Santé

Journée internationale de lutte contre la malaria : Jérôme Munyangi : « Le paludisme tue notre avenir »

Le médecin-chercheur insiste sur une solution locale

« Chaque cas du paludisme est évitable et chaque décès lié au paludisme est inacceptable ». Ces mots sont de l’organisation mondiale de la santé/ RDC. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre la malaria, des organismes, des ONG et même les gouvernements en Afrique et ailleurs, multiplient les vœux de voir le continent africain, principal victime du paludisme, vaincre ce mal. Cette année, le thème retenu pour la journée est plus que explicite :  » zéro Palu, tirer un trait sur le paludisme ». Selon l’OMS, en 2020, la malaria a ôté la vie à 384 000 personnes en Afrique ( des enfants de moins de 5 ans pour la plupart). Toujours selon l’OMS, 94% des cas et des décès dus au paludisme en 2019, étaient enregistrés en Afrique. Sans compter qu’il existe en Afrique et au Congo, particulièrement, des zones difficiles d’accès où les maladies sévissent, mais qui ne sont pas couvertes par ces genres des statistiques.
La malaria touche donc 200 millions d’Africains et les 20% de ces gens, en meurent. Le paludisme est responsable d’une réduction annuelle moyenne de 1,3% de la croissance économique de l’Afrique, selon l’OMS.
Pour ce qui est devenu pratiquement le fléau africain, les solutions proposées viennent souvent d’ailleurs. Et derrière ces propositions en termes de produits et traitement, prospèrent les affaires autour des médicaments en terres africaines. Non seulement, certains industriels du secteur y voient l’occasion de faire fructifier les affaires, mais l’industrie du faux, des médicaments falsifiés, s’y est greffé. Dans tous les cas, c’est au détriment des africains.

Aujourd’hui, en 2021, certaines voix s’élèvent pour prôner l’éradication de la malaria via une solution locale. Selon le Docteur Jérôme Munyangi, la solution locale est Artemisia.

« Le paludisme tue aussi notre avenir », dit-il. Et de poursuivre, « en nous clouant au lit plusieurs jours par an, il nous entrave au quotidien, empêche nos écoliers de s’instruire, nos travailleurs de développer nos pays. Le nombre de cas de paludisme repart à la hausse après des années de recul constant. Les stratégies de luttes contre la maladie ont trouvé leurs limites. La distribution de moustiquaires a démontré une réelle efficacité, mais ne fait plus reculer ce fléau. Les médicaments recommandés par l’OMS fonctionnent encore, mais l’explosion du trafic des médicaments falsifiés fait craindre le pire en Afrique, au mieux ils nous soignent partiellement, au pire ils nous empoisonnent, tout en ruinant financièrement nos familles les plus modestes. La recherche sur un vaccin se poursuit. Face à l’urgence, la seule rationalité qui tienne est de compléter l’arsenal contre le paludisme. Attendre serait criminel. Nous tous scientifiques africains, chercheurs, médecins, infirmiers, pharmaciens, biologistes sommes déterminés à développer une stratégie complémentaire, conçue localement et adaptée à notre écologie. La solution de l’Artemisia Annua et Afra est plus accessible, moins coûteuse et mieux perçue par les populations locales.

Lorsqu’elle est de qualité, elle permet de favoriser les traitements de santé dans les zones rurales reculées où les systèmes de soins conventionnels sont moins présents. Si on peut en garantir la qualité, elle pourrait être bénéfique à une grande partie de la population, sachant que pour beaucoup, elle constitue la principale, voire l’unique source de soins »_.

Le médecin-chercheur, connu pour sa propension à plonger dans le laboratoire afin de trouver, à travers la phytothérapie, des réponses à certaines maladies, insiste : « Lançons d’urgence les recherches sur la tisane d’Artemisia, solution locale et abordable pour lutter contre le paludisme ».

Patrick Ilunga

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