Economie

Faible exécution du Budget en janvier 2021 : Ce que pensent les économistes congolais

Le gouvernement a exécuté des dépenses de l’ordre de 469 228 715 245 CDF au mois de janvier 2021 (227 millions USD au taux budgétaire de 2067 CDF le dollar américain) sur des prévisions linéaires arrêtées à 1.129 598 89.715 CDF (546,491 millions USD), soit un taux d’exécution de 41,5%, selon ce que renseignent les états de suivi Budgétaire de la Direction générale des politiques et programmation budgétaire. À cet effet, la rédaction de Géopolis a recouru à l’expertise des économistes pour en dégager les causes d’une telle faiblesse dans le taux de l’exécution du budget et les pistes des solutions, question de mettre à la place publique des propositions qui peuvent servir même le gouvernement à venir de tenir nonobstant les difficultés.

Selon Gustave Cibangu, économiste chercheur et assistant à l’université de Kinshasa,  »d’abord ce qu’il faut savoir est que depuis quelque temps il a été signé un pacte de stabilisation entre le gouvernement et la Banque Centrale du Congo. Lequel pacte empêche le financement monétaire du déficit public. Ce qui veut dire, non à la planche à billets. L’exécution du budget est faite sur base caisse, c’est-a-dire que l’on dépense en fonction de ce que l’on a dans la caisse de l’Etat. Les recettes financent les dépenses alors qu’avant l’on pouvait financer le déficit en demandant les avances auprès de la BCC. Parmi les raisons du faible taux d’exécution du budget il y a aussi, la faible mobilisation de recettes liée à la faible performances des institutions chargées de mobiliser les recettes publiques. Les effets de la Covid-19 qui a affecté pratiquement toutes les économies et l’incertitude liée à la deuxième vague de covid-19, sont pointés du doigt comme ayant engendré aussi une baisse de la mobilisation des recettes.

Le mois de janvier est le mois d’ouverture de l’année alors que l’échéance fiscale de l’impôt sur les bénéfices par exemple est prévue à partir du premier trimestre. Selon cet économiste, il faudra attendre l’échéance
pour enfin espérer avoir un peu plus de recettes, à mesure que les redevables vont s’acquitter des impôts et taxes.  » Le gouvernement pouvait, dans lentretemps,
conclure des paiements anticipés par les contribuables pour subvenir a l’exécution du budget mensuel. Mais peut-être que celà n’a pas été fait, d’où la faible exécution du budget mensuel de janvier »a t- il expliqué.

Un autre expert économiste, Floribert Mungaba a une toute autre explication. Pour lui : « outre les effets de la covid19 qui n’ont pas permis la mobilisation des recettes fiscales vu que certaines entreprises ont fermé et d’autres sont en difficulté et reprennent les activités petit à petit, il y a également le fait que le gouvernement avait obtenu des miniers l’avance de paiement des impôts pour 2021 ». renchérit-il.
Pour ce qui est des recommandations,
les économistes interrogés par Géopolis ont estimé à l’unanimité qu’Il faut redoubler les efforts dans la mobilisation des recettes en luttant sérieusement contre le coulage des recettes, la corruption, la contrebande, la fraude fiscale etc.Car il s’avère que plusieurs personnes morales et physiques ne paient pas d’impôts, surtout les entreprises publiques. « Augmenter la mobilisation des recettes sur la TVA mais, atténuer les multiples exonérations accordées aux entreprises et diminuer certaines dépenses », ce sont également les solutions prônées par les économistes.

Il est impérieux de rappeler que le budget de la République du Congo a toujours souffert d’une faiblesse endémique dans l’exécution, alors que le budget est une loi dont l’exécution est un impératif légal.

Édouard FUNDA et Fiston OLEKO

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