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Femme, C’est Ton Tour

Comment nous regarder en face et rester fiers de nous dans ce pays qui ne permet pas à la partie la plus délicate et la plus qualifiée à s’exprimer ? La femme congolaise est une héroïne, elle doit être prise au sérieux car par monts et vallées, elle a traversé des situations tragiques et elle a encore la force de continuer à lutter au quotidien pour nous rassurer d’une société humaine. En 2017, le thème de cette journée est « les femmes dans un monde du travail en évolution sur la planète 50/50 à l’horizon 2030 ». C’est le combat de la parité qui au cœur de ce thème, un combat qui a emprunté tant des voies escarpées, qu’il a fallu plusieurs tragédies pour que l’homme et la femme aient une même compréhension de ce concept et se mobilisent pour des efforts en commun. En ce qui me concerne le thème de cette année ne pouvait pas être plus clair pour démontrer que la route de l’égalité des chances est loin de livrer ses secrets, la femme en RDC est un Homme qui se bat parfois dans l’incompréhension si pas l’hostilité des institutions, voire des lois du pays qui sont rigides et n’admettent pas qu’une femme accède à des angles de perception de libération. Et pourtant la figure la plus imposante de la conscience nationale, et du combat pour la liberté est justement celle de Kimpa Vita, figure emblématique de la lutte pour la liberté et de l’autonomie de la conscience. Elle s’est levée pour revendiquer un monde nouveau, un monde qui diffère de celui que les « blancs » avaient amené, et dans son envolée spirituelle voire mystique elle a vu le Congo quelques siècles plus tard, elle a vu la montée d’un grand prophète, et l’histoire retiendra que c’est de Simon Kimbangu qu’il s’agissait.

Que s’est-il passé depuis lors ? Les femmes sont restées à leurs postes de gardiennes des traditions, conservant pour les générations futures les épopées et les cultures, l’âme même du peuple n’est-elle pas dans le chuchotement d’une mère à l’oreille d’un fils enflammé par l’imagination ? Les femmes ont donné la vie, ont conservé les noms, ont montré leurs pères à leurs enfants, ont produit des cadres pour le développement harmonieux des enfants, dans des foyers chauffés par le cœur tendre des mères dévouées. Mais pendant ce temps, qu’est devenue la société au dehors ? Les hommes se sont trouvé des destins des conquérants, brisant tout ce qui pouvait résister à leur idée expansionniste. Ils ont vendu leurs âmes aux plus offrants, surtout les marchands des illusions, celles d’un développement par un reniement de soi. Les hommes ont gouté au pouvoir du monde et celui-ci n’a pas amélioré leur maitrise des équilibres naturels et à la place c’est une société des plus inégalitaires qui s’est affaissée sur une culture de la violence et de la guerre au point de casser tout le tissu économique.

La RDC entre les mains des hommes aux commandes a connu depuis son indépendance des conflits armés presque tous les dix ans, des millions des morts est le bilan de cette prédominance de la violence et de la prédation dans les mœurs politiques au point que le secteur formel s’est aussi effondré et la femme, gardienne des traditions s’est vue contrainte de devenir gardienne du portefeuille, se sentant obligée de quitter le cocon du foyer pour arpenter les allées des villes et des campagnes à la recherche de quoi nourrir ses enfants. Ces femmes chefs de famille sont des héroïnes et parler aujourd’hui de parité c’est parler en fait d’une justice méritée et d’un retour aux fondamentaux.

C’est ton tour femme, de conduire une réflexion puissante, philosophiquement valide pour définir le modèle de société auquel tu estimes avoir droit. C’est ton tour de te lever pour montrer le chemin, celui pour lequel tu fus dotée des talents et que la rudesse et la brutalité masculines n’ont pas vu ni respectés ? C’est ton tour femme de te lever pour servir de rempart à la jeune fille perdue dans ce monde devenue amoral où rien de précieux ne le reste longtemps sans que l’impudeur sacrilège ne vienne le perturber. Femme lèves toi pour réclamer la vénération qu’impose à toute vraie féminité en présence d’un homme bien éduqué. La RDC doit tout à la femme, et la femme a tout perdu par la RDC, qui est devenu le lieu de toutes les violations, celles graves morales été plus graves physiques.

Elles sont nombreuses qui ont décidé de se produire dans l’espace public, mais elles ne sont pas encore devenues une force nationale car elles sont divisées par les questions locales qui les empêchent des connexions véritables pour changer le monde. Femme, c’est ton tour alors n’hésite pas et produits pour nous tous la vision qui convient, car en définitive ce que femme veut Dieu le veut, alors aux femmes de ce Congo d’exercer ardemment leur vouloir.

William Albert Kalengay

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