Nommé par ordonnance présidentielle, le 12 avril 2021, le nouveau Chef de la diplomatie congolaise, M. Christophe Lutundula Apala, a du pain sur la planche. Mais qui est-il au juste ? D’où vient-il ? En effet, le Gouvernement Sama Lukonde a été publié lundi dernier, après plus de deux mois d’attente. Ce gouvernement dit de l’Union Sacrée voit plusieurs figurent entrer. C’est le cas notamment de M. Christophe Lutundula Apala, porté au ministère des Affaires étrangères. Il remplace à ce poste Mme Marie Tumba Nzeza du parti présidentiel (PPRD) qui n’a pas déméritée dans ce ministère régalien, jadis ministère d’État qui devient une Vice-primature
Pour la petite histoire, Christophe Lutundula a aidé à créer la commission éponyme (Commission Lutundula), une importante enquête menée par le Gouvernement de transition d’après-guerre de 1996 à 2001 sur les contrats miniers signés par les rebelles et les employés du Gouvernement avec des sociétés minières pendant la première et la deuxième guerre du Congo .
Cet élu du Sankuru et Membre d’Ensemble pour la République (Ensemble, parti-cher au chairman Moïse Katumbi Chapwe) a été président par intérim de la chambre basse du Parlement de la RDC à la suite de la démission du président Vital Kamerhe. Il a été remplacé par Évariste Boshab le 18 avril 2009, depuis il a brillamment siégé à l’Assemblée nationale comme député jusqu’à sa nomination au poste de Vice-premier ministre, ministre des Affaires étrangères le 12 avril dernier.
Auteur de plusieurs lois et opérations d’envergure au sein du parlement au sein duquel il est devenu une référence. La dernière proposition de lois en date, n’est-ce-pas celle sur les réformes électorales en RDC qui sera examinée et si possible adoptée ce mardi à l’assemblée nationale ?
Aux grands hommes, des grands défis, dit-on. Christophe Lutundula arrive à ce poste alors que la RDC brigue pour la période 2021-2022 la présidence de l’Union africaine (UA). Le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, actuellement Président en exercice de l’Union africaine, devra donc s’appuyer sur cet homme d’expérience pour l’accompagner en tant que président du Conseil exécutif de l’Union africaine. Ce n’est pas fini !
Le nouveau chef de la diplomatie congolaise hérite de nombreux dossiers chauds ou problèmes non résolus par son prédécesseur : le personnel diplomatique accuse 8 mois d’arriérés des salaires, l’absence des frais de fonctionnement pour les représentations diplomatiques rd-congolaises à travers le monde. Certaines sont même forcées au déguerpissement faute de paiement des loyers, les mauvaises conditions de vie et de travail du personnel diplomatique et de son administration, pour ne citer que ceux-ci.
Paris les défis à relever, le VPM Lutundula devra poursuivre avec la politique de bon voisinage dans la sous-région (Grands lacs africains, Zone SADEC, CEEAC et Comesa), accompagner le président de la République pour la réussite de son mandat à la tête de l’UA.
Il devra également : défendre les intérêts des congolais à l’étranger ; s’employer pour le rapatriement de la relique de l’héros national P.E. Lumumba avant le 30 juin 2022 comme promis à la nation par le chef de l’État ; poursuivre des négociations avec la famille Mobutu et le gouvernement marocain pour le rapatriement de la dépouille mortelle du feu Maréchal Mobutu enterré depuis des lustres à Rabat, et des dépouilles des diplomates de carrière décédés en fonction à l’étranger ; proposer la nomination des nouveaux diplomates et l’envoi à la retraite de certains d’entre eux ; redynamiser les activités du centre des captures des passeports et l’ouverture de ses bureaux en provinces, afin de rendre ce document de voyage et d’identité accessible à tous les congolais ; améliorer les conditions de travail et de vie du personnel de son administration ; revaloriser la fonction de diplomate ou ambassadeur ; sécuriser les membres du corps diplomatique accrédités en RDC et des ambassades ; poursuivre les négociations pour le retrait progressif de la Monusco de la RDC ; Lutter contre la vente illicite des ambassades congolaises ; et enfin, faire le plaidoyer pour la fin (levée) de l’embargo sur les armes contre la RDC qui préjudicie gravement la grande muette. Bon vent Monsieur le VPM.
Dieudonné Buanali
