Société

Éruption du volcan Nyiragongo : Christian Pinshi propose des solutions durables à titre préventif


Une décennie après la dernière coulée des laves descendue des flancs du volcan Nyiragongo, le monstre a refait surface, dévastant la ville de Goma, combiné à de nombreux tremblements de terre qui continue à inquiéter la population.

Cette éruption a eu des effets négatifs, notamment sur les plans économique, financier, infrastructurel, psychologique et social. En vue de pallier à cette situation, les stratégies et les réponses politiques pour minimiser ces effets et aplanir une trajectoire plus prudente pour l’avenir sont plus importantes.
Dans cette optique,Geopolis est allé à la rencontre d’un chercheur en Gestion de Politique économique et questions macroéconomiques, auprès de qui certaines idées paliatives pouvant aider à la résolution de la crise ont été recueillies.

Pour Chritian Pinshi,  » Il serait temps pour le pays d’abandonner la vision périmée dans la gestion de la politique économique basée sur les corrections et d’embrasser une préférence pour la prévention, en adoptant des mesures telles que, la mise en œuvre de la législation nationale relative à la réduction des risques volcaniques, la mise en place d’un organe national de coordination et de collaboration multisectorielle lié aux risques de catastrophe, la vulgarisation du système d’alerte précoce volcanique, le développement d’instruments financiers catastrophiques et la mise en place des plans d’urgence aux niveaux national et local »

Sur ce, le chercheur rappele le danger d’une vision politique périmée orientée vers des réactions politiques correctives plutôt que préventives.
« Les réponses politiques congolaises se caractérisent par une préférence pour les mesures correctives plutôt que pour la prévention. Cela typifie l‘échec et l’incohérence de la gestion des politiques économiques pour lisser les fluctuations et promouvoir une croissance durable à long terme », a-t-il estimé.

C’est ce qui se passe maintenant avec ce choc soudain d’une éruption volcanique dans le pays, plus particulièrement dans sa partie Est étant déjà sujette aux effets catastrophiques du volcan en raison de ses conditions géographiques, topographiques et météorologiques, perturbant les activités agricoles, industrielles et, par conséquent, sapant le développement économique durable.

Le chercheur note « qu’il est essentiel de favoriser une résilience robuste et compétitive et faire de la gestion holistique de ces catastrophes l’une des politiques prioritaires en RDC.
Car ce choc naturel est d’une gravité incommensurable sur la vie économique et sociale du pays. Pour penser à le contrer, le gouvernement devra repenser sa politique économique en répondant sur le court et long terme dans la gestion des risques liés aux chocs volcaniques.

Mettre en œuvre une législation nationale relative à la réduction des risques volcaniques.
Une législation qui pourrait adopter une loi de coussin volcanique contracyclique, qui définit la base des mesures visant à réduire les effets néfastes de l’éruption et tout autre catastrophe tels que les tremblements de terre. Ce coussin serait constitué d’un fonds permettant le relèvement et la reconstruction après éruption.
Implanter un organe national de coordination et de collaboration multisectorielle liée aux risques catastrophiques.
Cet organe aura pour mission fondamentale de conseiller et d’assurer l’exhaustivité de la gestion des risques volcaniques et de débattre des questions importantes en matière de gestion des catastrophes naturelles, tels que la minimisation des dommages causés par les catastrophes, l’établissement d’une infrastructure de transport et de communication résiliente aux volcans; l’introduction de normes de conception de travaux publics dans la région; la promotion de l’assurance d’une capacité de résistance aux tremblements de terre; le renforcement du réseau de surveillance des catastrophes; la promotion des recherches sur les catastrophes et leur prévention; l’évaluation et les publications hebdomadaires du degré de risque volcanique ; la fourniture des denrées alimentaires couvrant la population touchée », a laissé entendre le chercheur Christian Pinshi.

Et d’ajouter « Mettre en place des codes de conduite et des normes de construction qui tiennent compte du risque volcanique et sismique.
Ceci semble difficile, mais peut être soigneusement étudié par les ingénieurs, ensuite par les parlementaires pour adopter une Loi pour la promotion de la modernisation des bâtiments à l’épreuve des tremblements de terre et de l’éruption.
La vulgarisation de la cartographie des risques liés à l’éruption et le système d’alerte précoce serait également bénéfique pour le grand public. »a t-il poursuivi

Pour l’orateur, plusieurs méthodes d’évaluation de la vulnérabilité, et d’auto-évaluation préventif et différents canaux de communications pourraient pallier ces effets néfastes et renforcer la surveillance.
 » le développement des instruments financiers tels que, l’assurance catastrophe, les subventions pour la lutte contre les catastrophes, les petits prêts à court terme sans taux d’intérêt, les crédits de construction, le financement du micro-crédit, etc., seront utiles pour assurer une résilience robuste »

Le chercheur propose également la mise en place des plans d’urgence aux niveaux national et local en cas d’éruption.

« Des plans d’urgence en cas d’éruption doivent être mis en place aux niveaux national et local pour renforcer la réactivité face à ces types de chocs et réduire les délais du développement du choc sur l’économie », insiste-t-il, avant d’enchaîner que ces réponses politiques visent à améliorer les avertissements catastrophiques afin d’atténuer les dommages collatéraux, et intensifier les activités d’observation en vue de prévenir les risques à venir.

Il a ajouté des points d’observation supplémentaires, en introduisant de nouveaux équipements d’observation tels que des radars et d’autres instruments sophistiqués, et en effectuant des périodes d’observation à des intervalles plus courts, afin d’obtenir une compréhension plus précise de la situation volcanique. À cette fin, la technologie de prévision doit être améliorée, le contenu des indicateurs d’alerte précoce catastrophique doit être amélioré et les systèmes de relais des avertissements doivent être élargis.

Edouard Funda

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