Politique

Grands Lacs : L’armée rwandaise tente de calmer la tension après un affrontement avec l’armée congolaise

Au lendemain de l’affrontement entre l’armée congolaise et les soldats rwandais au Nord-Kivu, l’armée rwandaise a reconnu que, sans intention, des éléments de l’armée ont franchi la frontière à la poursuite des suspects. Le communiqué de l’armée rwandaise rassure néanmoins sur ses relations avec l’armée congolaise : « Les forces de sécurité rwandaises ont poursuivi des contrebandiers qui ont traversé la frontière entre le Rwanda et la RDC à Hehu Cell Bugeshi sector, Rubavu sector, Rubavu District. Les forces de l’ordre rwandaises ont involontairement franchi quelques mètres en RDC en poursuivant les contrebandiers qui transportaient des paquets non identifiés et que l’on croyait armés. La RDF (Rwandan Defense Force, l’armée rwandaise) et les FARDC entretiennent de bonnes relations et continuent de collaborer sur les questions de sécurité », indique le communiqué.

En République démocratique du Congo, les organisations de la société civile et la classe politique multiplient des déclarations hostiles à ce qu’elles décrivent comme « un acte de provocation ». L’Assemblée nationale, par le député Jackson Ahuse, a convoqué le ministre de la Défense pour répondre aux questions des parlementaires sur l’affrontement entre les deux armées.

Le lundi 18 octobre, des responsables militaires ont déclaré : »l’armée rwandaise a envahi six villages dans la province du Nord-Kivu. Ils se sont approchés à moins de 200 mètres de la route nationale numéro 2. Ils ont été contenus par les forces armées de la République démocratique du Congo jusqu’à l’arrivée de renforts, ils ont rebroussé chemin. Nous avons récupéré une arme et il y a également eu des pillages », a déclaré le colonel Ndjike Kaiko Guillaume, porte-parole de la 34eme région militaire et chef des opérations militaires au Nord-Kivu.

L’incursion des militaires rwandais a créé une grande panique à Kibumbe, dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu, provoquant une fuite des villageois.
Dès après l’annonce de l’armée congolaise de l’incident, Vincent Karega, ambassadeur rwandais en RDC s’était mis sur la défensive, minimisant les faits. A un internaute qui cherchait à avoir des éclaircissements de sa part, le diplomate a répondu : « il n’y a rien à éclairer car il n’ ya pas d’ombres. Les mensonges d’incursion, occupation/pillages en un clin d’oeil seront vite estompés faute des preuves. Le fait est mineur autour de poursuite des fraudeurs. Le reste c’est du buzz d’une tension montée de toutes pièces ».

Les responsables de l’armée congolaise ont annoncé leur intention de saisir la conférence internationale sur la région des Grands Lacs. « Nous sommes tous membres du mécanisme conjoint de vérification. Nous allons saisir ce mécanisme dans un avenir proche pour connaître le motif de cette attaque », a déclaré le colonel Ndjike Kaiko Guillaume. Avec les explications de la RDF,les autorités congolaises vont-elles renoncer à saisir le CIRGL ? Les prochains jours le diront.

Patrick Ilunga

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