Société

Interdiction des emballages en plastique à Kinshasa : Les commerçants saluent la mesure et demandent des solutions alternatives

Dans le but d’assainir et de protéger l’environnement de la ville province de Kinsahsa, capitale de la Dépublique Démocratique du Congo, le gouverneur Gentiny Ngobila a pris le 21 janvier dernier formellement la mesure d’interdire l’utilisation de sachet pour la vente de l’eau conditionnée. Tout en chargeant les services administratifs des Ministères de l’Environnement et de l’Industrie pour l’application sans faille de cette mesure, il a aussi interdit de jeter des objets plastiques et leurs dérivés sur la voie publique. Pour suivre l’exécution de ladite mesure, notre rédaction est descendue au marché salongo où nous avons rencontré quelques vendeurs qui ont taché de répondre à quelques unes de nos questions. Pour certains d’entre-eux, cette décision du gouvernement est bonne et il devrait en revanche proposer d’autres solutions d’emballages qui conviennent et négocier avec les entreprises qui produisent ces emballages en plastique.

C’est dans une note circulaire rendue publique depuis le 21 janvier dernier que le gouverneur Gentiny Ngobila a annoncé l’interdiction de l’utilisation d’emballage en plastique dans sa juridiction. Or sur le terrain, la réalité est autre depuis l’entrée en vigueur de cette mesure. Le sachet est toujours utilisé et semble régner en maître dans la ville. On l’évacue presque pas. Les services d’évacuation des déchets accusent un déficit des équipements de travail au regard de la quantité des déchets plastiques produits dans la ville.

Interrogés par notre rédaction, certains vendeurs ont salué la mesure. Et ont considéré qu’elle est appropriée pour assainir et protéger l’environnement. Mais il conviendrait, suggèrent-ils, pour le gouvernement de mettre en place des solutions alternatives. Pour un vendeur du Marché Mbila à Lemba salongo, le gouvernement devrait négocier avec les entreprises qui produisent les sachets et autres emballages en plastiques. Car, ces entreprises payent leurs taxes.

« Moi, je pense que si on applique cette mesure, le gouvernement va perdre les taxes payées par les entreprises qui produisent les emballages en plastiques. Ces entreprises s’acquittent de leur devoir mais c’est le gouvernement qui n’arrive pas à ramasser. C’est pourquoi moi je souhaite que l’autorité provinciale puisse privilégier la négociation avec ces unités de production. Car, elle peut avoir la volonté de faire les choses mais manque les capacités et les moyens pour exécuter son programme d’assainissement de la ville_ », a-t-il répondu.

Selon un autre vendeur, cette mesure est passable. Et il souhaite qu’elle soit appliquée comme il faut. Mais il s’interroge aussi sur le type d’emballage à utiliser en lieu et place du sachet.

« Pour moi, cette mesure est passable. Je souhaite même qu’elle soit appliquée comme il faut. Mais, il y a un autre problème dans cette affaire. Si on interdit ce type d’emballage, qu’est-ce qu’on va utiliser en revanche ? Alors, je demande à ce que l’emballage en plastique soit remplacé par d’autres types d’emballage comme ceux utilisés (Papiers, sachets en coton,ect) dans les supers marchés. C’est de cette façon qu’on peut bien lutter contre l’insalubrité_ », a réagi ce vendeur.

D’autre part, l’interdiction de l’utilisation du sachet pour la vente de l’eau conditionnée est vue d’un bon œil. Car d’un point de vue écologique, elle va permettre, explique un commerçant, de protéger l’environnement. Mais elle peut avoir des conséquences négatives sur l’économie.

« D’un point de vue écologique, la mesure est salutaire. Puisqu’elle permet de lutter également contre la pollution de nos terres. Mais sur le plan économique, j’estime que ça pourrait avoir un impact négatif. On risque d’assister à des pertes d’emplois massifs, à la diminution des recettes. L’Etat ne va plus percevoir les taxes des entreprises qui produisent les emballages en plastiques. Alors, je propose que les autorités du pays puissent engager tout d’abord des discussions avec ces entreprises pour développer des solutions plus écologiques. Le gouvernement peut conseiller à ces entreprises de muter dans une forme de production écologique », .

Toutefois, les récidivistes seront sommés de payer des amendes. Car le moratoire de 6 mois prévu dans l’article 8 du décret portant interdiction de l’utilisation des sachets est largement dépassé.

Pour rappel, l’interdiction de l’usage des emballages plastiques ne date pas d’aujourd’hui. Le gouverneur Ngobila l’avait déjà fait en 2020. La première fois, c’était le 28 février 2020. D’ailleurs, en 2018, l’ancien premier ministre Bruno Tshibala avait même pris un arrêté pour la même cause, mais sans succès. Le ministre de l’économie et son collègue de l’industrie à l’époque n’avaient pas réussi à stopper la production des sachets, bouteilles et autres matières en plastiques, en dépit des multiples réunions tenues avec les entreprises et opérateurs économiques de Kinshasa.

Djodjo Mulamba

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