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Financement du processus électoral : A qui profite le blocage à la CENI ?


Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) s’approche petit à petit de son quatrième processus électoral, après ceux de 2006, 2011 et 2018, il se pose un sérieux problème de financement des opérations référendaires, préélectorales, électorales et postélectorales, sans oublier le budget de fonctionnement ordinaire de la Centrale électorale, pour les prochains scrutins prévus, sauf imprévu, en Décembre 2023. Qui bloque la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ? A qui profite le retard de plus de 10 mois accumulé dans l’organisation des élections présidentielle, législatives nationales, provinciales, urbaines, municipales et locales au sein de cette importante institution d’appui à la démocratie dont le siège est établi au Quartier Général de la démocratie à Kinshasa la capitale ? Une semaine après la présentation officielle de la feuille de route réaménagée des élections qui est déjà jugée par l’opposition d’avoir pour objectif de  » faciliter le glissement  » à cause des différentes contraintes notamment, les contraintes financières, sécuritaires, sanitaires et autres, évoquées par le Président de la CENI, Denis Kadima Kazadi. A l’occasion de sa première sortie médiatique sur les antennes de Top Congo FM, le vendredi 11 février 2022, le patron de la CENI a répondu sans aller par le dos de la cuillère, point par point, aux questions des professionnels des médias liées aux différentes contraintes évoquées ci-haut. Il y aura-t-il élections ou pas en 2023 ? A en croire le Président Kadima, le Gouvernement central, par le biais du Ministère des Finances, est à la base de ce retard constaté. Dossier de la rédaction.

 » Je reconnais n’avoir pas reçu des financements jusque-là de la part du Gouvernement de la République. Ce qui freine encore les opérations au niveau de la CENI « , a déclaré d’entrée Kadima Kazadi Dénis. Une réponse qui n’a pas laissé indifférent le Ministre national des Finances, Nicolas Kazadi Kadima, qui, lui aussi, lors de sa dernière sortie médiatique, le samedi 12 février 2022, avoue et accuse ouvertement les animateurs de la Commission électorale nationale indépendante de  » surfacturation  ».

D’où, les doutes sur la véracité du montant demandé par la Centrale électorale pour l’organisation des élections générales en 2023. A titre d’exemple, l’Argentier national a cité l’affaire des véhicules de membres du bureau de la CENI. Sur ce dossier, le constat est amer.

 » Les prix exigés par les animateurs de la Centrale électorale étaient 40 fois supérieurs aux prix du marché. Nous avons dans le pipeline une dépense d’environ 1,6 millions des dollars américains pour les véhicules de la nouvelle équipe du bureau. Cela devrait être payé au moment de la première dotation de fonctionnement  », a fait savoir le warrior Nicolas Kazadi. Avant d’ajouter :  » Nous nous sommes réservés de le faire parce que la CENI nous a envoyé les cotations des véhicules qui n’avaient rien à voir avec ce à quoi ils avaient droit de part leur ordre protocolaire et également les prix pratiqués étaient de 30 à 40 fois supérieurs que les prix les plus élevés qu’on pouvait rencontrer sur le marchés « .

Au ministre des Finances Nicolas Kazadi de poursuivre :  » Raison pour laquelle, nous avons estimé que nous ne pouvons pas donner suite à cette dépense là et nous avons préféré faire un paiement direct auprès des fournisseurs, aux vrais prix « .

Nicolas Kazadi Kadima était-il réellement habilité de le faire ? En faisant cela, n’entache-t-il pas l’indépendance et l’autonomie de la CENI consacrées par la loi fondamentale, la loi électorale et autres textes législatifs qui régissent la CENI ? Que disent les textes par rapport à cette démarche ou confusion des rôles entre les deux Kadima (Dénis et Nicolas) ?

Selon la Loi organique n° 10/013 du 28 juillet 2010, portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante telle que modifiée et complétée par la Loi organique n° 13/012 du 19 avril 2013 et la Loi organique nº 21/012 du 03 juillet 2021, en ses articles 6 et 7 :  » La CENI jouit de l’autonomie administrative et
financière. Elle dispose d’un budget propre sous forme de dotation. Celle-ci peut être complétée par des apports extérieurs. Dans l’exercice de sa mission, la CENI jouit de l’indépendance d’action par rapport aux autres
institutions. Elle bénéficie néanmoins de leur collaboration  ». Dossier à suivre !

Géopolis Hebdo

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