbangu, que plusieurs organes n’y étaient pas : intestins, poumons, foie…

-Le samedi 13 octobre 1951 :
Il est enterré sous la stricte « protection » policière.

-Le ?? décembre 1959  :
Exhumation du corps de Kimbangu du cimetière d’Elisabethville
Une surprise de taille : le corps de Simon Kimbangu n’a pas subi de corruption, en dépit du fait qu’il est resté neuf ans dans la tombe et qu’il n’avait pas fait l’objet d’un traitement chimique… On a l’impression que Kimbangu vient de cesser de vivre à l’instant même…

-Le 3 avril 1960 : à 6 heures du soir, l’heure même de son arrestation, le corps de S.K a été ramené à Nkamba. »

Mweena Ngenyi wa Kumvuila

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