La République démocratique du Congo a réaffirmé sa volonté de rejoindre la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), alors que les négociations ouvrant la voie à son admission dans le bloc de six membres ont été lancées lundi 17 janvier à Nairobi, capitale du Kenya. Le Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères
Christophe Lutundula Apala Pen’Apala a pris part à la cérémonie du lancement des négociations officielles entre la délégation gouvernementale de la RDC et l’équipe de négociation de la Communauté de l’Afrique de l’Est (nous en sommes à la 8eme étape). A l’issue des présentes assises, un rapport sera rédigé et soumis au Conseil de Ministres de la Communauté d’Afrique de l’Est pour adoption(ce sera la 9 ème étape), avant d’être présenté aux Chefs d’Etat pour leur approbation (derniere étape). Ensuite interviendra la procédure d’adhésion, qui sera sanctionnée par le vote d’une loi sur l’adhésion de la RDC à cette communauté. Depuis juin 2019, date de la demande d’adhésion de la RDC à la CAE, les pourparlers semblent s’éterniser. Raison pour laquelle Christophe Lutundula a exprimé l’espoir que ce soit « le dernier cycle de négociations avant l’admission de la RD Congo dans l’EAC ».
En décembre 2021, lors du sommet des chefs d’État de la communauté, les dirigeants régionaux avaient recommandé que les négociations soient entreprises avec « rapidité et efficacité ».
Le président du Conseil des ministres de la CAE, qui est également le secrétaire du Cabinet du Kenya pour la CAE et le développement régional, Adan Mohamed, a déclaré que les équipes de négociation de la CAE et de la RD Congo devraient conclure leurs négociations dans les 10 jours. Le Secrétaire général de la CAE, Peter Mathuki, a déclaré : « Une fois cette phase conclue avec succès, elle ouvrira la voie à la phase d’adhésion qui conclut littéralement le processus d’admission. »
Lors de l’ouverture des pourparlers, Christophe Lutundula a précisé que « l’adhésion de la RDC à la Communauté de l’Afrique de l’Est est un choix de raison puisqu’objectif, réaliste et conforme aux engagements pris tant au niveau de l’Union africaine qu’à celui de la sous-région des Grands Lacs et des relations bilatérales avec les pays membres de la communauté d’Afrique de l’Est (C.A.E) ». Et d’ajouter que cette demande d’adhésion est aussi « un choix du cœur, car il s’agit d’une Organisation fondée sur la communauté de destin et les affinités culturelles entre des peuples frères ».
Le Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères a tenu à rassurer le Président du Conseil des Ministres et Monsieur le Secrétaire Général de la CAE que « les experts de la RDC travailleront la main dans la main avec leurs homologues de la C.A.E pour matérialiser notre ambition commune d’une Afrique de l’Est prospère et solidaire au sein d’une Afrique unie et forte et ce, jusqu’à la signature et à la ratification, très prochaine, du Traité de la Communauté ».
Christophe Lutundula a déclaré que la RDC attend avec impatience l’augmentation des échanges et des investissements, ainsi que le renforcement des relations avec la CAE, grâce à son adhésion à venir comme 7 ème membre de cette organisation, ajoutant que le Congo-Kinshasa s’était déjà lancé dans une préparation, via un programme national de reconstruction dans divers secteurs, notamment les infrastructures, l’agriculture, l’énergie et la conservation de l’environnement. Il a déclaré que la RD Congo possède le deuxième plus grand écosystème naturel du monde, la forêt du Congo, et qu’elle tient à préserver ce système de la destruction gratuite afin d’atténuer les effets du changement climatique.
Au-delà de tout, il s’est agi pour le VPM des Affaires étrangères de présenter le caractère naturel de la RDC et de son peuple de s’approcher davantage des « frères » de l’Afrique de l’Est. Lutundula a évoqué les raisons historiques, géographiques et économiques qui plaident pour ce rapprochement, qui pour lui, va contribuer au renforcement de la Zone de libres échanges continentale africaine. « Cette adhésion constitue certainement une contribution substantielle de la C.A.E à la mise en œuvre de la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, ZLECAF, qui repose sur les organisations sous-régionales, a souligné le VPM Lutundula », a-t-il dit.
Patrick Ilunga
