Le président de la République s’adressera à la nation via le parlement réuni en congrès au cours de ce mois de juillet. L’exercice est presqu’une routine. Mais le contexte politique actuel fait que ce rendez-vous focalise toutes les attentions. Chacun dans la classe politique glose sur ce que sera la teneur de l’adresse du chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange.
La République Démocratique du Congo fait l’objet de toutes les attentions aussi bien en interne qu’à l’étranger. L’exercice censé être une routine, passe aujourd’hui pour un rendez-vous d’Etat. Et pour cause, l’adresse du numéro 1 congolais intervient à moins de six mois des échéances électorales auxquelles Joseph Kabila n’est pas censé se présenter. Le président s’est toujours contenté de dire qu’il respectera la Constitution.
Dans la classe politique, plusieurs attendent le chef de l’Etat sur plusieurs points. A l’image de Juvenal Munubo, les hommes politiques de l’opposition voudraient que « lorsqu’il va s’exprimer, réaffirme qu’il y aura élection à la fin de l’année, qu’il y aura alternance. Deuxième chose, poursuit le député, « qu’il nous confirme qu’il ne sera pas candidat à un troisième mandat, parce qu’il a beaucoup des questions là-dessus qui n’ont pas encore trouvé des réponses ».
Alors que les élus de l’opposition en sont encore à s’interroger, ceux de la majorité estiment que le président de la République fera un discours-bilan comme d’habitude et que Joseph Kabila « ne se servira pas de ce cadre pour dire ce que la loi ne l’oblige à faire ». « Ne spéculons pas. Attendons ce jour-là pour savoir ce que le Chef va dire », nous a sommés un sénateur.
Dans la presse Kinoise, l’on parle de l’heure de vérité. Un discours en juillet, pendant une session extraordinaire, il faut dire que cela à une résonance particulière. La question que la presse se pose aussi, c’est que la classe politique accuse Joseph Kabila d’entretenir un flou quant à la sa perception de la « crise politique en RDC ».
Raison pour laquelle, à quelques jours du début du dépôt des candidatures pour la présidentielle, plusieurs congolais appellent de leurs vœux une « clarification » pour que les équivoques soient levés. C’est sera un discours historique, estime un quotidien Kinois.
Le tabloïd croit savoir qu’il ne peut en être autrement, car, poursuit le confrère, « pour désamorcer la possible crise qui pointe à l’horizon, le président fera un bilan général de son action pour ses 17 années passées à la tête de l’Etat congolais et rien d’autre ».
Chacun y va de son commentaire, mais quelques-uns estiment que le fait que l’adresse du chef de l’Etat intervienne au moment où le parlement examine la proposition de loi sur le statut d’anciens chefs d’Etat est un signe qui prouve que le président de la République va s’en tenir à sa sempiternelle promesse de « quitter démocratiquement le pouvoir même s’il ne le dit pas ».
Patrick Ilunga
