Economie

Exploitation du polygone minier : Félix Tshisekedi pour règlement rapide du conflit MIBA – SACIM


La sécurisation du polygone minier de la Minière de Bakwanga (MIBA) pour garantir le profit à tout potential investisseur, tout en lui apportant une sécurité Juridique ainsi que judiciaire, constitue l’un des préalables à la relance de la production des diamants à l’ex Société Internationale Forestière et Minière du Congo-Belge (FORMINIERE). Pour ceux qui ne le savent pas encore, le polygone minier de la MIBA, lieu où est actuellement concentrée l’exploitation industrielle, est constitué de treize (13) gisements kimberlitiques évalués en plusieurs milliards de dollars US. Mais malheureusement son exploitation ne semble pas être conforme au Code et Réglement miniers de la République Démocratique du Congo (RDC). En effet, la MIBA reproche à la Société Anhui Congo d’Investissement Minier (SACIM) d’exploiter son site Kimberlytique en violation des règlements du Code minier. Les deux entreprises minières sont encore loin de s’entendre. Profitant de sa visite-guidée, lundi 27 décembre, au siège de la SACIM, basée à Boya, dans le territoire de Miabi, dans la province du Kasaï oriental, Félix Tshisekedi y a présidé une réunion à laquelle ont pris part différentes parties, notamment la MIBA, la SACIM et le Gouvernement central représenté par les ministres nationaux de la Justice et des Mines. Objectif : écouter toutes les parties et tabler sur les responsabilités de chaque partie (MIBA, SACIM et Gouvernement), revoir le contrat afin de protéger les intérêts de chacune.


Le président de la République a décidé que soit mise en place une commission paritaire composée des ministres nationaux des Mines, du Portefeuille, de l’Énergie, de la Justice et de la Présidence, à travers le Conseiller du Chef de l’État au collège des Mines et énergie pour régler le conflit entre les deux entreprises minières.

L’autre décision majeure prise, c’est la révision du salaire des travailleurs et l’amélioration de leurs conditions de travail. Le peuple d’abord oblige. Beaucoup d’ouvriers rencontrés sur place disent ne pas être bien traités par la SACIM. Selon un agent qui s’est confié à la presse, au sein de la SACIM, il n’existe pas de syndicat. Tous les ouvriers sont laissés pour compte. Il précise que les ouvriers ne touchent pas l’entièreté de leur salaire. D’où le Chef de l’Etat a, au cours de la réunion, fait obligation aux responsables de la société de revoir les salaires des travailleurs.

Il sied de noter que la MIBA a été constituée le 13 décembre 1961 en tant que Société Congolaise par Actions à Responsabilité Limitée (MIBA S.A.R.L). Suite à la mise en conformité de ses statuts au droit OHADA, elle est devenue Société Anonyme « MIBA SA », à partir du 12 septembre 2014. La répartition du capital social reste inchangée, c’est-à-dire, à concurrence de 80 % pour l’Etat Congolais et de 20 % pour SIBEKA, Société Anonyme de droit belge. Le siège social de la MIBA est situé au n° 4, Place de la Coopération-Commune de Kanshi à Mbujimayi, Chef-lieu de la Province du Kasaï-Oriental.

Le plus grand atout de la MIBA demeure ses ressources et réserves encore considérables. Des différentes études menées par la MIBA depuis les années 1940, le Polygone minier (lieu où est actuellement concentrée l’exploitation industrielle) est constitué de plusieurs gisements que l’on peut énumérer comme suit : 1) Les gisements primaires constitués de 13 pipes Kimberlitiques et représentant 86% des réserves estimées ; 2) Les gisements secondaires connus (éluvionnaires et alluvionnaires) représentant 14% des réserves estimées. Il faut également y ajouter les lits de rivières ; 3) Les gisements détritiques dont on ne dispose pas de données chiffrées qui représentent une étendue totale de 7,5 km² sur 45 km² du Polygone Minier, et enfin ; 4) Les anciens terrils provenant de l’exploitation et qui constituent un bonus que la MIBA pourra traiter en utilisant les méthodes modernes de traitement.

La MIBA, a dans son portefeuille, outres les PR et PE de diamant, les PR d’Or, de Nickel-Chrome et les PE de cuivre. Dans un passé récent, la MIBA a été, par les ressources qu’elle procurait à l’État sous forme d’apports en devises et sous forme d’impôts et taxes, une des grandes sociétés contributrices à l’économie nationale.

Sur le plan provincial, la MIBA est un État dans un État et ses activités constituent l’ossature de la vie économique et sociale du Kasaï-Oriental. Son vaste complexe industriel est entouré de réalisations (Ecoles, Hôpitaux, cercles récréatifs, stades, sociétés filiales,…) qui dans le domaine social répondent aux besoins de son personnel, de leurs familles (près de 30.000 personnes) ainsi qu’à ceux de la population du Kasaï-Oriental.

Quant à la SACIM, celle-ci est une société d’exploitation minière vieille de plus de 8 (huit) ans, située dans le groupement de Bena Tshimungu, dans le secteur Kakangayi, territoire de Miabi, à 45 Km de la ville de Mbuji-Mayi, dans la province du Kasaï Oriental. La SACIM exploite le gisement diamantifère de Tshibwe dans le cadre d’un partenariat à part égales entre le partenaire chinois et l’État congolais.

Dieudonné Buanali

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