Politique

PNC : La bavure !

La marche de l’opposition pour réclamer  » la dépolitisation de la CENI et le consensus » autour des réformes électorales a dégénéré dans l’avant midi de mercredi 15 septembre à Kinshasa. La police a très vite dispersé les manifestants et la presse a été particulièrement touchée par la répression policière. Certains hommes politiques ont été brutalisés. Les éléments de la police ont également brutalisé Patient Ligodi, correspondant de Radio France Internationale et patron du site d’information Actualités.cd,
alors qu’il interviewait Martin Fayulu, leader de Lamuka, à la base de la marche. A en croire le réseau des correspondants congolais de la presse internationale, « d’autres confrères de la presse internationale ont subi les mêmes violences gratuites sans être filmés ».

Patient Ligodi s’est vu dépouiller de sa montre, de son téléphone et de son dictaphone. Selon son propre témoignage, après protestation de Martin Fayulu, le téléphone et le dictaphone lui ont été restitués, mais pas sa montre.

Très vite, les vidéos de la répression policière sur Patient Ligodi et sur Fayulu et ses accompagnateurs ont fait le tour des réseaux. Et la vive protestation des hommes des médias et des organisations qui défendent le droit des journalistes ont déclenché un concert d’indignation.

Dans ce déferlement médiatique, le réseau des correspondants congolais de la presse internationale a indiqué, dans un communiqué que « cette brutalité sur un journaliste est un message négatif contraire à l’état de droit prôné par le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi ». Et le communiqué d’ajouter : « pour démontrer à la face de l’opinion tant nationale qu’internationale que le gouvernement de la République se désolidarise de cet acte, nous demandons avec insistance que les policiers auteurs de ces brutalités soient arrêtés et poursuivis ». « Avec insistance, nous demandons aussi que son chef hiérarchique direct, considéré par nous comme donneur d’ordre, soit également poursuivi par la justice militaire ». Dans cette logique, ces journalistes veulent remonter la filière.

Au niveau gouvernemental, le ministre de la communication et médias et porte-parole du gouvernement a fait une déclaration pour condamner cette violence. Aux côtés du colonel Pierrot Mwana Mputu, porte-parole de la police nationale congolaise, Patrick Muyaya a dit condamner « avec la dernière énergie cette bavure policière. J’en ai parlé avec le chef de la police Dieudonné Amuli. Une enquête est en cours et les auteurs seront sévèrement sanctionnés. La sécurité et l’intégrité physique des journalistes est une priorité pour nous ».
Quelques heures après l’annonce de l’ouverture d’une enquête, un policier a été présenté comme auteur de la violence sur le journaliste.

Il est vrai que l’autorité urbaine n’a pas pris acte de la marche pour le 15 septembre. Mais pour autant, fallait avoir une main aussi lourde sur un journaliste ? Après des coups reçus Patient Ligodi a été pris en charge par un centre de santé pour un check-up général. Quid des anonymes et de ceux qui peuvent manquer les moyens de se faire suivre médicalement ? Si les auteurs de la violence sur le journaliste seront punis par la loi, que doivent faire les autorités congolaises pour que pareille bavure ne se produise plus ? Doit-on attendre une prochaine bévue pour encore dénoncer ?

Patrick Ilunga

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