Société

Journée internationale de la liberté de presse -Patrick Muyaya : « Aucune liberté ne devrait s’exercer sans respecter celle des autres »

La 27 ème édition de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse a eu lieu, ce mardi 03 mai, à Béatrice Hôtel dans la ville de Kinshasa, avec la participation du Ministre de la Communication et Médias, Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya. Sous le thème : « le journalisme sous l’emprise du numérique », ces assises s’étaient données la tâche de faire un état de lieu de la presse et une vue panoramique de l’application des recommandations faites lors des états généraux de la communication et des médias tenus en date du 25 au 28 janvier dernier.

Dans son mot de bienvenu, le représentant du Président de l’Union Nationale de la Presse Congolaise (UNPC), a saisi l’opportunité pour rappeler le souci pour le Président de la République Félix Tshisekedi, de faire de la Presse un  vrai 4ème pouvoir qui jouit véritablement de sa liberté. Selon lui, cette liberté ne serait possible que si et seulement si le journaliste est épargné des arrestations arbitraires, injustices, meurtres et tant d’autres menaces desquelles il est souvent victime.

Pour ce faire, il a affirmé dans les prochains jours, la mise en place au sein de l’UNPC,  d’une unité judiciaire au profit des journalistes victimes de plusieurs bavures. Le représentant du Président de l’UNPC a ajouté en outre que « dans un ouvrage intitulé : « e journalisme en l’ère numérique », Thierry Wattine et Dominique Payette estiment que dans l’ère numérique, plus il y a augmentation de la vitesse de production, celle-ci apporte plus d’informations superficielles dans leur traitement » a-t-il fait savoir, d’où la nécessité de mettre en place une réforme susceptible de réguler le métier de journaliste.

Pour sa part, Israël Mutala, Président de l’association des Médias d’information en ligne en RD(  (MILDRC), a révélé les nouveaux phénomènes, considérés comme dangers dans le métier du journalisme à l’ère du numérique, entre autres : les fake News, les intimidations et injures via les réseaux sociaux.

Par contre, du côté du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, Tito Ndombi en appelle à la responsabilité de l’UNPC, qu’il juge capable d’autoréguler ce secteur sans penser à la création d’un ordre des journalistes, chose qui, selon lui,  n’existe nul part ailleurs. « La presse est le contre pouvoir de tous les autres pouvoirs pour le bien des citoyens, mais si cela est fait sans compétence, c’est un danger contre la presse et la société. » a-t-il dit.

Le nouveau cadre légal en vue

Prenant la parole, le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya a informé que les différentes recommandations faites lors des états généraux de la communication et des médias, sur la réforme du cadre légal et institutionnel ont déjà été traduites sous forme d’avant projets de loi et transmises aux instances gouvernementales habilitées pour les processus y afférents.

« Une telle réforme ne saurait se faire sans une presse totalement guidée par le respect des règles déontologiques et professionnelles qui constituent la véritable source de sécurité », a dit le ministre de la communication.

Il a dénoncé avec sa dernière énergie, les dérapages constatés il y a quelques jours avec les attaques systématiques et les propos insultants à l’endroit du Président de la République: « Aucune liberté ne devait s’exercer sans respecter la liberté des autres ». Et d’ajouter: «l’une des questions les plus curieuses que nous devons trancher au gouvernement, c’est celle de la dépénalisation du délit de presse. Telle que nous le voulons, et les juristes le savent, dépénaliser signifie modifier le code pénal congolais. Et donc, nous sommes en phase de réflexion pour voir dans quelle mesure ce que nous avons fixé dans la loi, aura conduit inévitablement au changement du code pénal qui en ce moment-là imposera un autre processus.»

Face à la naissance aujourd’hui de plusieurs médias numériques poussant comme des champignons, parfois incontrôlables, Patrick Muyaya exige au CSAC d’y veiller car beaucoup d’entre eux, travaillent dans l’informel et portent atteinte même à la liberté des autres.

Patrick Muyaya a également lâché un mot sur les éditeurs de programmes en République démocratique du Congo.  Selon lui, « Rien que pour la ville- province de Kinshasa, 260 éditeurs des programmes ont été répertoriés, dont 200 sont opérationnels à ce jour et que deux (2) seulement sont en règles sur le plan technico-administratif et financier… » sur ce, il promet de prendre des mesures appropriées  dans le tout prochains jours, contre ceux qui ne voudront pas se conformer aux règles étatiques. Il a annoncé également que le gouvernement travaille pour la possibilité de subventionner les médias congolais pour contribuer à leur viabilité économique, mais cela ne doit se faire qu’avec ceux en règle avec l’État.

L’UNESCO quant à elle, a donné des chiffres démontrant les atteintes à la  liberté presse dans l’exercice du métier de journaliste, tout en affirmant que plus de 70% des femmes journalistes interrogées ont subi des pressions en ligne et sont victimes d’intimidations d’un côté , et près de 400 journalistes tués en RDC, de l’autre côté.

La cérémonie officielle de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse a connu aussi un panel de discussion, qui a abordé les problématiques qui touchent à la presse.  Il y a eu notamment la question de la désinformation, surtout avec le numérique, en traitant le cas de la République démocratique du Congo.

Enock Issey

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