Société

Fermeture des dépôts clandestins des carburants à kinshasa : Inquiets, les « Kadhafi » appellent à des solutions alternatives

Après l’incendie du dépôt des carburants survenu le 9mars dernier dans la commune de Matete, le ministre des hydrocarbures, Didier Budimbu, avait ordonné la fermeture de tous les dépôts vendant clandestinement du carburant. Une lourde décision qui oblige les propriétaires de ces dépôts à se conformer à la loi. Face à cette décision du ministre, des nombreux vendeurs des carburants en détails à Kinshasa communément appelés « Kadhafi » se trouvent en difficulté et demandent au ministre de revenir sur sa décision. Les kadhafi vendant le long des rues de kinshasa se sentent donc être menacés de rester sans activité car ils seraient certainement les prochaines cibles de ladite décision dans les jours à venir. Pour cerner leurs préoccupations, nous sommes allés à la rencontre de ces « kadhafi » qui ont exprimé leur inquiétude.

« Nous vendons l’essence le long des rues pour aider les véhicules à s’approvisionner lors des pannes sèches. Ce n’est pas avec de mauvaises intentions que nous vendons le carburant,nous le vendons parce que nous souffrons et nous voulons nourrir nos familles. Nous ne voulons pas créer des incendies », a déclaré Léon, un khadafi vendant dans les rues de Kinshasa.

Pour certains d’entre eux, les autorités du pays peuvent suggérer des solutions alternatives pour leur permettre de trouver de quoi survivre dans un pays où le taux de chômage avoisine 90 % car s’ils abandonnent, ils ne pourront subvenir aux charges récurrentes de leurs familles.

« Pour l’instant, la mesure n’a pas encore été appliquée mais nous savons que bientôt les policiers vont s’en prendre à nous pour nous empêcher de vendre comme d’habitude. Nous n’avons pas de problème s’ils viennent nous arrêter mais nous voulons tout simplement qu’ils nous trouvent d’autres emplois s’ils nous défendent de vendre », s’est inquiété un vendeur aux environs de l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-mama yemo).

Pour rappel, il existe de grossistes parmi les « Kadhafi  » ou ceux présentés comme tels et qu’ils appartiennent à une catégorie d’opérateurs économiques connus des pouvoirs publics. Cependant, l’exercice du commerce des produits pétroliers par ces opérateurs privés est régi par des autorisations préalables à obtenir soit du ministère des Hydrocarbures, soit de ses divisions provinciales. Ces documents les autorisent à transporter, stocker et vendre les produits pétroliers sur toute l’étendue de la République, sous réserve des dispositions légales, notamment l’interdiction de transporter en même temps des produits pétroliers et des personnes dans les mêmes engins (camions, bateaux, baleinières).

L’assainissement du secteur des hydrocarbures s’impose en RDC. Il convient donc au ministre des Hydrocarbures d’assainir le secteur du transport, du stockage et de la vente des produits pétroliers, laissé jusqu’alors à la portée de quiconque était en mesure de remplir les conditions exigées à ce sujet. Les ministères tels que l’Economie nationale et l’Environnement, bénéficiaires de la « manne pétrolière » sous la forme de taxes diverses, devaient aussi être interpellés. C’est pourquoi, avant de déclarer caduques les « autorisations » déjà tombées dans le domaine public, le bon sens commande des concertations entre les officiels et leurs partenaires sociaux poussés brutalement vers la faillite.

Damany Mujinga (Stagiaire)

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