La Banque Centrale du Congo a inauguré son bâtiment de la Direction provinciale du Haut-Katanga. La coupure du ruban a été faite par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange. L’ouvrage moderne qui va se dupliquer dans d’autres provinces, participe de la politique de modernisation en même temps qu’il est vu comme le signe du redressement du secteur bancaire mais aussi de l’économie congolaise.
Lubumbashi, ainsi que la province du Haut-Katanga ont été, l’espace de quelques heures du mois de juin 2018, le centre économique de toute la République Démocratique du Congo. Les décideurs politiques, à commencer par le Président de la République, le Premier ministre, quelques membres du gouvernement central ainsi que les autorités politiques et administratives de cette province se sont retrouvés dans cette partie issue du démembrement du Katanga en vue d’inaugurer le nouveau bâtiment devant abriter la Direction provinciale de la Banque Centrale du Congo(BCC).
La Direction Provinciale de la BCC était logée dans les installations héritées de l’époque coloniale. Cependant, avec l’évolution de ses activités, les bâtiments de cette entité n’offraient plus les conditions de travail et de sécurité requises pour le personnel ainsi que pour la sécurisation des opérations et la conservation des fonds. Le volume des billets de banque brassés dans cette entité est tellement important que la conservation des fonds dans l’ancien bâtiment ne répondait plus aux normes tandis que les agents travaillaient à l’étroit. Voilà ce qui a motivé la Direction de la BCC à accélérer le rythme des travaux afin de permettre à cette institution financière à travailler dans des conditions requises.
Ainsi que l’a souligné le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, au lendemain de sa nomination en 2013 à la tête de l’Institut d’Emission, l’amélioration de l’environnement de travail du personnel et de la qualité des services offerts à la clientèle ainsi que l’optimisation de la gestion fiduciaire constituaient ses priorités.
Cette politique, la direction de la BCC veut la dupliquer dans d’autres provinces. Deogratias Mutombo Mwana Nyembo affirme avoir initié les travaux de construction de nouveaux bâtiments au niveau de certaines entités provinciales, à savoir : les Directions Provinciales de Matadi et Kindu afin de permettre au personnel de travailler dans un environnement adéquat.
Trente-sept mois de travail harassant ont suffi pour faire sortir de terre un bâtiment pimpant neuf. Une fin heureuse d’un ouvrage qui doit son aboutissement à la perspicacité des autorités de la Banque Centrale du Congo. Mais l’histoire du bâtiment de la direction de la Banque centrale dans le Haut-Katanga est une histoire qui vient de loin. Ainsi que l’a rappelé le Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, le terrain sur lequel vient d’être érigé ce bâtiment administratif a été acquis en 1988, il y a exactement trente ans. La pose de la première pierre était intervenue en 1989, mais les travaux avaient été suspendus en 1991 à la suite des pillages de triste mémoire.
Au mois d’avril 2015, soit vingt-sept ans après, la Banque Centrale a décidé, en dépit des contraintes financières auxquelles elle demeure confrontée, de relancer ces travaux qui viennent d’être parachevés cette année, a ajouté Deogratias Mutombo, lors de son discours d’inauguration.
La Direction de la BCC du Haut-Katanga est considérée comme l’une des principales entités provinciales de la Banque en termes de mobilisation des recettes du Trésor Public et de volume de billets de banque manipulés. Son ressort s’étend sur quatre Agences Autonomes, que sont Kasumbalesa, Kamina, Kalemie et Kongolo, ainsi que trois Agences Mandataires installées à Likasi, Kolwezi et Tenke-Fungurume.
Le coût total de l’ouvrage est de CDF 9,6 milliards équivalent à USD 5,8 millions dont 16% au titre de la TVA, soit USD 943.728, et USD 697 mille consacrés à la fabrication des portes blindées des chambres fortes pour la conservation des fonds en toute sécurité.
Les travaux de construction ont été exécutés par DEMATCO. La firme « Constructions et Services Informatiques », CSI, a fait office de maître d’œuvre, tandis que le « Bureau d’Etudes Techniques de Constructions », BETEC, en a assuré le contrôle.
Avec ce bâtiment, la Banque Centrale se dote dans le Haut-Katanga désormais de quatre chambres fortes plus spacieuses et de deux ateliers de comptage des fonds, construits selon les normes modernes. La Banque dispose dorénavant d’une bibliothèque moderne, riche en ouvrages spécialisés et dotée d’une salle de lecture appropriée qui est mise à la disposition du personnel, du monde scientifique et économique de la Province. En outre, ce bâtiment est pourvu d’équipements de nouvelles technologies de l’information indispensables au travail, dans un monde où, chaque jour, l’importance du numérique ne fait que s’accroître.
La destruction des billets impropres à la circulation ne s’effectuera plus en dehors des installations de la Banque. Ce qui permettra de sécuriser davantage cette opération qui interviendra désormais au sein de la Banque grâce à l’acquisition et à l’installation d’une broyeuse moderne.
Au-delà de la construction du bâtiment, c’est une nouvelle marque qui est imprimée au travail au sein de la Banque Centrale du Congo en général : l’institution financière qui a pour mission principale de définir et de mettre en œuvre la politique monétaire du pays ; d’édicter les normes et règlements concernant les opérations sur les devises étrangères ; détenir et gérer les réserves officielles de la République ; promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de compensation et de paiement. Aujourd’hui, hormis quelques voix qui soulignent quelques « passifs » de gestion à la Banque Centrale du Congo, il est important de reconnaitre qu’il y est imprimée une gestion intelligente qui a permis que même en des périodes particulièrement troublées, le chef de l’Etat ait renouvelé la confiance à Deogracias Mutombo. Certains observateurs savent gré au Gouverneur de la Banque Centrale d’avoir arrêté la descente aux enfers du Franc Congolais (FC). A l’image des travaux dont la première pierre avait été posée, il y a trente ans, la République Démocratique du Congo vient de loin. Son économie serait même en voie de retrouver une vraie stabilité. Des fins connaisseurs de la marche économique voient des signes de redressement. D’ailleurs, pour beaucoup, le fait que la Banque ait pu financer ses propres travaux jusqu’à leur aboutissement, est peut-être un signe qui ne trompe pas.
Patrick Ilunga
