Economie

En plus du dialogue social : Feza Motema et Bonongo Tokole invités à replacer la SOKIMO sur l’orbite des opérateurs miniers performants

Le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a nommé des nouveaux mandataires au sein des quelques entreprises et établissements publics. Les ordonnances présidentielles ont été lues, dans la soirée de samedi 3 septembre, à la télévision nationale (RTNC) par le porte-parole du chef de l’Etat, Tharcisse Kasongo Mwema qui a été élevé au rang de Président du Conseil d’administration de l’Agence congolaise de presse (ACP). S’agissant particulièrement de la Société minière de Kilo-Moto (SOKIMO), Mme Christine Feza Motema, M. Bonongo Tokole et M. Joseph Makanda ont été nommés respectivement Président du Conseil d’administration, Directeur général et Directeur général adjoint. Au-delà des questions  » Qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? et Que peuvent-ils ?  » que le commun des mortels se posent, quels sont les défis majeurs à relever par les heureux promus dans cette entreprise du portefeuille de l’État aujourd’hui l’ombre d’elle-même ? Quels sont les problèmes structurels, conjoncturels, les opportunités et atouts ? Réponses dans cette enquête de la rédaction de Géopolis Hebdo.

L’opinion en général, la société civile et même les députés tant nationaux que provinciaux originaires des provinces du Haut-Uélé et de l’Ituri s’interrogaient sérieusement sur la politique du Gouvernement de la République concernant la SOKIMO. D’autant plus qu’il était difficile d’imaginer qu’au lieu que l’Etat encourage la SOKIMO dans ses efforts pour la relance à partir de ses moyens propres et grâce aux efforts de ses dignes filles et fils, ce dernier a tolèré, pendant plusieurs années avant la nouvelle mise en place, des mandataires qui se spécialisaient juste dans l’art de bradage du patrimoine de l’entreprise.   Dans cette partie du pays, la SOKIMO est restée pratiquement l’unique société de l’Etat qui donne de l’emploi, assure les soins de santé à ses travailleurs, scolarise les enfants, pour ne citer que ces actions. Il fallait donc mettre fin à sa descente aux enfers. Car, toutes les couches de la population qui ont confirmé il y a quelques années leur adhésion à la vision du Chef de l’Etat, en votant les candidats de la Majorité présidentielle aux postes de Gouverneurs des provinces de l’Ituri et du Haut-Uélé, n’attendaient que cette décision salutaire du Président Tshisekedi, pour la relance du développement socio-économique des provinces précitées.

Il est bon à savoir que la SOKIMO tire son origine du nom de chef KILO, donné à l’ensemble de la région aurifère du Sud, et le nom de la rivière MOTO, donné à l’ensemble de la région aurifère du Nord. Les deux noms, donc du chef KILO et de la rivière MOTO, ont donné naissance à la société minière de KILO-MOTO. Depuis 1903, elle s’occupe de la recherche et l’exploitation des gisements miniers, du traitement des substances à provenir de ces gisements, et de la vente de ces gisements tant à l’Etat brut qu’après semi-traitement industriel. En 1906, une autre découverte de l’Or est réalisée au Nord, dans la rivière Moto par M. Hannan, bien avant l’intégration de la société au patrimoine de la colonie en 1908. Cet or du Nord a commencé à être exploité après cinq ans, c’est-à-dire depuis 1911 jusqu’à la chute de la production dûe à plusieurs raisons dont notamment, la vestusté de l’outil de travail, le non renouvellement de l’outil de production, le non remboursement par le Gouvernement central de 12 millions de dollars depuis 2014 (Fonds destiné à financer les travaux de certification des gisements miniers de l’entreprise dans le Haut Uélé et à Djugu dans l’Ituri), la dette sociale, les grèves à répétition, le déficit électrique, la difficulté liée à l’importation des intrants et pièces de rechange, les mauvaises décisions managériales (Ndlr : Cas des contrats conclus en violation de la législation minière, de la loi sur les passations des marchés publics et la loi sur le désengagement des entreprises publiques), l’opacité dans la négociation des contrats, le bradage des actifs miniers au détriment de l’Etat, la mauvaise gouvernance de fonds générés par les partenariats dont la joint-venture avec Kibali Goldmines et Anglogold Ashanti. Cette liste n’est pas exhaustive. Ces responsabilités incombent autant au ministère du Portefeuille, au Ministère des Mines qu’aux membres du Conseil de d’Administration de la SOKIMO.

Malgré ces difficultés ayant conduit à l’arrêt de la production, l’ex OKIMO dispose des quelques atouts. Dans la concession de la SOKIMO, il existe le gisement d’or détritique contenu dans les alluvions et les éluvions et le gisement d’or primaire localisé dans les filons de quartz dans la mylonite. L’or contenu dans le gisement d’or détritique est assez facile à récupérer. De 1905 à 1941, ces gisements ont fait l’objet de l’exploitation dite alluvionnaire. De 1941 à 1955, la société est passée au mode d’exploitation dite filonienne en vue de s’adapter aux techniques appropriées aux nouvelles exigences.

Il se murmure dans les couloirs de l’avenue des Sénégalais que la nouvelle Direction a reçu comme mission spéciale du Palais de la Nation de replacer la société sur l’orbite des opérateurs performants, améliorer sa contribution au budget de l’État et surtout, nouer un dialogue social avec les travailleurs pour un climat de travail apaisé et propice à la relance des activités. Le nouveau comité est aussi invité à parachever les travaux de la  nouvelle usine construite dans son site de NIZI, à 30 km au Nord de Bunia (ITURI). Selon les sources concordantes, cette nouvelle usine construite sur fonds propres, a la capacité de produire à moyen terme 257 kilos d’or par an. Une acquisition qui a coûté la bagatelle somme de 5,3 millions USD. Son travail consiste notamment, à l’extraction des minerais, au traitement et à la récupération des métaux ainsi qu’à la fonte de l’or pour en obtenir des lingots.

Il sied de noter que le siège social de la société se trouve à Bunia et le siège administratif est situé au numéro 15, avenue des Sénégalais, à Kinshasa/Gombe. Tandis que le siège d’exploitation est lui segmenté en deux : l’un à NIZI (Kilo) en Ituri et l’autre à Watsa (Moto) dans le Haut Uélé.

Dieudonné Buanali

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