A la majorité présidentielle, il n’est pas celui qui parle le plus, ni celui qui est le plus cité parmi les pressentis dauphins. Vice-premier ministre en fonction, c’est-à-dire qu’il a un certain devoir de ne pas trop s’afficher politiquement, mais ses compétences font que son nom est parfois évoqué comme possible recours pour prendre les rênes du pays après Joseph Kabila. Henri Mova Sakanyi aurait donc l’étoffe d’un présidentiable. L’intéressé ne s’est jamais avancé sur cette question, mais selon certains analystes politiques, le professeur pourrait bien endosser le rôle de successeur du chef de l’Etat. Dans une enquête du très sérieux magazine panafricain Jeune Afrique, Henri Mova Sakanyi est cité parmi ceux sur qui pourrait porter le choix de Joseph Kabila. Originaire du grand Katanga, il joue un rôle important dans la plate-forme nouvellement créée, le Front Commun pour le Congo, (FCC). Ce natif de Lubumbashi préside le comité stratégique du FCC. Cette structure est en fait le cerveau de la nouvelle coalition qui fournira son candidat unique pour la présidentielle à venir.
Henri Mova a fait ses études dans ce qui était encore la province du Shaba (actuel Katanga) où il décroché les diplômes de licence en Relations Internationales et en Communication à l’Université de Lubumbashi. A 56 ans, Mova Sakanyi a déjà une très grande expérience ministérielle et administrative. L’actuel Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur a été dès les années 1970, administrateur du budget à l’Institut Supérieur de Statistique de Lubumbashi, puis chef de bureau contentieux du Katanga (Shaba à l’époque) jusqu’en 1977. Activiste de droit de l’Homme, il a été vice-président de l’ASADHO au Katanga ; observateur des élections en Zambie ; écrivain de talent, avec dans sa bibliographie, une trentaine d’ouvrages.
Mova débute réellement sa carrière politique en 1996 avec l’AFDL, comme ministre des Transports et Communication jusqu’en janvier 1999. Il est ensuite ambassadeur de la RDC à Moscou. Après l’étape Russe, Mova Sakanyi redevient ministre. Il est aux affaires foncières, ministre de l’Environnement, du Développement Touristique, Vice-ministre des Affaires Etrangères, ministre de l’Information, porte-parole du Gouvernement avant d’être nommé ambassadeur de la RDC à Belgique en juin 2009. De 2015 à 2018, il a dirigé le PPRD. Début 2018, le professeur Henri Mova réintègre l’exécutif avec le poste de Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur et Sécurité. Une carrière fulgurante qui est, à coup sûr, loin de s’arrêter.
Patrick Ilunga
