Société

Eruption volcanique et évacuation de Goma / José Mpanda :  » Nous sommes encore loin d’atteindre le risque zéro, la population doit s’armer de patience.  »


Lentement mais sûrement, de nouveaux détails deviennent disponibles sur la récente éruption volcanique de Goma et l’activité actuelle du volcan Nyiragongo. Bien que la situation soit sous contrôle gouvernemental et la mobilisation tous azimuts pour une assistance humanitaire, le sous-sol du chef-lieu de la province du Nord Kivu continue de trembler. Les tremblements de terre incessants continuent d’inquiéter à la fois les scientifiques, les autorités et la population locale.  » Des images radar INSAR, à haute résolution récentes, ont montré que le sol au sud du volcan s’était élevé de plusieurs centimètres pendant ou depuis l’éruption. Le déplacement vertical est le plus élevé dans la zone de la ville de Goma, où de nombreuses fissures dans le sol sont devenues visibles  », lit-on dans le dernier communiqué de presse conjoint de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) et de ses partenaires scientifiques dont une copie est parvenue à Géopolis Hebdo. Selon nos sources, cela fait craindre qu’un scénario possible (pas nécessairement le plus probable), soit la formation d’une nouvelle digue – ou fissure remplie de lave – qui pourrait s’ouvrir dans cette zone et produire une deuxième éruption de flanc potentiellement catastrophique.  » Les données actuelles de sismicité et de déformation du sol continuent d’indiquer la présence de
Magma sous la zane urbaine de Goma avec une extension sous le lac Kivu.

La sismicité et la déformation se poursuivent et le nombre de séismes détectés en 24 heures décroit
légèrement, ainsi que les vitesses de déformation. Toutefois, cette diminution dans la phénoménologie à ce stade ne peut pas encore être interprétée comme une fin d’activité volcanologique  », a déclaré, samedi 29 mai dernier, sur les antennes de la Radio-Télévision Nationale Congolaise (RTNC), José Mpanda Kabangu, ministre Congolais de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique (RSIT). Avant d’ajouter :  » Nous sommes encore loin d’atteindre le risque zéro, la population doit s’armer de patience.  »

Rien que pour la période allant du 23 au 26 mai (dans la matinée), plus de 269 tremblements de terre, a fait savoir le numéro 1 de la RSIT, ont été enregistrés et localisés par les scientifiques de l’OVG. Depuis le samedi 29 mai dernier, a annoncé le Ministre Mpanda, le nombre de séisme est décroissant. Il est passé de 269 séismes toutes les 24 heures à 20, voire 19.

Il est à noter que le séisme de plus grande ampleur, de magnitude 5,2 sur l’échelle de Richter, a été enregistré dans la journée du mardi 25 mai 2021 par l’OVG. Suite à ces différents tremblements de terre ressentis, plusieurs anciennes fractures jadis recouvertes par d’anciennes coulées ou remblayées par la population se sont recouvertes dans les différents quartiers de la ville martyre.

En prévision d’une éventuelle éruption volcanique -due à la présence de Magma sous la zone urbaine de Goma avec une extension sur le lac Kivu- qui ne peut exclure une éruption à terre ou sous le lac qui pourrait advenir sans aucun précurseur, les autorités ont décidé de délocaliser la population des quartiers à haut risque vers la cité de Sake, avant l’arrivée de l’assistance humanitaire. Les zones à haut risque sont les quartiers : Majengo, Bujovu, Mabanga, Murara, Virunga, Kahembe, Mikeno, Mapendo et Volcans.

Goma, le danger n’est pas encore écarté

En attendant le retour à la normale, José Mpanda invite les Gomatraciens à
rester à l’ecart des coulées de lave qui peuvent provoquer une asphyxie, des brûlures graves ou la mort.

 » Si la lave fait éruption dans le lac Kivu, gardez une distance considérable, car les explosions pourraient produire une ballistique dangereuse. Dans les jours à venir, les émissions de gaz seront de plus en plus fréquentes en raison du
Magma souterrain, les fissures peuvent contenir des concentrations mortelles de gaz. Restez à distance et surveillez les enfants dans les zones basses telles que Mazuku. Les précautions d’usage pour le lavage des légumes et la consommation d’eau des réservoirs
doivent être suivies avec attention en raison de la présence de cendres volcaniques  », a averti le ministre de la RSIT Me José Mpanda.

Tous les habitants de Goma et des environs, y compris les touristes, ont été priés par l’homme d’État congolais, de prêter attention aux annonces des autorités compétentes concernant les modifications du volcan et les dangers associés.

Dans la foulée, José Mpanda a annoncé le paiement des arriérés des salaires et primes des scientifiques, agents et cadres l’OVG. Devant le personnel de l’OVG, le ministre de la Recherche Scientifique et Innovation Technologique a annoncé pendant son séjour dans la capitale du Nord Kivu la mise à disposition des arriérés de leurs primes mensuelles et des frais de fonctionnement.

Des sources dignes de foi renseignent que sur 351 agents, seuls 51 bénéficient du salaire de base et de la prime institutionnelle, 162 agents ne bénéficient que de la prime institutionnelle et 138 n’ont ni salaire de base, ni prime institutionnelle. Bien plus, selon les témoignages des certains agents qui ont requis l’anonymat, leurs rémunérations réduites de 50% depuis le mois de juillet 2013.

José Mpanda a également promis que des matériels vétustes ou endommagés seront progressivement remplacés, l’objectif étant d’améliorer leurs conditions de travail. Le ministre de la RSIT a encouragé les scientifiques, agents et cadres de l’OVG à fournir toutes les informations utiles permettant aux autorités compétentes d’organiser la prise en charge de la catastrophe.

Dieudonné Buanali

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