Economie

Grâce au double appui financier de la BM et de KCC : Inga 2 va augmenter sa production vers fin octobre 2018 !

“La centrale hydroélectrique Inga 2 va augmenter sa production à la fin du mois d’octobre 2018”, annonce faite récemment par son Directeur, Alidor Ntumba, à Financial Afrik. A cet effet, informe-t-il, de nouvelles machines seront ajoutées à la centrale dans le but de couvrir Kinshasa, la capitale de la République Démocratique du Congo, et d’autres grandes villes du pays. Des sources proches du Ministère des Ressources Hydrauliques, nous apprenons que c’est la Banque Mondiale (BM) qui a financé deux grands groupes à Inga II, les machines G 21 et G 22 qui sont pratiquement en service. A cette liste s’ajoutent d’autres machines : G 27 et puis, G 28. Celles-ci sont entièrement financées par le minier Kamoto Copper Company (KCC).

Construit depuis 1982, le barrage hydroélectrique d’Inga, établi précisement sur le site des chutes d’Inga dans la province du Kongo-Central, compte à ce jour 8 turbines produisant chacune environ 175 mégawatts. En attendant la mise en place d’Inga 3 et du Grand Inga, le barrage Inga 2 et son voisin Inga 1 sont les seules installations hydroélectriques sur le site. En effet, les projets pour la construction de ces barrages datent de l’époque coloniale. En 1925, le colonel Pierre Van Deuren présente au Roi des Belges Albert 1er un plan grandiose : la construction de sept barrages visant à faire de la colonie la première puissance énergétique du continent, capable d’exporter son électricité. Mais la crise de 1929, la Grande Dépression puis la Seconde Guerre mondiale compromettent sa réalisation. Le projet est relancé à la fin de l’époque coloniale, en 1958.

Avec l’indépendance du Congo et la fin de colonisation belge en 1960, ces projets ne seront jamais matérialisés. Finalement, c’est sous le régime du Président Mobutu Sese Seko que les barrages d’Inga I et II seront construits. L’objectif était de fournir l’électricité à une usine d’aluminium géante et à l’industrie chimique de pointe, mais aussi l’acheminement du courant d’Inga jusqu’aux mines de cuivre et de cobalt du Katanga, ce qui nécessite le déplacement de la communauté du site d’Inga. A l’époque, les cours des matières premières, qui font la fortune de la colonie belge et de la Belgique, sont au plus haut. On peut cependant douter de la volonté Belges d’indemniser les autochtones. Car il n’était pas dans l’habitude des colons belges et plus généralement européens, d’indemniser les populations locales victimes de la politique coloniale, notamment l’expropriation forcée. Un consortium américain présentera une solution en trois phases, correspondant au schéma qui sera retenu après l’indépendance, malgré le coût du projet (320 millions de dollars pour Inga I et 3 milliards pour l’ensemble). Ces deux ouvrages distincts sont dénommés Inga I et Inga II. Les développements Inga III et Grand Inga ne sont actuellement qu’au stade de projet.

Ces ouvrages, à l’instar de l’usine sidérurgique de Maluku, ont été construits dans le cadre d’une politique de développement et de prestige du pays conduit par le président Mobutu Sese Seko. La maintenance de ces barrages n’étant pas assurée, ils fonctionnent à capacité réduite. Ils sont exploités par la Société nationale d’électricité (SNEL).
Comme d’autres ouvrages pharaoniques créés dans le pays au service de politiques de prestige qui ne purent être assumées, ils ont qualifiés d’éléphants blancs.

Mais, ces barrages s’avèrent aujourd’hui salutaires. Une bonne gestion de ces ouvrages pourrait permettre à la RDC de faire face à ses besoins internes. La bonne gestion des recettes issues de l’exportation de l’énergie produite par les barrages d’Inga I et II pouvait permettre au pays de construire d’autres barrages avec les moyens propres, notamment le Grand Inga et de faire face, prioritairement, à ses carences en énergie électrique qui freinent son propre développement économique et son industrialisation. Mais, malheureusement, ces ouvrages sont mal gérés et mal entretenus.

Dieudonné Buanali

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