Monsieur Gilbert Kabanda Kurhenga est le nouveau ministre de la Défense nationale et des anciens combattants de la République Démocratique du Congo (RDC). Médecin militaire de formation en retraite, ex-Commandant du Service de Santé médicale de l’armée (FARDC) de 2014 à 2018, puis promu Général-major en 2018, le nouveau ministre de la Défense nationale et des anciens combattants du Gouvernement Sama n’est pas » parachuté » à Mont-Ngaliema par hasard. L’homme a passé toute sa vie au sein de l’armée.
Sur le plan académique, le patron de la Défense nationale Gilbert Kabanda est également professeur d’universités, spécialisé en médecine aéronautique, à l’Université catholique de Bukavu (UCB). Ses collègues médecins et tous ceux qui ont eu à le côtoyer ou à travailler avec lui, le décrivent comme étant un homme méticuleux et discipliné. Des denrées rares qui manquent à notre armée. Et pourtant, la discipline est la mère des armées.
Gilbert Kabanda est un Mushi, originaire de la province du Sud-Kivu. Ce militaire à la retraite dispose d’une riche expérience de plus de 45 ans de carrière militaire. Ce qui lui donne à la fois une vue panoramique et une meilleure connaissance des FARDC que tous ses prédécesseurs à ce poste depuis mai 1997 n’avaient pas. Ce n’est donc pas un profane qui est catapulté à ce poste. C’est aussi un témoin de premier plan qui a connu et subi toutes les mutations de l’armée congolaise depuis les Forces armées zairoises (FAZ). C’est l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, disent les spécialistes et stratèges militaires.
Un bémol quand-même, l’opinion regrette cependant le fait que, à cause des arrangements politiciens parcimonieux, ce ministère stratégique n’ait pas été élevé au rang de Vice-primature ou de ministère d’Etat vu que la sécurité reste la grande priorité de ce Gouvernement, outre le social.
Par ailleurs, elle aurait également souhaité que ce ministère soit baptisé ministère de la Guerre ou des Armées pour donner une nouvelle impulsion politique psychologique à la situation sécuritaire chaotique qui règne à l’Est de la RDC.
La tâche du ministre Kabanda ne sera pas facile car les réformes à entreprendre sont énormes. Le budget militaire est insignifiant. L’armée de la RDC ne dispose pas de loi de programmation militaire censée fixer des prévisions budgétaires pluriannuelles pour sa modernisation et sa montée en puissance. Les processus DDRC (Désarmement – Démobilisation – Réinsertion Communautaire) est au point mort. Le niveau de formation militaire est au rabais depuis la fin des projets de l’EUSEC, financés par l’Union européenne (UE). La logistique militaire est obsolète.
Mais avec une forte détermination politique et mobilisation des ressources, il y a moyen de mettre en œuvre un ambitieux Plan de Réforme Stratégique de l’Armée pragmatique qui pourrait progressivement juguler l’insécurité. Sa discipline et sa riche expérience vont beaucoup profiter à l’armée. Nos félicitations.
Dieudonné Buanali
