Economie

Kinshasa-hydrocarbures : Pourquoi les carburants sont-ils rares ?

C’est depuis le week-end dernier que l’on a constaté la rareté des carburants dans des nombreuses stations-service de la ville de Kinshasa, capitale de la RDC. Pour les opérateurs pétroliers, les stocks de carburants ont atteint un niveau très bas et les entreprises pétrolières peinent à s’approvisionner. Selon des sources proches de ces opérateurs, l’État devrait payer les arriérés de subventions versées pour mettre fin à cette situation qui inquiète plus d’un kinois, et pour éviter la flambée des prix à la pompe.

La pression est montée depuis la semaine passée. Plusieurs véhicules et motos cherchent à s’approvisionner car la ville serait en pénurie de carburants. Cela a été observé dans quelques stations-service surtout les privées à travers la ville qui ne travaillent pas faute d’approvisionnement de carburant et d’autres bien qu’opérationnelles, se retrouvant envahies par de longues files des véhicules cherchant à faire le plein afin de prévenir des pannes sèches dans les prochains jours. Il y a des automobilistes et motards qui ont même pris l’habitude de passer la nuit dans les stations-service pour être approvisionnés car celles-ci offraient les carburants à compte-gouttes.

« Le carburant que nous utilisons provient majoritairement de l’extérieur du pays. Je me dis que ce problème provient du fait que la commande n’a pas été  faite à temps et le stock pour ce mois n’a pas été bien calculé parce que nous nous retrouvons en rupture. Les véhicules de la SEP ne sont pas assez suffisants pour assurer la livraison dans tout le pays. Nous avons un stock parce que la livraison à été faite aux alentours de 2h à 3h. Nous vendons maintenant en faisant des pauses. Par exemple, de 6h à 12h nous faisons une pause et on reprend à 15h pour vendre jusqu’à 20h », a déclaré le gérant d’une station-service

Pour rassurer tout le monde, Joseph Kouamé Kouamé, Directeur de la SEP Congo, a, au terme d’une réunion tenue avec le ministre des hydrocarbures, expliqué ce qui suit :  » Ce qui s’est passé, ce n’est que pour un moment donné. Le stock commercial était très bas. Nous n’avions pas de visibilité et apparemment l’information a circulé. Il y avait un peu de panique dans la ville. Les clients se sont précipités sur les points de vente. Il y en a qui ont fait du stock et cela a tari les stocks dans les stations-service ».

Le prix des transports en commun a, quant à lui, augmenté bien que le prix du carburant est resté intact. « Nous avons haussé le prix parce qu’il est difficile maintenant d’acheter le carburant car il est devenu rare. Le prix n’a pas baissé mais pour acheter nous sommes obligés d’emmener des bidons et les pompistes nous demandent de leur rajouter un plus comme une sorte de motivation sur l’argent de l’essence pour qu’ils nous en vendent », déclare un chauffeur de taxi.

Toutefois, le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu rassure à la population que la ville n’est pas en pénurie et qu’elle possède un stock important qui est arrivé dans un navire contenant 25000tonnes de carburant dans la nuit du lundi 4 avril à Moanda. Mais d’après les dernières négociations entre le gouvernement et les pétroliers, un litre d’essence à Kinshasa devait depuis le mois de mars derniers passer de 2095 CDF à 3500 CDF à Kinshasa. Et le gouvernement avait accepté de payer aux entreprises pétrolières la différence.

Bénie Mbaya et Damani Mujinga (Stagiaires)

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