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Guerre de M 23 : Antonio Guterres confirme l’impuissance de la Monusco face aux rebelles

En marge de la 77 ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est exprimé sur la guerre à l’Est de la République démocratique du Congo. Dans une interview accordée aux médias français  France 24 et RFI (Radio France Internationale), le patron de l’ONU a livré sa stratégie pour que la région des Grands Lacs africains retrouve la paix. Pour Guterres, la seule voie pour arriver à la paix est des discussions « sérieuses » entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda. « Il faut avoir une perspective conjointe pour éviter cette situation qui nous ramène toujours en arrière quand on fait des progrès. Il faut que ces pays [RDC, Rwanda et l’Ouganda] se comprennent mutuellement. Il faut que ces pays coopèrent effectivement pour la sécurité du Congo et aussi la garantie de la sécurité au Rwanda et en Ouganda », a déclaré Antonio Guterres, arguant que les ADF, rebelles établis au Congo, sont « d’origine ougandaise » et qu’il y a encore au Congo, des anciens « génocidaires » ayant fui le Rwanda en 1994.

La République démocratique du Congo et le Rwanda ont ouvert une discussion dans le cadre de la commission mixte RDC-Rwanda. Mais les deux pays n’ont eu qu’une seule rencontre en fin juillet de cette année, en presque deux mois. Auparavant, cette commission mixte de deux pays était restée sans se réunir pendant 10 ans. Autant dire que le dialogue de paix entre le Rwanda et la RDC est au point mort.

Après la résurgence des rebelles du M 23 cette année, la RDC a accusé le Rwanda de soutenir militairement et en armes les rebelles Congolais. Et depuis la mi juin, ces rebelles se sont emparés de la cité congolaise de Bunagana, au Nord-Kivu, à la frontière avec l’Ouganda.

À l’occasion de la 77 ème session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Félix Tshisekedi s’apprête à dénoncer le Rwanda comme pays agresseur de la RDC, ont déclaré dans le secret certains de ses conseillers. Selon nos informations, du haut de la tribune des Nations Unies, le président Congolais veut mobiliser la communauté internationale pour la cause congolaise. Ce qui pourrait éloigner la perspective d’un dialogue « sérieux » avec le Rwanda que Antonio Guterres prône.

Le secrétaire général a également répété les déclarations qui ont valu une expulsion à Matthias Gilmann, porte-parole de la Mission des Nations unies au Congo au début du mois d’août de cette année. Comme Gilmann l’avait fait, Antonio Guterres a déclaré aux journalistes que: « la vérité est que le M 23 aujourd’hui est une armée moderne, avec des équipements lourds qui sont plus perfectionnés que les équipements de la Monusco ». « Penser qu’une force de maintien de la paix peut résoudre des problèmes quand il y a des forces militaires extrêmement bien armés, c’est impossible », a ajouté le secrétaire général.

Au mois de juillet, lorsque le porte-parole de la Monusco avait fait ces mêmes déclarations, une forte tension avait été soulevée au Congo. Les populations civiles ont multiplié des marches de protestations pour demander à la MONUSCO (présente au Congo depuis 1999 avec plus de 16 000 soldats de la paix) à quitter le sol congolais. Ces protestations ont causé la mort par balles de plus de 30 personnes.

Et les autorités congolaises avaient estimé que les tensions entre la MONUSCO et la population étaient dues « aux déclarations indélicates et inopportunes du porte-parole de la MONUSCO ». Guterres fait les mêmes déclarations.

Le secrétaire général des Nations Unies n’a pas en revanche été capable de dire qui soutient les M 23, lorsqu’un journaliste a demandé : « les M 23 viennent -ils du Rwanda ? ». Le secrétaire général des Nations Unies a répondu : « ils viennent de quelques part. Ils ne sont pas nés en forêt ».

Patrick Ilunga

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