Economie

Financement de l’éducation en RDC : Le gouvernement congolais appelé à envisager des ressources innovantes pour soutenir le secteur

La Société civile du secteur de l’éducation est de plus en plus préoccupée par la question du financement de l’éducation en RDC, car de cette question dépendent  l’amélioration de la qualité de l’enseignement, l’inclusion, l’équité et l’investissement dans le secteur. C’est dans cette logique que la Coalition nationale de l’éducation pour tous CONEPT, a procédé vendredi 4 Juin 2021, au lancement de la campagne pour le financement de l’éducation en République Démocratique du Congo. C’était au cours d’une importante réunion de concertation avec les acteurs du secteur de l’éducation au CEPAS à Kinshasa. Ce lancement a été ponctué par la publication de deux instruments importants notamment le rapport sur le financement innovant de l’éducation et le rapport d’étude sur le suivi des engagements de financement  domestique de l’éducation.

Premier à prendre la parole à cette réunion, le Consultant Oasis Kodila, Expert de l’observatoire congolais du développement durable, a présenté à l’assistance l’économie du rapport d’étude sur le financement innovant de l’éducation. A la lumière de cette étude, la RDC n’a pas encore atteint le niveau de financement de l’éducation tel que voulu dans les objectifs du développement durable (ODD), car si la RDC veut atteindre ce niveau, il y a des déficits importants qu’il faut absolument combler  par d’autres sources importantes de financement.

Selon le consultant Oasis Kodila, le gouvernement devra, s’il veut réellement relever le défi du financement de l’éducation, miser sur l’optimisation des ressources existantes notamment en luttant efficacement contre la corruption, en combattant la fuite des capitaux illicites et faisant preuve d’une volonté politique manifeste pour juguler cette question du financement.

L’expert de l’OCDD note aussi que le gouvernement congolais devra miser sur les ressources additionnelles. Il s’agit notamment de faire recours au revenu des ressources naturelles, les contributions de la diaspora congolaise, les leviers de solidarité et d’autres taxes importantes notamment sur la téléphonie mobile, sur la vente des billets d’avion etc.

Pour sa part, Jacques Tshimbalanga, Coordonnateur de la Coalition nationale de l’éducation pour tous CONEPT, a présenté l’économie du rapport d’étude sur le suivi des engagements de financement domestique de l’éducation. Selon lui, ce travail réalisé est une contribution aux initiatives visant d’une part l’augmentation du financement intérieur de l’éducation conformément aux engagements de l’Etat en cette matière et d’autre part, l’amélioration de la transparence, de l’efficacité du budget de l’éducation afin de garantir à toutes les filles et tous les garçons l’accès gratuit à une éducation de qualité.

Le rapport d’étude présenté ce jour par la CONEPT dresse et analyse le statut des engagements de financement intérieur de l’éducation annoncés par la RDC en 2014 à Bruxelles en Belgique lors de la conférence de reconstitution du Partenariat Mondial pour l’éducation  et en 2018 à Dakar au Sénégal, lors de la conférence de reconstitution des fonds du PME et le profil des budgets de l’éducation en RDC de 2014 à 2020.

Il ressort de cette étude importante que concernant le suivi des engagements de financement domestique de l’éducation,  la mobilisation des ressources reste le défi majeur du système éducatif congolais au regard des déficits qu’il faut combler.

Pour relever ce défi, le rapport d’étude recommande au gouvernement congolais d’accroître le financement public de l’éducation qui passe par l’élargissement des efforts à élargir l’assiette fiscale. Le gouvernement devra aussi appuyer les provinces dans l’accroissement du financement de l’éducation sur les ressources propres de ces provinces. Il faut instaurer un mécanisme transparent de suivi et d’établissement des rapports nationaux sur le financement de l’éducation.

L’Etat congolais devra engager les dépenses d’investissement pour soutenir la qualité, l’inclusion et l’équité. D’où la nécessité d’innover face à la contraction des recettes publiques qui affectent la taille du budget. Il va falloir enfin dénoncer et combattre le gaspillage de ressources notamment en luttant farouchement contre la corruption et en assurant un bon contrôle indépendant des dépenses en vue de permettre d’augmenter sensiblement le montant des fonds effectivement reçus par les établissements scolaires et bureaux gestionnaires de l’éducation.

Théodore Ngandu

 

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